Polémique autour de la Carte universitaire et crise à l’Uac : Odile Atanasso loue la démarche responsable de Me Migan et du FRD
Me Jacques A. Migan, ancien Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Bénin était hier, jeudi 22 septembre 2016 au cabinet de Mme Odile Atanasso, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il était pour la circonstance accompagné de certains membres de l’organe dirigeant du Front des Républicains pour de développement de la ville de Porto-Novo (FRD).
Deux points étaient au cœur des échanges : la polémique qui persiste autour du resserrement de la Carte universitaire et la crise à l’Université d’Abomey-Calavi. Pour ce qui est de la Carte universitaire, la délégation conduite par Me Migan a obtenu du ministre Atanasso les explications qui fondent le resserrement de cette carte. Il s’agit essentiellement de garantir la qualité de l’enseignement transmis aux étudiants afin qu’ils soient compétitifs sur le marché de l’emploi. Le souci de rationnaliser les ressources de l’Etat, notamment financières, justifient selon la Ministre de l’enseignement supérieur ce resserrement. Concernant la crise à l’Uac, Mme Atanasso a aussi apporté les explications qui ont convaincu les membres de la délégation du FRD. Elle est partie de ce qui est à l’origine de crise pour aboutir aux différentes décisions prises par le gouvernement. Elle a annoncé que des mesures seront prises pour que les étudiants qui ont commis les erreurs ne soient pas laissés pour compte. » Nous donnerons le meilleur de nous-mêmes pour que ces étudiants puissent reconnaitre leurs erreurs et si un enfant reconnait son erreur, nous ferons de notre possible pour que ce qu’on doit faire pour le pardonner soit fait. Nous sommes dans une démarche d’apaisement. Nous sommes dans une démarche de compréhension pour que tout se passe dans la paix « , a dit Mme Atanasso qui a salué la démarche adoptée par le FRD dans la résolution de l’ensemble des problèmes qui troublent aujourd’hui la quiétude dans le secteur de l’enseignement supérieur au Bénin.
» Nous avons parlé en toute objectivité et en toute transparence. Nous souhaitons que les échanges se poursuivent pour que nous nous comprenions mieux « . Tels sont les vœux émis par le Ministre Odile Atanasso. Me Migan et les membres de la délégation du FRD n’en trouvent aucun inconvénient. Se confiant d’ailleurs à la presse, le Président du FRD a salué sans détour ni langue de bois cette disponibilité du Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il l’a surtout remercié pour les explications qu’elle a bien voulu donner et qui justifient les options faites par le gouvernement de la rupture au sujet du resserrement de la Carte universitaire au Bénin. Pour Me Migan, le développement d’un pays passe par la formation et la compétence de ses ressources humaines. Et ceci rejoint bien l’option faite par le Président Patrice Talon qui veut que le Bénin soit un pays d’hommes bien formés et qui se traduit par le resserrement de sa Carte universitaire. Au nom du peuple de Porto-Novo qui les a mandatés, Me Migan et les membres de la délégation qui projettent de rencontrer bientôt le Chef de l’Etat sur les mêmes sujets ont fait à Mme Atanasso d’importantes suggestions et propositions. Ces pertinentes propositions saluées par le Ministre sont contenues dans le document intitulé point de sortie d’audience. (Voir ci-dessous).
Affissou Anonrin
COMMUNIQUe DE PRESSE
Il a été donné au Front des Républicains pour le Développement de constater que lors du Conseil des Ministres en date du 27 juillet 2016, le gouvernement a procédé à une redéfinition de la Carte universitaire du Bénin.
Une telle répartition des centres universitaires sur l’ensemble du territoire est une question essentielle qui interpelle tous les citoyens de notre pays. Nos ressources étant très limitées, le Bénin doit valoriser l’éducation afin de favoriser et renforcer les savoirs et la culture ; l’éducation étant le moteur de tout développement, puisque sans éducation, pas de nation et pas de développement.
Le choix de faire de l’université d’Abomey-Calavi, le principal centre universitaire pluridisciplinaire dans le sud suscite un certain nombre de questions mais aussi de nombreuses inquiétudes au sein des populations, en particulier celles de la ville de Porto-Novo.
En effet, si nous prenons en compte l’évolution démographique du Bénin, nous pouvons constater que le taux d’accroissement naturel est très élevé, entraînant quasiment le doublement de notre population tous les 20 ans. En terme de densité, près de la moitié de la population est aujourd’hui concentrée dans le sud Bénin, et plus de 45% de cette population a moins de 20 ans. Il est évident que le nombre de jeunes poursuivant des études supérieures ne cesse de croître très rapidement. Le mouvement est appelé à se poursuivre, à moyen et long terme.
Or, aujourd’hui, nous savons qu’il existe un déséquilibre véritable dans la répartition des étudiants au sein des universités dans le sud. La majorité d’entre eux est inscrite à l’université d’Abomey-Calavi qui ne peut les absorber tous, engendrant diverses préoccupations. L’Université d’Abomey-Calavi, en l’état actuel, ne peut apporter des réponses satisfaisantes à ces préoccupations. Pour preuve, n’eût été l’intervention du gouvernement défunt, le recteur, pour limiter le flux des étudiants à la FLASH d’Abomey-Calavi, avait exigé l’année passée, que les inscriptions dans cette faculté devaient s’opérer sur la base d’une sélection de dossiers car, cette faculté gère à elle seule plus de 15000 étudiants pour 123 enseignants à peine. En outre, avec l’invalidation de l’année 2016, l’accroissement des effectifs des anciens étudiants ajoutés à ceux des nouveaux bacheliers sera exponentiel.
Etant donné qu’aucune nation ne peut se développer sans la formation adéquate de ses fils, il est donc nécessaire d’assurer la formation de nos enfants dans de bonnes conditions, en multipliant les universités pluridisciplinaires à Porto- Novo, Abomey ou Lokossa, à cause du flux important de la population scolarisée dans le Sud du Bénin.
Porto- Novo pourrait ainsi accueillir les étudiants originaires de l’Ouémé, du Plateau et du Littoral Est (Akpakpa); Abomey, les étudiants originaires du Zou et des Collines; Lokossa ceux originaires du Mono et du Couffo ou, s’il y a lieu, l’Etat peut favoriser le brassage des étudiants en envoyant ceux du Nord vers le Sud et vice versa.
Une telle répartition induit la mise en place d’une bonne carte géographique dans le domaine universitaire. Cette répartition permettrait de soulager l’Université d’Abomey-Calavi qui continuera d’accueillir les étudiants du Bénin tout entier. Cela permettrait alors de répondre de manière plus efficace aux problèmes liés au surpeuplement rencontrés au sein de cette université nationale.
De plus, une telle répartition permettrait également de faire du Bénin notre pays un carrefour pour la formation des jeunes de la sous région ; le Bénin qui jadis était considéré comme le quartier latin de l’Afrique. Ainsi, l’université pluridisciplinaire de Porto-Novo pourrait être orientée vers le Nigeria, où une seule université privée située dans le département de l’Ouémé reçoit plus de 25000 étudiants nigérians. Le gouvernement du Nigéria a déjà décrété que le français est la deuxième langue officielle du pays. Cela offrira une chance pour l’université de Porto-Novo d’accueillir les étudiants du grand voisin, pour assurer leur formation à cause de sa situation géographique. Ce qui induira un impact positif sur le développement de l’économie locale et de la construction de logements pour l’hébergement des étudiants.
Faire de Porto- Novo, Abomey et Lokossa des universités pluridisciplinaires, répondrait aux normes de la loi sur la décentralisation et aux problèmes posés par le poids démographique concentré sur Abomey-Calavi.
Enfin, développer un institut agronomique à Porto- Novo serait très judicieux. En effet, le centre Songhaï est déjà présent dans la formation des petits paysans aux normes bio pour toute l’Afrique de l’Ouest. Songhaï a déjà prouvé et continue de prouver tous les jours son savoir-faire et son expertise dans ce domaine qui s’inscrit dans les normes du développement durable. Il faudrait donc envisager un partenariat institut d’agronomie/Songhaï. Ce qui en ferait un véritable pôle d’expertise incontournable au niveau national, voire sous-régional.
Le FRD assure le Gouvernement de sa détermination à l’accompagner dans toutes les réformes qu’il initiera notamment celles relatives au renforcement de l’équilibre des pouvoirs et de notre démocratie et a invité tous les béninois de la ville de Porto-Novo à soutenir les réformes engagées pour le développement de notre pays.
Bâtonnier Jacques A. MIGAN
Président du F.R.D.
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