Mairie de Parakou : Karim Souradjou prêt à remettre le tablier

Publié le jeudi 1 septembre 2016

Karim Adamou Souradjou, actuel maire de la commune de Parakou ne s’opposera pas au processus de sa destitution engagé par les 19  conseillers municipaux  signataires d’une motion qui circule depuis le mardi 30 août 2016 sur les réseaux sociaux. Il l’a fait savoir hier mercredi 31 août 2016 à la faveur d’un échange qu’il a eu avec les professionnels des médias exerçant dans la cité des «Kobourou».

Contrairement à ce que beaucoup avaient pensé, aucun bras de fer ne sera engagé entre le maire Karim Souradjou et ceux qui lui en veulent. La session extraordinaire du conseil municipal exigée par les 19 conseillers qui s’opposent à sa gestion sera convoquée dans les plus brefs délais et débattra  comme ils l’ont souhaité d’un seul point : le vote de la motion de défiance à l’encontre de l’actuel locataire de l’hôtel de ville de Parakou. « Je prends acte de leur motion et m’engage à faire en sorte que la procédure de destitution aille à son terme ». Telle est d’ailleurs la substance de ce que Karim Souradjou a déclaré à nos confrères.

Profitant de l’occasion qui lui a été offerte, M. Karim Adamou Souradjou qui a ainsi fait preuve d’une grande sagesse a appelé les populations de Parakou au calme afin que le processus engagé puisse aller à son terme sans heurt. Pour prévenir ses éventuels heurts, il a usé des pouvoirs qui lui sont encore conférés avant que n’intervienne sa destitution pour interdire toutes manifestations publiques pouvant porter entorse à la procédure engagée par les signataires de la motion de défiance.

Elu le 19 juillet 2015 par l’ensemble des 25 conseillers municipaux de Parakou, M. Karim Adamou Souradjou aura passé en tout et pour tout 13 mois à la tête de la mairie de la cité des «Kobourou». C’est en toute responsabilité qu’il a choisi de quitter les choses avant que les choses ne le quittent.

Karim Souradjou va donc partir. Qui le remplacera ? C’est une autre paire de manche. Les jours à venir nous situeront certainement.

Allocution du Maire Souradjou

 

Parakou, le 31 août 2016

Populations de Parakou, à la faveur des dernières élections locales, communales et municipales de mai 2015, le nouveau conseil municipal de la ville de Parakou m’a fait l’honneur de me porter au prestigieux poste de maire le 29 juillet 2015. Après exactement 13 mois d’exercice, 19 conseillers municipaux ont décidé par acte du 30 août 2016 de me retirer leur confiance. Je prends actes de leur motion et m’engage à faire en sorte que la procédure de destitution aille à son terme.

Aussi voudrais-je d’ores et déjà inviter les uns et les autres au calme et au respect strict des dispositions régissant le maintien de l’ordre public. En conséquence sont interdites toutes manifestations publiques jusqu’à épilogue de cette situation car chaque citoyen de la cité des Kobourou, fut-il maire doit mettre l’intérêt de la ville au-dessus de toute autre considération. C’est pourquoi, je voudrais paraphraser le feu Président Hubert Maga « je vous laisse ma lutte en héritage pour que plus jamais le sang ne coule dans cette ville ».

Vive la paix à Parakou !

Vive le développement de la Municipalité de Parakou !

Je vous remercie !

La saison des destitutions : Out Mathias Gigla d’Allada

Un mauvais vent de destitution souffle en ce moment sur certains conseils communaux du Bénin. Mathias Gigla, maire de la commune  d’Allada est passé à la trappe hier mercredi 31 août 2016 après plusieurs mois de résistance. A  en croire des indiscrétions, ses collègues de Djidja, de Zakpota et de Parakou n’échapperont pas à ce vent de destitution. Tout est mis en œuvre pour les faire partir. En toile de fond, se trouve la grande polémique qui s’enfle autour de la gestion que font ces maires des ressources de leurs communes. C’est la face visible de l’Iceberg. Dans certaines régions, les raisons sont plus profondes qu’on ne le croit. « Elles sont d’ordre politique », renseignent d’ailleurs des sources avisées. « Les maires issus des entrailles des Forces cauris pour un Bénin émergent n’auront pas la chance de finir leur mandat dans certaines localités », renchérissent d’autres indiscrétions. Complot ou pur respect de la loi ? A chacun son opinion. En tout cas, voici ce que dit la loi N° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin. Lire extrait ci-dessous.

Extrait de la loi n° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin

Article 53 : En cas de désaccord grave ou de crise de confiance entre le conseil communal et le maire, le conseil peut, par un vote de défiance à la majorité des 2/3 des conseillers, lui retirer sa confiance.

Le vote a lieu à la demande écrite de la majorité absolue des conseillers.

Le préfet, par arrêté constate cette destitution.

Article 54 : Le maire ou l’adjoint qui commet une faute lourde peut être révoqué de ses fonctions.

La faute lourde est constatée par l’autorité de tutelle qui après avis du conseil départemental de concertation et de coordination, créé par l’article 16 de la loi 97-028 portant organisation de 1’administration territoriale en République du Bénin, en dresse rapport au ministre chargé de l’administration territoriale. Celui-ci peut prononcer la suspension du maire ou de l’adjoint et proposer le cas échéant la révocation au conseil des ministres.

Article 55 : Constituent des fautes lourdes, au sens de l’article ci-dessus, les faits ci-après :

- utilisation des fonds de la commune à des fins personnelles;

- prêts d’argent effectués sur les fonds de la commune ;

- faux en écritures publiques ;

- refus de signer ou de transmettre, à l’autorité de tutelle, une délibération du conseil communal ;

- vente ou aliénation abusive des biens domaniaux ;

- toutes autres violations des règles de déontologie administrative.

Article 56 : La suspension prévue à l’article 54 ci-dessus a lieu par arrêté du ministre chargé de l’administration territoriale et la révocation par décret pris en conseil des ministres.

Toute suspension d’un maire ou d’un adjoint doit être précédée d’une audition de l’intéressé par le conseil départemental de concertation et de coordination visé à l’article 54 ci-dessus ou d’une invitation à fournir des explications par écrit audit conseil.

La suspension ne peut excéder deux mois. Passé ce délai, le maire ou l’adjoint suspendu est rétabli d’office dans ses fonctions.

Article 57 : La sanction administrative ne fait pas obstacle aux poursuites judiciaires.

Article 58 : Toutes décisions portant démission d’office, suspension ou révocation du maire ou de ses adjoints est susceptible de recours pour excès de pouvoir devant la juridiction administrative compétente.

Réalisé par Affissou Anonrin

 

tet.


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