Education nationale : Talon corrige les décisions «populistes» de Yayi

Publié le lundi 26 septembre 2016

La création tous azimuts des universités sur l’ensemble du territoire national n’était que la face visible de l’iceberg des suicidaires décisions du régime Boni Yayi à l’éducation nationale. Il y a pire dans ce secteur. Aujourd’hui, les langues se délirent pour les acteurs du monde de l’éducation nationale au Bénin. Ils y voient des décisions «populistes » difficiles à accepter pour secteur aussi sensible qu’est l’éducation. Le gouvernement du Nouveau départ, lui, a décidé de rectifier le tir.

Une caricature de spécialistes de l’éducation nationale, acteurs avérés du système éducatif depuis des années, sur l’émission «Carte sur table» de la radio Océan le dimanche 25 septembre 2016 donne absolument des frissons au dos pour l’avenir des apprenants. Il s’agit de Roger Koudoadinou, professeur certifié des lettres ; Hyacinthe Glessougbé, directeur du Ceg 2 de Bohicon et Cakpo Massirou, conseiller communal de Klouékanmey. Pour eux, au temps du régime de Boni Yayi, il suffit que deux associations de développement d’une même localité ne s’entendent pas pour que le régime du changement offre en cadeau à chacune d’entre elles un collège d’enseignement général ou une école primaire. Juste pour les contenter à d’autres. Autrement, pour les invités de l’émission, c’est sur la base des critères fantaisistes que les universités, les écoles, les lycées et les collèges se créaient au temps de Yayi. Aujourd’hui, ils se réjouissent que le gouvernement n’en crée plus de façon hasardeuse et même décide d’en supprimer ou de fermer provisoirement. Toujours hier, dimanche 25 septembre 2016, sur le plateau du «Grand format» de Canal3, Ignace Vissoh, conseiller technique du ministre de l’enseignement secondaire et de la formation professionnelle, a déploré la chose et a évoqué les mesures prises par ce ministère pour corriger le tir. «La fermeture d’école et autre revient au Conseil consultatif national de l’éducation nationale. C’est en son sein que ce genre de question est débattu. Au dernier conseil consultatif, il a été retenu qu’il n’y ait pas de nouvelles créations dans l’enseignement secondaire général. On sait qu’il y a des établissements qui ne fonctionnent pas ou pas bien. Mais il n’a pas été décidé d’en fermer. En revanche, dans l’enseignement technique et la formation professionnelle, huit lycées seront provisoirement fermés. Parce que le minimum de pratiques pédagogiques n’est pas mis en place. Si bien que les conditions d’étude et de travail des apprenants ne permettent pas d’espérer un bon rendement. Pour cesser de faire souffrir les apprenants, un arrêté a été pris pour fermer provisoirement huit lycées. C’est ainsi que les apprenants des lycées de Savè et de Dassa rejoindront le lycée technique de Bohicon. Ceux de Tchaourou iront à INA et les apprenants de Tanguiéta iront à Natitingou. Ces fermetures sont décidées en attendant que l’Etat ne mette en place le dispositif qu’il faut pour une formation de qualité dans ces lycées». Le conseiller technique a reconnu que cela entraîne des surcoûts aux parents d’élèves mais explique qu’il vaut mieux supporter ces surcoûts que d’avoir à regretter la formation au rabais reçue par les apprenants qui les pénaliserait sur le marché de l’emploi.

 Le DEC pense la même chose

 Le Directeur des examens et concours (Dec) du secondaire déplore la même pratique orchestrée sous le régime de Boni Yayi sur le plateau du «Grand format » de Canal3. Ce que le Professeur Cakpo Mahugnon déplore le plus, ce sont les frustrations nées des mesures prises par le gouvernement actuel pour corriger ces décisions «qui vont contre la bonne marche» de l’éducation nationale. «Il y a certaines choses qui dérangent au niveau de l’éducation nationale parce qu’on s’est désormais résolu de faire les choses selon les normes, selon les principes et selon les textes en vigueur. Prenez par exemple les universités offertes par-ci-, par-là que l’Etat veut ramener maintenant à la normale. Cela n’est pas du goût de certains. Prenez par exemple certains collèges et lycées qui ne sont pas correctement dotés des structures adéquates pour leur fonctionnement et qui ont été provisoirement fermés. Cela n’est pas du goût de certaines personnes. Cela fait une somme de frustrations», remarque le Pr. Cakpo Mahugnon. Ce dernier trouve que pour le bien des apprenants et de l’éducation nationale, il faut désormais faire les choses selon  les textes en vigueur, selon les normes préétablies. Autrement, il faut en finir avec «l’Etat voyou».

 Athanase Dèwanou


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