CAMEG : « Monsieur le Ministre, restez stoïque et zen ! »

Publié le vendredi 2 septembre 2016

Dans cette déclaration, Wendmissida Sankara apporte son soutien au ministre de la santé dans le débat sur la situation qui règne à la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG)

Depuis un certain temps, des acolytes de Dr Jean Chrysostome KADEBA (DG de la CAMEG) et Dr Bocar KOUYATE (ex PCA de la CAMEG) se livrent à un spectacle très peu reluisant qui relève d’un Burkina Faso pré-insurrectionnel, bafouillant ainsi donc les principes élémentaires qui nous ont tous conduit dans les rues durant ce mois d’octobre 2014.

Arrivé à la tête de la CAMEG dans des circonstances floues, Jean Chrysostome et avec la complicité de son acolyte Bocar (ex PCA), adoptent la posture consistant à faire croire que sans eux la CAMEG croulera ; d’abord nommé intérimaire pour une durée de 3 mois (Janvier- mars 2015), ensuite pour un autre 3 mois (avril-juin 2015) et enfin un contrat de 12 mois (juillet 2015-juin2016), soit au total 18 mois sans être capable de permettre l’organisation d’un appel à candidature pour le recrutement d’un nouveau DG.

 Jean Chrysostome usa donc toutes les ruses et combines possibles pour que son intérim inconséquent de 18 mois soit couronné par un contrat de 3 ans. Logiquement, mais malheureusement, Jean Chrysostome et Bocar n’ont pas compris que les choses ont maintenant changé et changeront davantage pour eux et pour leurs semblables qui ont fait l’option de vivre de ruse et supercherie.

Du fait de ces sieurs, la CAMEG, structure centrale dans le dispositif de la politique nationale de santé, est malade, malade de mal gestion et de mal gouvernance.

C’est dans ce contexte que le Dr Smaila OUEDRAOGO arrive à la tête du département de la santé, en janvier 2016, pour mettre en œuvre la politique sanitaire du Président Roch KABORE dont l’une des mesures phare est la gratuité des soins pour la femme enceinte et les enfants de moins de 5 ans. Contrairement,  aux allégations diffusées par un groupe mafieux à la solde du DG et de l’ex PCA, le nouveau ministre n’a pas bousculé le DG en cherchant à le remplacer à son arrivée. Il a plutôt observé et accompagné ce dernier pour la mise en œuvre de ses missions dans le cadre de son contrat sur la durée restante, c’est-à-dire jusqu’en fin juin 2016.

C’est justement ce temps d’observation et surtout les faits constatés par le ministre dans la gouvernance de la CAMEG qui donnent lieu à la propagande de ceux qui dans l’ombre ou de façon visible, directement ou indirectement profitait d’un système en fin de règne. Oui, le temps d’observation du ministre lui a permis d’identifier et de constater ce qu’aucun burkinabè ne pouvait imaginer à la CAMEG.

Primo : le ministre a constaté que selon les textes en vigueur de la CAMEG, les administrateurs sont désignés pour un mandat de deux ans renouvelables une fois ; qu’en vertu de cette clause, le mandat des administrateurs en activités s’expirait le 09 avril 2016.  Pourtant, aucun organe de la CAMEG, ni le Président du Conseil d’Administration, ni le Directeur Général n’ont daigné informer les membres fondateurs pour pourvoir au renouvellement des mandats des administrateurs. Plus grave, le comité de supervision, l’un des trois organes de la CAMEG n’était plus fonctionnel du fait de la démission de sa présidente depuis février 2015.

On peut s’interroger sur les raisons de ce constat : est-ce le résultat d’une négligence ou d’une méconnaissance des textes ? Une chose est sûre, c’est que cette situation, qui fait de la CAMEG une zone de non droit, profitait à ces organes notamment la direction générale à travers le DG.

Secundo, le ministre a noté que le 13 mai 2016, soit plus d’un mois après l’expiration de leur mandat, les administrateurs se sont réunis en session extraordinaire pour renouveler le contrat du Directeur général.  La précipitation avec laquelle la session s’est tenue, à six semaines de la fin du contrat cache mal l’intention frauduleuse qui a animé la convocation de la session. En effet, pour un point aussi important que le renouvellement du contrat du DG, l’OJ n’en comportait pas.

C’est en divers que le renouvellement a été abordé et opéré ; Pour justifier son acte le Conseil d’administration évoque les performances réalisées par le Directeur Général. Mais comment peut-on parler de performance d’un Directeur Général alors qu’aucun document relatif à sa gestion (rapports financier ou d’activités) n’a été produit et soumis aux membres  fondateurs conformément aux textes fondateurs de la CAMEG ?

S’agit-il alors de performances imaginaires destinées à justifier une fin inavouable ? A supposer que le renouvellement se soit avéré nécessaire pourquoi le conseil d’administration n’a-t-il pas reconduit le contrat pour un an conformément à sa durée initiale ? Est-il raisonnable de renouveler le contrat du Jean Chrysostome pour une période aussi longue de trois ans sans faire appel à candidature ?

On aura compris, le motif réel du renouvellement du contrat est clair et s’éloigne à tous points de vue de l’intérêt de la CAMEG. Il vise  simplement et seulement à maintenir son bénéficiaire dans la sphère des avantages dus et indus au sein de la CAMEG. D’où, le courroux de Jean Chrysostome et tous ceux, comme lui, se sentent lésés par les actes du Ministre qui ne visent qu’à améliorer la gouvernance de la CAMEG.

Tertio, le  ministre a constaté avec stupéfaction, la manipulation, voire le tripatouillage ou la modification à dessin des textes fondateurs de la CAMEG, notamment ses statuts par la Direction générale. Il en est ainsi alors que les textes fondateurs adoptés en 1998 et qui fixent la durée du mandat des administrateurs à 2 ans renouvelables une fois n’ont jamais connu de modification régulière comme le témoigne aisément les copies des versions déposées au ministère chargés des libertés publiques ainsi que les publications faites au Journal Officiel du Faso, la direction de la CAMEG prétend que le mandat des administrateurs est de trois ans renouvelables une fois et évoque à cet effet une délibération du Conseil d’administration qui, au demeurant, n’est pas habilité à modifier les textes fondateurs de la CAMEG en lieu et place de l’Assemblée Générale des membres fondateurs.

Quarto, le ministre a noté que, réunis en Assemblée générale le 11 juillet 2016, les membres fondateurs ont dénoncé les circonstances du renouvellement du contrat du directeur général par un conseil d’administration illégal et illégitime et relevé la nécessité d’insuffler un nouveau dynamisme à la CAMEG.

En conséquence, les membres fondateurs ont décidé de : la mise du DG sous une période d’intérim de trois mois allant du 1er juillet au 30 septembre 2016 ; la nomination d’un nouveau directeur général et la finalisation et l’adoption des nouveaux textes de la CAMEG dans un délai de trois mois.

Tous les acteurs à commencer par les syndicats reconnaissent que la CAMEG fonctionne avec des acteurs dont les rôles et les parts restent assez obscurs.

C’est fort de ces différents constats que le Dr Smaila OUEDRAOGO décidera de changer de cap dans la gouvernance de la CAMEG. Ainsi, pour mettre en œuvre, les conclusions de l’Assemblée générale des membres fondateurs, il prend le 13 juillet 2016 une décision de mise sous intérim de Jean Chrysostome KADEBA en attendant le déclenchement du processus de recrutement d’un nouveau Directeur général par le conseil d’administration.

C’est justement cette décision du ministre qui a provoqué la réaction de Jean Chrysostome KADEBA, ses complices et ses thuriféraires qui veulent défendre leurs intérêts par tous moyens, y compris la fraude, la délation tout azimut.

Mais assurément, le ministre n’est pas dupe pour savoir qu’il s’attaque à un système, un réseau bien ancré tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la CAMEG et hostile, au nom de ses intérêts personnels, à tout changement pour le bien commun.

Toutefois, animé de la ferme volonté d’agir dans l’intérêt de la CAMEG et du système de santé, le Dr Smaila OUEDRAOGO avance sereinement dans son opération de salubrité publique à la CAMEG.  Déjà, il a régularisé la situation des administrateurs et dynamisé le fonctionnement du comité de supervision conformément aux statuts en vigueur.

Monsieur le Ministre, restez stoïque et zen, vous avez le soutien du peuple intègre et laborieux de notre pays, de tous ceux qui ont comme valeurs la vérité, la justice, le courage et la détermination.

Votre réserve face aux cabales de nos dénigreurs démontre une fois de plus votre grandeur d’esprit. Ne descendez dans la boue avec eux…

La nuit a beau duré, le soleil se lèvera !

Wendmissida Sankara

ajc.burkina@yahoo.fr

NDLR : Le titre est de la Rédaction B24


via L'Actualité du Burkina Faso 24h/24 http://ift.tt/2bIvKZl