Amélioration de l’animation de la vie politique au Bénin / Se débarrasser des arrivistes vendeurs d’illusions
Le Bénin a besoin de revoir de fond en comble son échiquier politique afin de rehausser son niveau d’animation. Les maîtres chanteurs fabriqués par la parenthèse des dix dernières années au Bénin doivent se satisfaire de leur errance et la charte des partis politiques doit conforter la bonne pratique.
Le multipartisme intégral décidé à la conférence des Forces vives en 1990 n’est guère une porte ouverte pour l’anarchie dans la vie politique du Bénin. Aujourd’hui, à la lecture de l’échiquier partisan, on constate qu’il y a plusieurs personnes qui se sont retrouvées au-devant de la scène politique parce que les dirigeants d’alors cherchaient des harangueurs de foules. Ils ont été créés de toute pièce et avec les moyens de l’Etat et même la télévision nationale. Ainsi, ils s’appellent désormais politiciens, hommes politiques sans en connaître réellement les réalités ou exigences. Pour eux, leurs activités politiques étaient de monter à la télévision pour soutenir les autorités publiques, ensuite se mettre dans les rues pour chanter les éloges de leurs parrains politiques. Mais ce qui caractérisait surtout leur engagement était plutôt des marchés publics octroyés souvent en méconnaissance des textes de la République. Et sur le terrain rarement on les voit former des militants à la chose politique. Certains n’ont pas de militants et réunissent à chaque activité les jeunes désœuvrés. Ce n’est surtout que pour défendre une mal gouvernance qu’ils montent au créneau. Sans idéologie réelle fondant leur engagement politique, les arrivistes tapis dans l’échiquier politique national se cherchent aujourd’hui et attendent qu’une manne financière voie le jour pour monter à nouveau sur la scène politique. Cette image négative de l’animation de la vie politique au Bénin mérite une réflexion des dirigeants des vrais partis politiques, des constitution-nalistes, du législateur et des citoyens pour que désormais, l’on n’assiste plus au Bénin à une clochardisation de la chose politique. Il faut que la charte des partis politiques permette de barrer la route aux amuseurs de galerie et que chacun connaisse son rôle dans la société. Des citoyens peuvent choisir d’être militants de partis politiques mais tout le monde ne peut pas s’autoproclamer responsable de parti et investir les fora pour former des jeunes au rabais sur les questions politiques. Vingt-six ans après la Conférence nationale, il faut remettre de l’ordre dans l’animation de la vie politique au Bénin.
Junior Fatongninougbo
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