Règlement rapide d’importants problèmes de la République : La méthode séduisante de Talon
Dans quelques jours, notamment le mardi 6 septembre prochain, Patrice Talon bouclera les cinq premiers mois de sa présidence. Mais déjà, il marque des esprits par ses actes. En dehors de l’opposition pour opposition de certains, le Chef de l’Etat règle un à un des problèmes jugés compliqués pour ses prédécesseurs. La méthode Talon est tout simplement en marche. Elle séduit plus d’un.
«Quand quelqu’un fait bien, même s’il était votre ennemi, il faut avoir le courage de le lui reconnaître. Tout ce que le président Talon a fait en quatre mois, il faut l’apprécier». Tels sont les propos du secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), Pascal Todjinou, lors de l’émission «Zone Franche» sur la télévision Canal3 le dimanche 28 août dernier. Comme ce syndicaliste, très redouté par les différents régimes politiques, beaucoup de Béninois pensent sans doute la même chose de la gouvernance Patrice Talon. L’homme étonne tout simplement. Les exemples sont légions. Ils sont palpables.
La désignation des nouveaux chefs-lieux des nouveaux départements a fait reculer tous les présidents de la République qui ont précédé l’actuel Chef de l’Etat. De feu président Mathieu Kérékou à Boni Yayi. Aucun d’eux n’a eu le courage de franchir le rubicond. Certainement pour des calculs politiciens. La volonté de gagner de batailles politiques futures et/ou de rempiler ont surtout fait reculer ces présidents qui n’ont jamais voulu prendre leurs responsabilités à cet effet. Pourtant, ce problème fait partie des premiers définitivement réglés par le président Talon. Il a pris sa décision. Il est allé l’annoncer à ceux que cela ne profite pas. Puis, en conseil des ministres, les nouveaux chefs-lieux ont été entérinés. Les grognes qui en ont suivi ne l’ont pas ébranlé. D’autres auraient sans doute fait marche-arrière. Un rétropédalage comme on dit. Ce n’est pas le cas et jusqu’à preuve du contraire, ce ne sera jamais le cas avec Talon.
Puis, la crise à l’Eglise protestante méthodiste du Bénin (Upmb). Elle durait déjà une vingtaine d’années. Les frères méthodistes se regardaient en chien de faïence. C’était la guerre ouverte au sein de l’église. Les affrontements étaient fréquents. Mais, grâce au management du président Talon, cette crise est déjà conjuguée au passé. Les protagonistes le reconnaissent eux-mêmes. Après le culte de réconciliation et de réunification célébré au palais des congrès à Cotonou en présence du Chef de l’Etat, un comité travaille pour finaliser l’union retrouvée. Depuis, les méthodistes du Bénin et d’ailleurs disent merci à Talon.
Aujourd’hui, c’est une évidence. Les Béninois regardent à nouveau leur télévision nationale. Ce n’était plus le cas pendant les dix ans de présidence de Boni Yayi. L’hyper-présence de Yayi sur les antennes de la télévision nationale renvoyait l’essentiel des téléspectateurs de cette chaîne ailleurs. Mais depuis le 6 avril 2016, les Béninois ont retrouvé l’Ortb Tv. Talon y est très rarement présent. Cela plait aux populations.
De l’énergie pour tous
La question du délestage. Les présidents Nicéphore Dieudonné Soglo, Mathieu Kérékou et Boni Yayi n’ont pu dompter ce terrible monstre. Tous ont échoué dans leurs initiatives de donner la lumière et l’énergie aux populations. Même avec toutes les incantations du président Yayi, il a laissé le pays dans le noir. Puis, le pragmatisme du gouvernement de la rupture. A sa tête, Patrice Talon. D’abord, la fin du délestage a été annoncée pour décembre 2016. Le 1er août dernier, Talon promet qu’il disparaîtra en octobre prochain. C’est-à-dire dans un mois. Il a raccourci le délai de souffrance des populations. Un confrère-aîné, dans un post la semaine écoulée sur facebook, se réjouissait d’avoir oublié qu’il avait encore un vieux générateur d’électricité dans sa cour. Autrement, le délestage se fait déjà très rare. Au grand bonheur des Béninois. Pourtant, c’est le mardi 6 septembre prochain que Talon bouclera les cinq premiers mois de sa présidence.
Le rail passera très bientôt. Il quittera Cotonou pour le Niger. Le Bénin sera bel et bien dans la boucle ferroviaire qui va jusqu’en Côte d’Ivoire en passant par le Niger et le Burkina Faso. La guéguerre entre Pétrolin et le Groupe Bolloré ne le permet pas pour le moment. Mais Talon a entrepris des démarches pour réunir les deux opérateurs stratégiques à la réalisation de ce projet. Talon a annoncé que la bonne nouvelle peut jaillir d’un jour à l’autre. Son prédécesseur a choisi de gérer autrement cette guéguerre. Ça n’a pas marché. Les travaux de réhabilitation des rails sont bloqués. Ces travaux reprendront sous peu. Du coup, on se demande quel génie pousse Talon à aller à cette solution rapide et consensuelle ? Pour qui maîtrise ce dossier, est en droit de douter de cette issue annoncée. Talon est en passe de régler le problème.
Tout comme sa première rencontre réussie avec les secrétaires généraux des confédérations syndicales. Les intéressés, globalement, n’en disent que du bien. Ils ont tôt fait de comparer la méthode Talon avec celle de son prédécesseur à la tête du pays. Et même si les syndicalistes ne sont pas prêts à abandonner leurs revendications à cause de la méthode séduisante de Talon, ils trouvent que c’est une avancée par rapport à une autre époque. Car, il faut le reconnaître, les secrétaires généraux des confédérations syndicales sont les plus craints à cause de leur ténacité derrière leurs revendications. Pour cela, ils n’ont jamais été prêts à céder devant quiconque. Et ce ne sera pas en face de Talon.
En dehors de ces sujets d’importance capitale, le gouvernement a réussi à prendre des décisions très attendues et applaudies par la majorité des Béninois. La suppression des institutions budgétivores, l’annulation des concours jugés frauduleux, les audits commandités dans plusieurs structures étatiques. Le seul sujet de Talon qui divise encore est son projet de mandat unique. Mais, l’homme entend faire tout, comme d’habitude, pour réussir ce projet. Après cela, il aura déjà fait un grand pas dans la réussite de son unique quinquennat.
Athanase Dèwanou
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