Actualités sociopolitiques nationales : Todjinou et Lokossou montent au créneau

Publié le lundi 29 août 2016

Le secrétaire général de la confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin) était l’invité hier, dimanche 28 août 2016, de l’émission « Cartes sur table » de la radio Océan Fm. Son homologue de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) était sur le plateau de « Zone Franche » de la télévision Canal3. Dieudonné Lokossou et Pascal Todjinou, à ces occasions, se sont prononcé sur des sujets de l’actualité sociopolitique nationale. Et le moins qu’on puisse dire est que les deux syndicalistes y sont allés sans langue de bois.   

Dieudonné Lokossou et Pascal Todjinou ont décrypté l’actualité sociopolitique nationale hier sur ces deux médias de la place. Pêle-mêle, le premier a livré ses appréciations sur les activités à polémique de l’ancien Président de la République, Boni Yayi, la rencontre gouvernement-syndicats, la gestion faite du pouvoir par le régime en place, la crise à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), la gestion de la Sonacop. S’agissant de la visite du président Yayi à l’aéroport de Tourou et la réaction du ministre en charge des infrastructures, Dieudonné Lokossou pense qu’il y a un manque de retenue de la part du ministre Hervé Hêhomey. Pour le syndicaliste, il y a lieu de « respecter l’ancien chef d’Etat et lui parler dans les formes qu’il faut. Le fait de dire qu’il est devenu une bombe en divagation, je crois que c’est trop dit à un ancien président. C’est aussi une provocation ». Il propose alors que l’actuel gouvernement ne doit pas se laisser distraire par l’ancien Chef de l’Etat. A Boni Yayi, Dieudonné Lokossou dit qu’il « doit se reposer avec sa bible ou son coran ».

Sur le dossier de la Sonacop, le Sg/Csa-Bénin pense qu’il faut interpeler l’ancien directeur général, Irénée Agossa, au sujet de la gestion de l’opération relative au retrait de la circulation des tickets valeurs de la circulation. M. Lokossou pense que c’est une arnaque de la part de l’ancien régime. Dans le même temps, il émet sa désapprobation sur la nomination de certains syndicalistes à la tête des structures étatiques et des ministères. La vie politique doit être gérée par les politiques. Les syndicalistes doivent être passifs, préconise-t-il.

Conscient que le redressement du pays ne peut se faire en quatre mois, Dieudonné Lokossou n’applaudit nullement certaines décisions prises par le gouvernement de la rupture. Dans ce registre, il faut les 500 millions de francs Cfa attribués à la commission des réformes institutionnelles et politiques, la multiplication anarchique des cellules et des commissions. « Je ne suis pas en harmonie avec le pouvoir sur ces réformes ». Sur la crise à l’Université d’Abomey-Calavi, Dieudonné Lokossou trouve qu’il indispensable de faire la part des choses.  « Je regrette ce qui s’est passé. Même si on n’est pas d’avis avec le recteur, il faut l’écouter (…) Les gens peuvent faire de recours, mais le recteur est élu et ne mérite pas d’être fragilisé « , a souligné le syndicaliste.

 Todjinou a démonté Toboula

 Le secrétaire général de la Cgtb, de son côté, n’a pas raté le préfet du département du Littoral, Modeste Toboula, Pascal Todjinou trouve fallacieux ses propos qui frisent de la  » naïveté et de la niaiserie administrative « . » Je ne sais pas pourquoi le préfet se substitue en maire de la commune de Cotonou qui est habileté à mener des actions pour le bien-être de sa population et de ses administrés « . Pour lui, « Cotonou n’est pas un village et le préfet Toboula n’est pas un chef Oro, divinité qui fait entrer les femmes et les hommes non-initiés dans leurs habitations, pour définir une ligne rouge dans la ville alors que cette divinité ne sort que dans les villages ». S’agissant de la répression de la marche des étudiants, Pascal Todjinou dénonce et trouve que le préfet a violé la franchise de la bourse du travail et ils sont foncièrement contre ce geste et cette décision qui, loin de préserver la cohésion syndicale et l’unité des travailleurs, apparaît comme de l’huile jetée sur le feu. « Modeste Toboula est nommé alors que le maire de la commune de Cotonou, Lehady Soglo est élu. Sur le silence et le calme du maire, je puis vous dire qu’il agit bien et une quelconque agitation de sa part pourrait tourner en son désavantage et sa côte politique pourrait subir un coup », a pourtant clarifié le syndicaliste.

 Todjinou et la gestion de talon en quatre mois

  « Quand quelqu’un fait bien, même s’il était votre ennemi, il faut avoir le courage de le lui reconnaître. Tout ce que le président Talon a fait en 4 mois, il faut l’apprécier », a souligné Pascal Todjinou. Et pour lui, en peu de temps, le chef de l’Etat a répondu aux doléances des syndicalistes. La suppression des institutions budgétivores et l’annulation des concours frauduleux sont des exemples selon le syndicaliste. La rencontre syndicalistes-chef de l’Etat de lundi dernier était aussi débattue. Sur les questions de la santé, Pascal Todjinou a fait savoir que le chef de l’Etat a promis abroger la loi portant Ramu pour revoir son contenu de façon à prendre en compte les retraités, les paysans et ceux qui sont invalides. Une décision qui va en droite ligne avec les espérances des syndicalistes qui avaient désapprouvé le contenu du Ramu sous Yayi Boni. Sur le dossier des étudiants, Pascal Todjinou a révélé que lors de la rencontre, « le président de la République s’est dit sensible à tout ce qui s’est passé. Il a présenté ses excuses aux étudiants. Il nous a fait comprendre qu’il ne peut pas intervenir directement dans les décisions des autorités de l’université car ils sont élus ». Sur ce sujet, les syndicalistes entendent rencontrer, dans les jours à venir, le Recteur, puis le doyen de la Flash pour négocier. « Nous sommes syndicalistes. On négocie, on n’impose rien ». Au sujet de l’éducation M. Todjinou a fait savoir que le chef de l’Etat a émis l’idée de l’engagement direct. Une alternative qui fera gagner en temps et en dépense, vu l’approche de la rentrée. Il faudra également vite faire les affectations et mettre à disposition les moyens conséquents. « Moi, je suis certain que si toutes ces dispositions sont prises, l’année académique se passera sans anicroche », a-t-il dit.

 Pêle-mêle sur l’actu

 Interrogé sur des sujets d’actualité, Pascal Todjinou n’a pas manqué de donner son opinion. Pour le secrétaire général de la Cgtb, il ne faut pas lire à travers les audits une quelconque stratégie d’intimidation.  » Ceux qui ont bousillé des milliards de l’Etat doivent être traqués. Ceux qui n’ont rien fait, comme moi, n’ont pas peur de parler. Je ne vois pas là, de chasse à l’homme pour le moment ou même de chasse aux sorciers « , a-t-il précisé. Concernant les vieux renards de l’ancien régime qui se font amis du président Talon, Pascal Todjinou affirme :  » Ce président est un stratège. Il veut finir ses réformes avant de les traquer un à un « . Pour ce qui concerne les déplacements du président Yayi Boni, Pascal Todjinou les assimile à un moyen de faire du sport.  » Il ne veut pas vieillir. Il a besoin de faire du sport « , a-t-il dit. Toutefois, il conseille à son ami Yayi Boni d’éviter les comportements qui ne l’honorent pas, surtout qu’il ne peut plus prétendre au poste de président. Au plan sécuritaire, le syndicaliste fait confiance au ministre de la défense qui, selon lui, fait partie des choix stratégiques de Patrice Talon.  » Lorsqu’il y a changement de pouvoir, les braqueurs éprouvent toujours le nouveau régime « , dit-il pour expliquer la récurrence des braquages. L’invité de  » Zone franche  » a fini en invitant le président Patrice Talon à honorer ses engagements, à calmer les ardeurs des préfets, à penser aux agents de la Sodéco en difficulté et au panier de la ménagère.


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