Marche de protestation des étudiants d’hier : Les clarifications de l’Unseb

Publié le mardi 26 juillet 2016

Pour l’Union Nationale des Scolaires et Etudiants du Bénin (Unseb), la réaction des forces de l’ordre face aux étudiants  participants à la marche de protestation des étudiants de l’UAC, est purement une répression.  A travers ce communiqué, l’Unseb condamne  cet acte et   rappelle  le Président Patrice Talon à l’ordre.  Prévue pour ce jour mardi 26 juillet 2016, la marche de protestation des étudiants de l’UAC a connu un bon déroulement avant d’être réprimée à sang devant la Bourse du Travail de Cotonou par les hommes en arme sur instruction du Préfet de Littoral Modeste TOBOULA. Les mobiles de cette manifestation estudiantine se déclinent en ces points 

Communiqué

L’UNSEB CLARIFIE LES FAITS, CONDAMNE LA REPRESSION  ET

RAPPELLE A L’ORDRE PATRICE TALON.

Prévue pour ce jour mardi 26 juillet 2016, la marche de protestation des étudiants de l’UAC a connu un bon déroulement avant d’être réprimée à sang devant la Bourse du Travail de Cotonou par les hommes en arme sur instruction du Préfet de Littoral Modeste TOBOULA. Les mobiles de cette manifestation estudiantine se déclinent en ces points :

1- L’institution de la mesure dit de la session unique qui a fait paralyser les activités académique à la FLASH-UAC depuis quelques semaines ;

2- L’application improvisée du LMD ;

3- Le non-paiement des allocations universitaires aux ayant droit depuis plus de 2 ans qui serait dû à la vacance de poste de comptabilité du COUS-AC jusqu’à nouvel ordre ;

4- La militarisation du campus universitaire d’Abomey-Calavi ;

5- La dégradation avancée des conditions de vie et d’étude : manque d’infrastructure adéquates répondant aux normes modernes (salles de cours, amphi théâtre, bibliothèque, laboratoire, salle d’informatique, restaurants et résidences universitaires…)

6- Manque d’enseignants qualifiés.

Cette marche qui a démarré devant l’entrée principale de l’UAC a connu la participation d’environ trois mille manifestants sans oublier les forces de l’ordre qui assurent leur encadrement. Ainsi, à travers chants et slogans de diverses natures décriant les revendications susmentionnées, la colonne des marcheurs a su braver toutes  les entraves auxquelles elle se trouve confrontée.Après avoir traversé le passage supérieur de Godomey,  le terrain de sport de Kouhounou, le carrefour ‘’Cica Toyota’’, l’Etoile rouge, le Hall des arts de Cotonoules, les manifestants arrivés devant la Bourse du Travail de Cotonou se sont retrouvés en face d’un barrage d’homme en arme (gendarmes-policier) munis d’un lourd armement. C’est précisément à ce niveau que les manifestants ont été réprimés : plusieurs cas d’arrestation et de blessés graves. La marche vient ainsi d’être dispersée par les hommes en arme. Mais sur instruction des responsables étudiants (notamment les représentants du BEN/UNSEB), les manifestants se sont repliés à la Bourses du Travail où ils ont continué à manifester contre la répression qu’ils viennent de subir. Après quelques minutes de manifestation, le Préfet du Littoral Modeste TOBOULA apparaît sur les lieux accompagnéde quelques cadres du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.Sous la conduite d’une horde de policiers, ils sont rentrés à la Bourse du Travail. Mais une fois aperçus par les étudiants manifestants, ils ont été humiliés, conspués et expulsés des lieux.

C’est suite à cela que les SG et SGA de la CSTB Paul ESSE IKO et Mampo KASSA ont débarqué. Tellement enthousiasmés, les étudiants les ont accueillis sous de vives ovations.  Ainsi, dans son adresse aux manifestants, Paul ESSE IKO a eu à les féliciter.Il a annoncé avoir reçu l’information de la répression des étudiants pendant qu’il était à une séance de concertation que les Secrétaires Généraux des syndicats des travailleurs tenaient avec des membres du gouvernement. Mais une fois informé, il a protesté et condamné le fait avant de claquer la porte pour rejoindre les étudiants manifestants à la Bourse du Travail. Il ajoute ne pouvoir continuer un dialogue social pendant que les futures cadres de notre pays vivent la répression.Mais avant la fin de son intervention, les manifestants arrêtés par la police ont été libérés puis  conduits à la Bourse du Travail où ils ont été triomphalement accueillis par leurs camarades manifestants. C’est dans cette ambiance qu’a pris fin l’intervention du SG IKO qui à travers sa conclusion a exhorté les étudiants au courage et à la ténacité pour le triomphe des revendications.C’est sur ces mots que les étudiants se sont regroupés en colonne pour rejoindre l’Etoile rouge où ils vont prendre des bus pour se rendre sur le campus. Mais une deuxième fois, ils ont été suivis puis réprimer à hauteur du Hall des arts par la police. Cette fois-ci, c’est ‘’le sauve qui peut’’, la débandade !

Voilà qui en rajoute aux actes répressifs du mouvement  étudiant sous l’ère du pouvoir de la rupture. Après les étudiants du Centre Universitaire d’Aplahoué il y a environ deux semaines, ce sont les camarades de l’UAC qui en sont aujourd’hui victime. Forts de cela, la Direction du BEN/UNSEB tient à rappeler au Président TALON que ce sont les marches qui ont permis l’avènement de son pouvoir. En effet, sans que les vaillants peuples (travailleurs, jeunesse, hommes politiques et de la société civile) n’étaient pas descendus dans les rues pour mettre à nu le pouvoir tyrannique de Boni YAYI, il sera difficile voire impossible au Président TALON de mettre fin à sa vie d’exilé pour être plébiscité à la magistrature suprême de notre pays. Ainsi, les différents actes de répression qui viennent d’être enregistrés après 100 jours de votre gestion du  pouvoir d’Etat ne reflètent pas les aspirations du peuple grâce à qui vous êtes au pouvoir. Loin de vous comparer à YAYI au risque d’être qualifié d’incompris, nous tenons de même à vous imaginer dans une posture deprédation des libertés fondamentales. En conséquence, nous condamnons avec rigueur les exactions de votre pouvoir vis-à-vis des manifestations d’étudiants et appelons à leur arrêt dans l’intérêt supérieur de notre pays.

Quant à la jeunesse en général et celle studieuse en particulier en lutte, nous vous exhortons au courage et à la détermination en vue du triomphe de nos revendications. Certes, nous-nous sommes battus pour l’avènement du pouvoir de la rupture cependant, il n’y a qu’à travers notre détermination et notre ténacité au combat que nous allons installer la vraie rupture et la transformation de nos aspiration en loi.Seule la lutte paie !

Vive le mouvement étudiant!  Pour le BEN/UNSEB

Cotonou, le 26 juillet 2016

Le Président,

Damien TONAGAN


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