Immigration clandestine : Dori, une nouvelle passerelle vers l’Europe ?
En marge d’une caravane de presse, des journalistes ont constaté un phénomène pour le moins inhabituel au « Pays des Hommes intègres ». Depuis un certain moment, selon plusieurs habitants de Dori, la nouvelle route pour l’Europe semble passer par la capitale de la région du Sahel. Ils racontent que de jour comme de nuit, ce sont des dizaines de cars de transport en commun qui transitent par cette ville.
Pour atteindre l’Europe, plusieurs pistes sont simultanément utilisées. Des milliers de jeunes Africains disent rencontrer des difficultés dans leurs pays d’origine, les poussant à préférer l’exode, même clandestin. Généralement, ces migrants africains n’arrivent pas à atteindre les côtes européennes d’Italie ou d’Espagne, faute d’embarcations de fortune qui ne tardent pas à échouer en pleine mer.
Le phénomène de l’immigration clandestine prend de l’ampleur, mais pas qu’ailleurs. En marge d’une caravane de presse en fin juin 2016, un car de transport en commun a été aperçu à Dori par les caravaniers. Le bus, manifestement en panne, était stationné au bord de la route, juste derrière la Mairie de Dori.
Sac au dos et munis de gourdes, environ 50 passagers, composés de jeunes garçons et filles, patientaient à quelques mètres du bus à immatriculation étrangère. Selon les riverains, ces voyageurs, visiblement de nationalité étrangère mais de peau noire, « tentent sans doute de joindre Bamako (Mali) ou Niamey (Niger). Pour cela, ils passent par Dori (Burkina) ».
L’âge de ces jeunes gens aperçus varie entre 25 et 35 ans. Ces jeunes n’ont cependant pas supporté la présence des journalistes.
A en croire plusieurs Dorilais, leurs destinations principales sont l’Algérie ou la Libye pour enfin « risquer » de pénétrer en Espagne ou en Italie. « Pourquoi tout ce parcours alors que le Sénégal, la Gambie et la Guinée sont plus proches du Mali ? », demande un journaliste.
La réponse auprès des populations n’est pas si évidente. Il paraît en effet que ces pays limitrophes « se refusent les visas » si la destination finale n’est pas connue au niveau des autorités.
Il faudrait, en tout cas, vite clarifier ces déplacements suspects dans un pays qui vient de laisser une plume dans plusieurs attaques terroristes. Ces déplacements ne sont pas forcément liés à l’insécurité. Mais il serait toujours mieux d’en connaître les tenants et les aboutissants.
Noufou KINDO
Burkina 24
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