Roch Kaboré, président du Faso : « Demain, si je quitte et si on me prend en flagrant délit… »

Publié le dimanche 5 juin 2016

Le Président du Faso, Roch kaboré, a rencontré les Burkinabè vivant au Sénégal le 3 juin 2016. Lors de ces échanges, le cas de l’ex-Premier ministre Isaac Zida, actuellement installé au Canada, a été vivement exposé. Entre mauvaise gouvernance et « désertion », Roch Kaboré n’a pas fait dans la langue de bois pour tout dire sur Zida.

Rappelant la célèbre phrase-slogan, le « Plus rien ne sera comme avant » de Michel Kafando qui a marqué la Transition au Burkina Faso, Roch Kaboré a insisté sur le fait que revenir sur la gestion de Isaac Zida n’est aucunement « une chasse aux sorcières ». De la gestion du denier public sous Isaac Zida, le président du Faso a révélé des incongruités tant sous la présidence de celui-ci que sous son règne à la primature.  

Avec le DAF de la présidence. A quelques jours de la fin de la présidence du lieutenant-colonel d’alors, Isaac Zida, informe Roch Kaboré, « il s’est trouvé qu’il y avait des comptes de la présidence qui, le jour même de l’investiture du Président Kafando, ont été clôturés par lui (Isaac Zida) pour ouvrir un autre compte. Le compte qui est rouvert, l’argent est où ? Puisque l’argent est dépensé».

Dans ses révélations, Roch Kaboré renseigne que cet argent a été dépensé alors que Isaac Zida était au Premier ministère, et explique le mode opératoire : « il fait des chèques à la présidence avec le DAF de la présidence, quelqu’un vient prendre le chèque et va à la banque avec un sac prendre l’argent et vient le déposer au Premier ministère ».

C’est terminé. Autre exemple, Roch Kaboré informe que la Communication au Premier ministère qui était budgétisé à 200 millions de F CFA, c’est finalement 1 milliards 100 (millions) qui sont sortis. Selon le président du Faso, Isaac ZIda « ne peut pas jouer à cette imposture pendant une année et se dire celui qui vient changer les choses (…). Mais on ne peut pas s’asseoir et dire c’est la Transition, on va faire du mouta-mouta entre nous. Non ! On a dit que plus rien ne sera comme avant, c’est terminé », note-t-il. 

Roch Kaboré estime que la redevabilité doit être l’apanage de tous, à commencer par les premiers responsables. « Si nous disons de nous rendre compte, c’est parce que nous sommes prêts à rendre compte quand nous aurons fini. C’est pareil. On ne le fait pas parce que c’est lui (Isaac Zida). Demain si je quitte et si on me prend en flagrant délit, c’est la même histoire », dit-il.

Une dernière lettre. En ce qui concerne la permission de l’ex-Premier ministre qui perdure, même si le temps à lui imparti est terminé, Roch Kaboré est catégorique : « je lui ai écrit une dernière lettre pour lui dire que s’il ne reprenait pas ses fonctions normalement, il sera considéré comme un déserteur ».

Ce serait après cette dernière lettre de Roch Kaboré que l’ancien Premier ministre a souhaité être mis « en position d’évacuation sanitaire ».

Burkina 24


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