Démarrage de Laboratoire interdisciplinaire de Kulturforum Sud-Nord : Une vingtaine de participants pour accoucher des visions durables pour la route des pêches
Les travaux de l’atelier atelier » La Route des Pêches a besoin de toi! « se déroulent depuis le 24 juin 2016 à Togbin et sur l’itinéraire du projet. Le coup d’envoi a été donné le vendredi dernier à l’Espace Rada à Togbin. Cet atelier, initiative de l’Association Kulturforum Sud-Nord, se veut être un laboratoire interdisciplinaire qui va faire naitre des visions durables pour le projet. Elle est prévue pour prendre fin le 1er juillet 2016. Et a le soutien de la Fondation Doen des Pays-Bas , de la Fondation Konrad Adenauer et du IFA d’Allemagne.
Telle que c’est décrire jusque-là, la mise en œuvre du projet » Route des pêches » n’apportera pas de façon durable, le bonheur qu’attend le peuple béninois pour cette initiative. Les plans d’aménagement du futur site balnéaire, ne tiennent pas du tout compte des spécificités locales, du fort potentiel historique que représente le passé esclavagiste de cette zone, et les occultent au profit d’un projet balnéaire. Et c’est justement pour amener plusieurs acteurs de plusieurs secteurs d’activités à faire naître des visions durables pour le projet que l’Association Kulturforum Sud-Nord a initié l’atelier » La Route des Pêches a besoin de toi! » dont les travaux se déroulent depuis le 24 juin et vont prendre fin le 1er juillet 2016. Les participants au nombre de dix-huit ont été retenus sur les 3é candidatures reçues par les organisateurs. Ils sont essentiellement constitués de biologistes, juristes, architectes, artistes plasticiens, artistes photographes et riverains de la route des pêches. A travers cette activité inscrite dans son programme » Empathetic Eyes « , Kulturforum Sud-Nord appuyée de l’Ong Nature tropicale et de l’Ong socioculturelle arts vagabonds Rezo Afrik Bénin, entend susciter chez les participants mais également chez toutes les parties prenantes concernées par la Route des pêches, une réflexion à court , moyen et à long terme pour un développement durable de la Route des Pêches, dans le respect de la nature et des populations. La rencontre a également pour objectif d’offrir aux participants et au public concerné une plateforme de discussion et de réflexion, dans le but de collecter le maximum d’idées ayant trait au développement, ainsi qu’à une vision plus adaptée aux intérêts du site. Chacun des participants aura à apporter une contribution en adéquation avec ses compétences. Au cours des travaux, les participants auront à échanger autour des communications qui seront données par des personnes averties, laissé entendre M. le Président Stephan Köhler lors de la cérémonie qui a donné le coup d’envoi de l’atelier. La designer Carlotta Werner et l’architecte Moritz Walter dirigeront les travaux. Dans un premier temps, les qualités du site seront analysées à l’aide d’une méthode narrative. Ensuite, les participants feront des travaux de recherches, pour trouver les informations sur des exemples similaires de projets, dans leurs bonnes comme dans leurs mauvaises exécutions ainsi que des projets alternatifs confrontés aux mêmes défis. Ces recherches pourront alors être comparées aux plans actuels de développement de la route des pêches, permettant ainsi une analyse objective des propositions existantes.
Les résultats exposés au public le 2 juillet à Togbin Plage
Aux dires de Stephan Köhlerl’idée qui sous-tend l’organisation de cet atelier est de démocratiser la planification du projet de la route des pêches. C’est-à-dire inclure l’avis des spécialistes, des riverains par exemple ici à Togbin plage. » Nous voulons créer la possibilité d’actualiser les idées autour du projet route des pêches pour un tourisme en harmonie avec la nature et les gens qui vivent dans le milieu. C’est une rencontre d’échanges avec les stagiaires pour initier un processus de communication. Echanger les visions, parce que les projets officiels pas seulement au Bénin peuvent être pharaoniques. On va créer des choses qui ne sont pas adaptées au marché du tourisme. Il faut bien vérifier les points positifs et les points forts du projet de la route des pêches en relation avec le marché du tourisme international. J’ai ramené pour ce stage 10 kg de catalogues des agences de voyage d’Allemagne pour que les gens voient et comparent. Comme l’avait dit Georges Adéagbo au cours de la conférence de presse, c’est un outrage à la population que de créer des hôtels de luxe, alors que dans le village, il n’y a même pas d’eau courante. Chaque stagiaire a choisi un thème, il va donner sa vision du projet route des pêches. Les riverains qui seront visités vont poser des questions et donner leur apport sur la maquette. A partir de ça, nous allons écrire un rapport final qui sera envoyé à la Banque Mondiale qui appuie le tourisme béninois. Le même rapport sera également soumis aux autorités béninoises pour qu’elles puissent voir le résultat « , a expliqué M. Köhler qui a précisé que le 2 juillet prochain, les résultats de la rencontre seront diffusés à Togbin Plage. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous l’égide de l’Ambassadeur d’Allemagne Sem Walter von Den Driesch et du Chef du village de Togbin qui tout à tour ont salué l’initiative. Soulignons que l’atelier aussi dirigé par la Cinéaste béninoise Christiane Kao Köhler et la cinéaste Béninoise Christiane Chabi Kaoa le soutien de l’artiste plasticien africain Georges Adéagbo. Il a pour sponsor la Fondation Doen des Pays-Bas, de la Fondation Konrad Adenauer et du IFA d’Allemagne.
Les impressions des participants et de quelques partenaires
Christel Gbaguidi, spécialiste du théâtre biographique, partenaire : » C’est un projet initié par Stephan Köhler et Georges Adéagbo qu’on ne présente plus. C’est une bibliothèque de l’art contemporain du Bénin au plan international. Associé Christel Gbaguidi et son organisation socioculturelle »Les arts vagabonds » à une telle initiative, c’est d’abord reconnaître notre travail que nous avions eu à faire sur la route des pêches en 2009, 2010, 2011 et 2012. Nous avions initié un projet spécifique qui a consisté à aller à la rencontre des habitants des territoires en périphérie des villes ; voir comment ils vivent. On avait appris en son temps qu’il y avait un projet touristique initié par le gouvernement dénommé » la route des pêches « . Mais on a constaté qu’on n’a pas questionné les habitants de ces territoires avant de concevoir le projet. Alorson a décidé de faire une étude comparée de façon artistique de l’île de la Réunion qui a un projet spécifique déjà développé et le projet » route des pêches « . Les résultats de ce projet nous ont amenés vers ce projet encore cette année, pour qu’ensemble avec des architectes venus de l’Allemagne et un groupe interdisciplinaire (artistes, ingénieurs, des spécialistes de la biodiversité)nous puissions repenser un peu la route des pêches, son futur. Nous allons apporter notre part de contribution à cet atelier. «
Zouhoun, Gbègnidaho Achille, participant : » Je participe à double titres. Premièrement pour des raisons patrimoniales et paysagères ; ensuite pour des raisons artistiques, parce que je vois une dimension culturelle autour du projet » route des pêches « . Dans cet atelier il y a plusieurs experts spécialisés. Chacun va présenter sa conception de la » route des pêches « . La route des pêches doit être vue comme un paysage culturel. Nous avons deux mots qui attirent notre attention, » route » et » pêche « . La route, c’est un processus, c’est une voie. La pêche, c’est une notion de dynamisme, de mouvement……. «
Hector Sonon, illustrateur, participant : » Ma contribution c’est d’aider les participants à mieux comprendre ce qui se passe à travers les images qui seront réalisées sur place. Etant donné que je suis artiste engagé et l’environnement fait partie de mes points de vue, je vais apporter ma petite contribution, parce que Togbin, c’est une partie de mon enfance. J’ai peur que Togbin disparaisse et que dans le futur on n’ait plus une vue de l’histoire de cette localité. J’ai vu le projet, la maquette et ce qui justifie ma peur c’est que la mer avance dangereusement. Il n’y a même pas de place ici pour qu’on puisse construire une route. On va bouffer une bonne partie de la terre et du coup, les populations qui sont là vont disparaître. Avec le temps si on ne fait pas attention, les buildings dans lesquels on veut mettre des milliards vont disparaître. Il faudrait que les autorités réfléchissent bien avant de s’engager sinon ils vont regretter, ils vont faire du malaux populations. A l’issue de cette formation, on aura une maquette définitive de ce que nous on aurait souhaité que le projet de la » route des pêches » soit. ».
Victorin Fassinou
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