Corruption au Burkina: Marchés publics, douane et police municipale en tête

Publié le jeudi 30 juin 2016

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a procédé à la présentation du rapport sur l’état de la corruption au Burkina Faso en 2015 à l’ensemble de ses partenaires et à la presse ce jeudi 30 juin 2016 à Ouagadougou. Le service des marchés publics, la douane et la justice viennent respectivement 1er, 2e et 3e parmi les services  les plus corrompus.

« Le trio de tête des services perçus comme les plus corrompus reste inchangé »,  a révélé Claude Wetta, Secrétaire exécutif du REN-LAC, lors du lancement du rapport ce 30 juin 2016.

En effet, le service des marchés publics, la douane et la police municipale sont indexés par le rapport 2015 du RENLAC comme les services les plus corrompus du Burkina et occupent respectivement la 1ere, 2e et 3e place.

« Les marchés publics ont été notamment analysés comme étant une caserne d’Ali Baba. Du reste, c’est ce qui a conduit beaucoup de ministres de la 4e République à un séjour à la MACO », explique le secrétaire exécutif du REN-LAC.

Concernant la douane, elle « a pu maintenir son 2e rang. Ce qui veut dire qu’il y a quand même un frémissement à leur niveau, quelque chose est peut-être en train de bouger au niveau de la douane », s’encourage Claude Wetta.

La DGTTM (direction générale des transports terrestres et maritimes) et les impôts viennent  en 4e et 5e position. Cette année,  deux autres services, notamment la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale) et la CARFO (Caisse autonome de retraite des fonctionnaires) sont enregistrés dans le classement, respecticement 17e et 18e.

Recommandations. Outre le classement des plus corrompus, la perception des Burkinabè quant à la fréquence de la corruption au Burkina et les initiatives des différents acteurs en matière de lutte contre la corruption sont les points  présentés dans le rapport 2015.

Le sondage a concerné 2000 personnes âgées de 20 ans et plus  dans les 13 régions du Burkina.  Pour 87,4% des enquêtés, les faits et pratiques de corruption sont fréquents. Cependant, comparé aux années 2013 et 2014, on note une légère baisse. Ce taux  était de 96% en 2013 et 91% en 2014.

En 2015,  précise toujours Claude Wetta, «245 personnes, soit 12,3%  de l’ensemble des enquêtés ont déclaré avoir offert une ou des rétributions illégales afin de bénéficier dans une administration publique d’un service non soumis à paiement ».

Cependant, il fait remarquer qu’en définitive,  58% des usagers sont moyennement satisfaits contre 26,6%  qui sont très satisfaits des prestations des services publics.

Des recommandations ont été aussi faites dans le rapport. Il s’agit, entre autres, de la mise en place d’une chaîne pénale spéciale pour sanctionner les crimes économiques et l’amélioration du contrôle de la commande publique.

L’instauration d’un prix de la transparence en matière de gouvernance et la lutte contre la corruption est en réflexion, selon toujours le secrétaire exécutif  du REN-LAC.

Revelyn SOME

Burkina24


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