Burkina: Beaucoup de projets exécutés sans un suivi-évaluation
Des projets ont été exécutés et continuent d’être exécutés. Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi. Mais, le suivi-évaluation, part importante dans la mise en œuvre d’un projet, n’est toujours pas pris très au sérieux. Conséquence, nul n’est à mesure de dire si oui ou non avec des chiffres à l’appui si le projet tel qu’exécuté a atteint les objectifs assignés et ce qu’il faudrait faire par la suite pour améliorer cela. Le Réseau burkinabè de suivi évaluation (ReBuSE) se penche sur la question par la formation de parlementaires (chargé du contrôle de l’action gouvernementale), des agents du ministère de la promotion de la femme pour mieux les outiller.
« On n’a pas une culture de l’évaluation ». C’est l’affirmation tout crue d’une participante à la formation de 48 heures sur l’« Evaluation axée sur l’équité et le genre des objectifs du développement durable ». Elle témoigne du manque de suivi de ces nombreux projets d’expérimentation qui se mènent à travers le pays.
« Il y a beaucoup de projets qui sont mis en œuvre, mais quand on nous demande quels sont les résultats du projet, on n’a pas de documentations. C’est juste des bribes ou des idées. Si on nous demande de présenter un document formel, il n’y en a pas. Cela veut dire que les effets du projet ne sont pas suivis. C’est beaucoup plus les activités, les produits et les ressources. Alors que ce n’est pas cela les résultats », analyse Saturnin W. Zoetyandé, évaluateur émergent du ReBuSE, gestionnaire du projet pilote de renforcement des capacités d’évaluation.
L’essentiel pour lui, ce n’est pas dire « on a déroulé le projet », mais c’est « qu’est-ce que le projet a pu apporter ». Il faut, dit-il, qu’on puisse arriver à cela au nom de la redevabilité. « Si vous êtes financés pour réaliser les projets, il faut rendre compte aux bénéficiaires ainsi qu’aux partenaires », fait remarquer Saturnin Zoetyandé.
Le réseau veut « susciter l’institutionnalisation de l’évaluation », d’où la présence de parlementaires à la présente séance d’échange sur le suivi-évaluation. Le député Alexandre Sankara prend part à la formation. Il y a selon lui un intérêt pour ses collègues à se former sur les méthodes et les indicateurs d’évaluations pour améliorer leur travail au quotidien.
« Jusqu’à présent, dit-il, nous faisons du contrôle de l’action gouvernementale, mais nous ne faisons pas de l’évaluation. Or l’évaluation suppose qu’on mesure les attentes des populations, les résultats atteints par les investissements publics ».
Saturnin W. Zetyandé voit en cela une occasion en or. Selon lui, elle permettra aux députés d’évaluer au fur et à mesure le Programme national de développement économique et social (PNDES) tout en ciblant les dimensions équité et genre. Tout cela en conformité avec les Objectifs de développement durable (ODD).
Oui KOETA
Burkina24
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