Assemblée Nationale-Affaire micros : Adrien Houngbédji promet l’enfer aux présumés coupables
Les nouveaux micros installés au sein de l’hémicycle de l’Assemblée Nationale ne sont pas à la hauteur de l’espérance des députés qui ont demandé que les anciens micros qui ont déjà fait leur temps soient changés. Ironie du sort, ce sont ces micros déjà garés qui ont sauvé la plénière de ce mardi 28 juin 2016. Le spectacle affreux offert par ces micros a fait sortir le Président Houngbédji de sa réserve. Il a promis l’enfer à ceux qui sont mêlés à ce scandale dit des micros inadaptés.
L’Assemblée Nationale du Bénin traverse des moments difficiles. Elle est en ce moment secouée par une série de scandales. Après le scandale du gonflement des salaires révélé par nos confrères de la Nation, l’institution parlementaire est depuis quelques jours plongée dans un autre scandale. Il s’agit du scandale des micros. Le rythme auquel ces scandales se succèdent n’est pas du goût du Président Adrien Houngbédji dont on connaît le penchant pour la bonne gestion des finances publiques. Au cours de la séance plénière de l’Assemblée Nationale consacrée hier mardi 28 juin 2016 à l’examen du projet de loi rectificative portant loi de finances gestion 2016, le Président Adrien Houngbédji a été obligé de taper du poing sur la table. Il a promis l’enfer à tous ceux qui sont impliqués dans ces deux scandales. Il a annoncé qu’une commission d’enquête est mise sur pied pour faire la lumière sur ces deux dossiers qui écornent l’image de l’Assemblée Nationale. « De toutes les façons, la décision est déjà prise et toute la lumière sera faite », a laissé entendre le président Houngbédji. Il a d’ailleurs donné des instructions pour que le fournisseur des micros ne soit pas payé avant la conclusion de l’enquête qui est diligentée. Des têtes vont tomber, annonce-t-on d’ailleurs dans l’entourage du président de l’Assemblée Nationale.
De quoi s’agit-il ?
Selon les révélations faites par nos confrères du journal «Nouvelle Expression» dans leur livraison du lundi 27 juin 2016, le scandale des micros de l’Assemblée Nationale porte sur un montant d’environ 50 millions de F Cfa. Au cœur de se scandale se trouverait un officier en service à l’Assemblée Nationale du Bénin. En violation de la loi, cet officier de l’armée béninoise en détachement au Parlement aurait soumissionné pour un marché relatif à l’acquisition des divers matériels au profit de l’Assemblée Nationale. Il s’agit des portiques, de quatre (04) télévisions à écrans plasma, des climatiseurs, des caméras de surveillance, des barrières automatiques et des microphones utilisés par les députés. Malheureusement, aucun membre du service du matériel de l’Assemblée Nationale n’a été associé à l’acquisition de ce lot de matériels. Résultat, les micros acquis pour améliorer la qualité des interventions des députés lors des débats parlementaires ne répondent pas aux normes requises. Le constat a été fait hier. Il a fallu faire recours aux anciens micros pour tenir la plénière. Ce qui naturellement n’a pas été du goût du Président Adrien Houngbédji. Il a annoncé des mesures hardies après avoir extériorisé sa colère. Une colère que beaucoup caractérisent d’ailleurs de saine.
« Le militaire n’est pas mêlé »
Au cours d’une rencontre que l’honorable Valentin Houdé, Premier Questeur de l’Assemblée Nationale, a eue hier mardi 2 juin 2016 avec les membres du Bureau Directeur du Réseau des journalistes accrédités au Parlement, le sujet a été évoqué. L’honorable Valentin Houdé a disculpé l’officier. Pour lui, cet officier qui a été cité n’a rien à avoir avec ce dossier. C’est dire donc que les présumés coupables de ce scandale sont ailleurs. Seule la commission d’enquête mise sur pied par le Président Houngbédji permettra en tout cas d’identifier le ou les coupables de cette forfaiture qui porte sur plusieurs millions de F Cfa.
Affissou Anonrin
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