4e édition du FOCAL : « Si nous voulons la réconciliation, luttons contre l’injustice » (Pr Ismaël Diallo)

Publié le mercredi 29 juin 2016

La réconciliation nationale, un préalable à la cohésion sociale durable au Burkina Faso, passe par « la lutte contre l’injustice, l’impunité et la corruption », a indiqué, ce mercredi 29 juin 2016 à Ouagadougou, le Docteur Ismaël Diallo, lors de la 4e édition  du Forum des citoyens pour l’alternance (FOCAL).

« Quelle réconciliation nationale pour une cohésion sociale durable ? ». C’est autour de cette thématique que les participants au 4e Forum des citoyens pour l’alternance ont mené, ce mercredi 29 juin 2016, leur échange.

Dans son intervention, le professeur Ismaël Diallo du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD)  a insisté sur la nécessité « de faire le ménage dans la magistrature, l’armée, l’administration publique » mais aussi de combattre activement « l’injustice, l’impunité et la corruption » afin de recoudre le tissu social, longtemps éprouvé par les 27 années de règne de l’ancien président  Blaise Compaoré.

Quant au Dr Abdoul Karim Saïdou, également du CGD, il a appelé à travailler pour « une justice indépendante et au règlement des dossiers de crimes de sang et de crimes économiques ».

A cela, il a préconisé de puiser dans les tréfonds de la justice traditionnelle pour définir une doctrine adéquate en matière de réconciliation. Et ce, parce qu’elle possède des mécanismes qui arrivent « à rassembler les protagonistes », aussi parce que  « les récentes enquêtes d’Afrobaromètre, conduites par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), a-t-il confié, ont révélé que les autorités coutumières bénéficient d’une notoriété importante au sein des populations plus que toute autre institution ».

Le président du FOCAL, Luc Marius Ibriga, s’est lui, appesanti sur l’acceptation de l’autre dans sa différence comme le prix à payer pour construire « une société où la démocratie sociale sera forte et où l’équité et la justice sociale seront présentes ».

 S’appuyant sur ses expériences au Sierra Leone et au Burundi, le Dr Ismaël Diallo a estimé que les sacrifices à consentir sont moindres. A l’en croire, les crises que le Burkina Faso a connues, depuis la chute du régime Compaoré, sont relativement mineures car elles se résument à « des questions de politique et de gouvernance ».

Les problèmes qui mériteraient qu’on s’y attarde sont surtout, selon lui, « ethniques et religieux ». Jusqu’à l’heure, ils sont « latents », a-t-il fait savoir, mais pour une cohésion sociale durable au Burkina Faso, il faut travailler à les étouffer avant qu’ils ne sortent au grand jour.

Mamady Zango

Burkina24 


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