Viols au Burkina : Amnesty pour un allègement de la procédure d’avortement

Publié le mardi 26 avril 2016

« Contraintes et privées de droits : Mariages forcés et barrières à la contraception au Burkina Faso ».  C’est l’intitulé du rapport présenté à la presse ce mardi 26 avril 2016 par Amnesty International à Ouagadougou. Les conclusions de l’étude menée par l’ONG dans plusieurs régions sur le mariage précoce et forcé montrent que cette pratique a toujours la peau dure au Burkina Faso. De ce fait, des recommandations ont été faites  à l’endroit de l’Etat burkinabè pour l’élimination de cette pratique.

Le rapport expose la situation du Burkina Faso sur le mariage précoce ou forcé. Fruit de recherches menées en 2014 et 2015, il analyse les pressions exercées sur les jeunes femmes et les filles pour qu’elles se marient, les causes et les conséquences de la pratique. Des récits personnels des victimes interrogées y figurent.

En vertu du droit du Burkina Faso, le mariage précoce est déjà  interdit, mais d’une manière inadéquate, dit le rapport. L’âge minimum légal pour le mariage est de 17 ans pour les femmes au lieu de 18 ans comme le recommande la Charte africaine des droits des enfants. Aussi,  cette loi s’applique uniquement aux mariages enregistrés par l’Etat.

Le pays a l’un des plus forts taux de mariages précoces et forcés au monde. Il vient en 3e place après le Niger et le Mali en Afrique. Plus de la moitié des filles dans certaines régions se marient avant l’âge de 18 ans.

Outre ce fait, ces filles sont confrontées à des difficultés d’accès aux méthodes modernes de contraception. Ce qui les expose à des grossesses précoces et non désirées, augmentant le risque de mortalité ou de lésions.

« Presque toutes les femmes et jeunes filles interviewées (397) par les chercheurs de Amnesty ont dit avoir été insultées ou agressées physiquement lorsqu’elles ont soulevé la question de la contraception »,  indique toujours le rapport. A cela s’ajoutent le manque de moyens financiers pour s’en procurer, la distance des centres de santé, le manque d’information et l’ignorance.

Tout en reconnaissant certaines avancées réalisées par le gouvernement en 2015, Amnesty International recommande au gouvernement Burkinabè la réforme de la loi sur l’âge minimum du mariage,  d’avantage d’aide aux victimes de mariage précoce et forcé et de viol, l’appliquer la tolérance zéro envers les mariages précoces et forcés, l’accès à l’information sexuelle et à la santé et la gratuité des méthodes contraceptives.

Amnesty se penche également sur le cas des victimes de viol qui sont tombées enceintes. Le rapport suggère la modification du code pénal sur la disposition obligeant la victime de viol d’obtenir une autorisation du procureur avant d’accéder à un avortement.

A ce dernier point, Gaétan Mootoo,chercheur à Amnesty International, précise que Amnesty ne vient pas légaliser l’avortement. L’avortement en cas de viol est déjà légalisé mais demande au gouvernement de simplifier la procédure pour les victimes.

Revelyn SOME

Burkina24


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