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Publié le lundi 4 avril 2016

Le Président Boni Yayi  passe en ces instants de mardi 5 avril 2016, ces ultimes moments de Président de la République du Bénin conformément à la constitution. Son second mandat (2011-2016) vient à expiration ce jour à minuit.  Le Président Boni Yayi s’en va. Il aura marqué le peuple béninois par  son style de gouvernance (1) et son  bilan en économie solidaire (2)

  1. Un style de gouvernance hors du commun

Le Président Boni Yayi  a gouverné avec une ténacité jamais égalée. Face à une opposition résolue, il est allé jusqu’au bout de lui-même. Son omniprésence est une réalité. C’est l’hyper-présidentialité. Tantôt ici, tantôt à gauche, il a parcouru monts et vallées  pour  toucher de visu la réalité de ses compatriotes.  Il a été présent. Le Président Boni Yayi a expérimenté tous les contours de notre bloc de constitutionnalité. Ce qui a fait révéler les aspects cachés de notre constitution.  La séparation des pouvoirs est perçue par Boni Yayi comme une vue de l’esprit. Ce qui est une erreur bien promue par l’ex président de l’Assemblée Nationale, Mathurin Nago. C’était l’époque du  » piiipanpou « .  L’exécutif a fait engendrer même un monstre dénommé, la conférence des Présidents d’institutions.  La Cour constitutionnelle est perçue par plusieurs acteurs comme un prolongement par continuité de l’exécutif. La gouvernance politique de Boni Yayi a  été marquée par la vassalité des institutions.  Le comble est la remise en cause de la conférence nationale. Une idée récupérée par quelques affidés du pouvoir pour banaliser les travaux de la Conférence Nationale. L’alliance, Forces Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) dont il est le leader charismatique  a été une force politique redoutable.  Mais son désir incompréhensible d’imposer un intrus hors classe comme candidat des Fcbe a montré comment il jeté à la mer, l’ouvrage politique de ses mains. Il n’aura pas réussi à enterrer la vieille classe politique qui empêche l’envol du pays. C’est le seul regret qu’il partage avec la jeunesse. Cette gouvernance politique à demi-teinte ne saurait empêcher de voir les infrastructures sociocommunautaires de grande utilité

  1. Une économie solidaire soutenue par des infrastructures.

En dix (10) ans, Boni Yayi est allé à la rencontre des populations dont il a pu comprendre les problèmes en matière de route, de pistes rurales, d’équipements sociocommunautaires.  Des efforts ont été enregistrés dans tous les domaines. Routes, ponts, dispensaires, micro-crédits aux plus pauvres, recrutements et reversements d’agents publics dans la fonction publique. Bref, des efforts ont été consentis.  Le taux de croissance n’est pas allé à deux chiffres. Cependant, des perspectives réelles existent pour notre pays. Il suffit de poursuivre l’élan de construction des infrastructures.

L’économie solidaire, c’est celle qui permet aux jeunes, aux femmes, aux ménages de vivre décemment. L’emploi des jeunes a été au cœur des préoccupations de l’exécutif dont il est le chef.  De nombreuses structures ont été créées à cet effet.  Le chômage est  le mal qui  étrangle la jeunesse. Boni Yayi a tenté de résoudre le problème. Avec l’avènement de l’économie numérique, il est possible de faire des orientations conséquentes.

Le Président Boni Yayi s’en va avec le sentiment d’avoir marqué son temps.

Herbert-TauyéHoungnibo


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