Côte d’Ivoire: Place à la tradition pour » purifier » la plage de Grand-Bassam
Vingt jours après les attaques de Grand-Bassam, après le ballet diplomatique, les enquêtes et le deuil, la tradition a pris le relai ce samedi 2 avril 2016 sur la plage ‘’souillée’’ par le sang versé par les terroristes d’AQMI. Une cérémonie de purification conduite par les autorités traditionnelles de cette bourgade, située à 42 kilomètres de la capitale ivoirienne, Abidjan, et inscrite au patrimoine de l’UNESCO a attiré toutes les attentions.
« J’implore la mer et les génies de Bassam, de tout faire pour que ces personnes qui ont fait couler le sang sur la terre de Bassam soient appréhendées et châtiées« , a lancé pour ouvrir le rituel, Antoine Edoukou Amichia, membre de la Cour royale à l’océan Atlantique, tout en procédant à une libation sur le sable de cette plage devenue célèbre.
Le « prophète » Ahoua Konin II, le prêtre traditionnel conduisant ce service, a poursuivi avec des incantations avant de lever vers le ciel un verre d’eau dont il a répandu le contenu sur le sable.
Deux béliers blancs sont ensuite immolés pour accepter les prières par les ‘’dieux’’ de Grand-Bassam.
« Nous avons demandé aux ancêtres que l’acte ne se reproduise plus jamais« , relate le maître de cérémonie.
Selon le cinéaste ivoirien Roger Gnoan M’Bala, Grand prix 1992 du FESPACO et fils de Grand-Bassam, « ces pratiques ancestrales visent de nos jours à chasser les mauvais esprits (…). Il faut que la terre de Grand-Bassam retrouve son calme et sa vitalité d’antan (…) afin de rassurer les Ivoiriens qui veulent reprendre goût à la vie« , explique-t-il. « Si vous n’exécutez pas ces pratiques, la suite est imprévisible« , prévient-il.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire
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