Tendances provisoires du second tour de la présidentielle de 2016 au Bénin : Patrice Talon en roue libre dans le Zou (Lazare Sèhouéto marque des points)
Le département du Zou, en termes de fief électoral a un nouveau patron. Il s’appelle Patrice Talon. Les deux tours de la course à la succession de Boni Yayi au Palais de la Marina viennent de le prouver.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. A l’issue du scrutin qui s’est déroulé hier 20 mars 2016, le candidat Patrice Talon a récidivé. Dans les neuf communes que compte le département du Zou, il n’a laissé aucune chance à son challenger Lionel Zinsou pourtant soutenu par le parti la Renaissance du Bénin qui, jusqu’à un passé encore récent peut se targuer d’être le maître de ce département.
De Djidja à Agbangnizoun en passant par Abomey, Bohicon, Covè, Ouinhi, Zagnanado, Zakpota et Zogbodomè, les résultats bruts sortis des urnes en attendant la confirmation par les structures compétentes donnent largement gagnant Patrice Talon. A Bohicon, les tendances lui donnent 82 % des suffrages exprimés contre seulement 8 % pour Lionel Zinsou. A Djidja, les chiffres que nous avons compilés au niveau des arrondissements placent aussi Patrice Talon en tête. Il totalise 25.961 voix contre 6187 pour Lionel Zinsou. Dans toute la commune de Zakpota, Patrice Talon a 31.080 voix contre 9563 pour Lionel Zinsou. A Agbangnizoun, ce sont au total 22.546 électeurs qui ont accordé à Patrice Talon leurs suffrages contre 2.198 pour Lionel Zinsou. La présence de l’honorable Désiré Vodonou à Zogbodomè n’a malheureusement rien apporté au candidat du «Bénin Gagnant». Ici encore, il a mordu la poussière. Patrice Talon lui a damé le pion en totalisant 28.088 voix et en lui laissant que 7762 voix. Comme on peut le constater, le match a tourné dans cette commune du Zou en faveur de Lazare Sèhouéto, coordonnateur de la campagne de Patrice Talon dans ce département. Désiré Vodonou n’a rien vu malheureusement.
Outre la personnalité de Patrice Talon et la volonté des Béninois de tourner la page Yayi cet exploit réalisé dans le Zou porte la marque d’une équipe coordonnée par un certain Lazare Sèhouéto. Beaucoup le croyaient politiquement fini. Il vient en tout cas d’apporter la preuve du contraire. Il a réussi à convaincre les Houégbadjavi à suivre Patrice Talon. Dans son aventure, il a su s’appuyer sur des déçus de longue date du Système RB. Cela lui a marché.
Porto-Novo refuse l’opposition
Le président Adrien Houngbédji pour justifier son ralliement à l’alliance républicaine composée du Prd-Fcbe-Rb a dit que son parti était fatigué de l’opposition. C’est d’ailleurs son thème de campagne au 1er tour. Cela a semblé lui marcher le 6 mars dernier. Mais voyant la tendance dessinée par le peuple avec plus de 70% de vote de rejet du système en place, les Porto-Noviens, selon le vote exprimé hier, dimanche 20 mars, a sans doute rejoint le camp de la rupture. Les grandes tendances sorties des urnes dans la capitale hier en disent long. A part le 1er arrondissement, tous les autres sont passés dans le camp de la rupture. Porto-Novo a laissé Zinsou pour Talon. Il ne peut en être autrement parce que le Chef de file, Me Houngbédji a semblé jeter les armes pour avoir invisible lors de la campagne du 2è tour. Mais, c’est d’abord le travail des « talonnistes » qui a payé. Et là, je veux citer les sœurs Shanou, la ministre Adidjatou Mathys, le ministre Gaston Zossou etc. Ils ont cru en leur « champion», ils ont travaillé et le résultat est là. La capitale a été prise par Talon grâce aux Porto-Noviens.
Prudencio et Houdé ont joué leurs partitions
D’autres artisans de la victoire de Patrice Talon, ce sont les honorables Claudine Afiavi Prudencio et Valentin Aditi Houdé. Ils étaient tous des soutiens du candidat Sébastien Ajavon au 1er tour. Ensuite, ils ont suivi la direction prise par leur candidat arrivé 3è et le résultat est là. Dans tout le département de l’Atlantique, notamment leurs zones de prédilection, Godomey pour Prudencio et Zè pour Houdé, Patrice Talon est resté maitre incontesté. Il a réalisé un score sans appel face à son challenger, Lionel Zinsou. C’est le lieu de les féliciter.
Jean-Marie Sèdolo et AQffissou Anonrin
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