SNC 2016 : Parenté à plaisanterie et échange communautaire au menu
Après l’ouverture officielle de la 18e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) à Bobo-Dioulasso, place aux compétitions et aux différents espaces aménagés et centres dédiés aux activités.
La foire de la SNC, le Village des communautés et le top départ des différentes compétitions notamment en arts du spectacle, en art plastique et en lutte ont marqué les trois premiers jours de l’évènement. Près de 1200 artistes passeront dans le viseur des jurys.
A ce jour du démarrage des activités, les points chauds qui ne désemplissent pas sont notamment la foire et le village des communautés.
Le village des communautés est le lieu par excellence où cohabitent en harmonie toutes les communautés vivantes au Burkina Faso comme pour coller au thème de l’édition, «culture et cohésion nationale ».
Video – L’ambiance au Village des Communautés
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Leurs mets, ustensiles, articles et autres effets traditionnels sont exposés dans les différents stands. D’autres vont plus loin à l’exemple des Lobi, parés dans leurs tenues traditionnelles.
« Comme on a dit que la SNC c’est la culture, moi aussi je voulais montrer ce que nos grands-parents portaient avant », explique Momo Wabilo.
Dans le village, la parenté à plaisanterie prend tout son sens. Chaque communauté défie ses parents à plaisanterie à travers chant, danse, joute oratoire, signe d’une collaboration pacifique entre elles.
« J’ai invité les Goin et les Senoufo pour me défier mais, ils refusent. Je suis le plus laid de tous mais je suis plus beau parmi les Senoufo », lance Momo Wabilo à ses esclaves Goin et sénoufo.
Video – Momo Wabilo explique sa tenue
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Quant aux communautés étrangères, pour eux la cohésion sociale est la chose la mieux partagée au Burkina, témoigne, Justin M’Dalla, président de la communauté congolaise vivant au Burkina.
« La population burkinabè ne fait aucune différence entre nous et elle, commente-t-il. La plupart de nous travaillons ici. Moi je suis professeur et j’interviens dans 4 lycées. J’ai un Grain où je vais les soirs retrouver mes collègues enseignants. Bobo-Dioulasso, aujourd’hui est devenu chez moi.
Quand je vais chez moi au Congo, au bout de trois semaines, ma mère me demande si je ne repartirai plus chez moi. Quand je suis au Congo, on m’appelle le Burkinabè et quand je suis à Bobo, on m’appelle le Congolais. Je suis chez moi ici. Vous voyez comment je suis à l’aise et je parle avec certitude ».
Pour le ministre de la culture, des arts et de la culture, Tahirou Barry, le Village des communautés représente l’Afrique en miniature.
« Ici , je suis avec mes frères. Je suis avec mes sœurs. Je me sens en Afrique. C’est la fraternité, c’est la solidarité, c’est ça la cohésion. Sans la cohésion, on ne peut pas construire une nation. C’est ce symbole fort que nous voulons montrer », dit-il.
Cependant, « cette pluralité des cultures témoigne de la diversité culturelle qui existe au Burkina Faso mais qui peut aussi être source de conflit », dira Albert Ouédraogo, animateur principal de la conférence inaugurale sur le thème de l’édition « Culture et cohésion nationale »
Trois jours après l’ouverture officielle, « les activités se déroulent normalement, c’est ce que j’ai pu constater» de l’ouverture, rassure Sidi Traoré, directeur général de la SNC.
Néanmoins des difficultés existent, notamment «de mise en œuvre mais ce ne sont pas des difficultés insurmontables, aucune activité prévue n’a été annulée. On peut dire que les activités se déroulent bien», fait-il comprendre.
Pour finir, il appelle les festivaliers à participer massivement aux activités sans omettre d’insister sur le respect des consignes sécuritaires.
Revelyn SOME
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Quelques images du Village des communautés
via L'Actualité du Burkina Faso 24h/24 http://ift.tt/1REXQQL