Quel avenir pour Yayi ?
Dans cinq (05) jours, le Président de la République, Boni Yayi va s’installer dans l’Histoire comme un ancien Président de la République du Bénin. Il aura servi son pays pendant dix (10) ans. Il part avec le sentiment de n’avoir pas comblé toutes les attentes. Pire, il a sans doute, le regret de n’avoir pas pu offrir le fauteuil doré de la Marina à cet intrus de la vie politique nationale nommé Lionel Zinsou, son dauphin au forceps. Que va-t-il devenir, notre cher futur ex-Président ? Son avenir intéresse plus d’un Béninois. Lui-même ne lève aucun coin de voile sur la perspective. Lâché par ses proches dont le Pasteur Alokpo, Boni Yayi a le profil bas. Il sait qu’il subira les quolibets des vainqueurs de l’élection présidentielle. Mais il existe une vie après le pouvoir. Que sont devenus les anciens Présidents du Bénin de l’ère du renouveau démocratique ? Nicéphore Soglo, élu en 1991 a perdu le pouvoir en 1996. Il a animé de 1996 à 2006 une opposition résolue à son successeur, Mathieu Kérékou. Et ce, à travers son parti, la Renaissance du Bénin, dont il a été le Président d’honneur. Il se lancera plus tard à la conquête réussie de la mairie de Cotonou en faisant deux (02) mandats à la tête de la municipalité de Cotonou. Il fera toujours campagne pour son parti, la Renaissance du Bénin pour toutes les échéances électorales. La dernière en date, est la présidentielle de mars 2016 au cours de laquelle, il a pris fait cause pour le candidat Patrice Talon. A l’opposé, Mathieu Kérékou, lui a fait le choix du silence en se retirant dans sa résidence des Filaos de Cotonou. Hors de nos frontières, d’anciens présidents d’Afrique ont mené une vie après le pouvoir reluisante. On peut bien illustrer cette remarque. Festus Mogae, ex-président de la République du Botswana, s’est retiré en 2008 après deux mandats. Il a fondé et dirige « Champions for an AIDS-Free Generation », qui regroupe d’anciens présidents et des dirigeants africains pour lutter contre le sida. John Kufuor, ancien président de la République du Ghana, a lui aussi quitté le pouvoir en 2008 après avoir exercé deux mandats. Il a créé la fondation John Kufuor, qui s’efforce de promouvoir le développement socioéconomique en Afrique. Il existe comme on pourrait le constater une vie après le pouvoir. Il appartient donc à Boni Yayi de déterminer, puis de conduire sa vie après le pouvoir. Pourquoi pas député à l’Assemblée Nationale dans trois ans ….ou maire de la ville de Parakou où il est aussi résident ?
Herbert Houngnibo
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