Mise en œuvre de la loi 081 : L’ultimatum du Collectif CGT-B

Publié le jeudi 31 mars 2016

Le Collectif syndical CGT-B, qui rassemble six syndicats, menace d’aller en grève si le gouvernement ne précise pas aux organisations syndicales, un chronogramme de mise en œuvre des engagements pris par le gouvernement en septembre 2015, notamment l’application de la loi 081 relative au statut général de la Fonction publique.

Le Collectif syndical CGT-B, lors d’une conférence de presse à Ouagadougou ce 31 mars 2016, donne une semaine au gouvernement pour qu’il livre un chronogramme de mise  œuvre des engagements contenus dans le communiqué final de la rencontre Gouvernement/Syndicats, du 11 septembre 2015.

Ces engagements portent, entre autres, sur la relecture de la loi 028 portant code du travail, l’annulation de l’impact de l’IUTS sur les primes et indemnités  dans le privé, la baisse des prix des loyers dans les marchés et yaars,  la diminution des prix des hydrocarbures et l’application de la loi 081 portant statut général de la Fonction publique.

La raison de ce courroux des syndicats est le non-respect d’une promesse du gouvernement. Ce dernier, précisément à travers le ministre de la Fonction publique lors d’une rencontre le 26 février 2016, avait promis remettre ce chronogramme le 15 mars 2016. Ce « délai est largement dépassé », relève Bassolma Bazié, au nom du Collectif.

Ensuite, concernant précisément cette dernière loi, le Collectif syndical CGT-B relève des contradictions qu’il juge suspectes sur le coût de sa mise en œuvre. Pendant que le ministre de la Fonction publique annonce 39 milliards de F CFA, celui du budget indique 40 milliards de F CFA.

Détournements ?

Enfin, le même ministre, selon les syndicats, a avancé 15 milliards de F CFA pour la prise en charge des arriérés. Mais le Collectif rappelle que les mêmes ministres avaient reconnu que le cumul des avancements des fonctionnaires est établi à plus de 18 milliards de F CFA (18 313 033 700 F CFA). « Nous sommes fondés à nous poser une question si des détournements ne s’organiseraient pas encore autour des dus des fonctionnaires», s’interroge Bassolma Bazié.

Il précise que le Collectif ne veut pas rompre le dialogue social en lançant cet ultimatum. Mais, dit-il, « nous voulons un dialogue social où les acteurs se respectent »  et que « si les actes ne corroborent pas avec ce qu’on dit, nous allons prendre nos responsabilités ».

Le Premier ministre avait expliqué aux syndicats que les caisses de l’Etat connaissaient des difficultés. Bassolma Bazié n’en croit pas un mot. Et il le clame en ces termes : « Qui a dit que l’argent manque ? Le président, les ministres, ils ne touchent pas leur salaire ? Qui a mis un temps avant de toucher son salaire ? (…) Ils ne roulent pas dans des V8 ? (…) On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de moyens alors que des délinquants (économiques, ndlr) notoires sont sournoisement libérés ! ».

Elections aux 2IE

Outre ce combat, le Collectif CGT-B a ouvert un autre front aux 2IE où des élections de délégués du personnel jugées « scandaleuses » ont été organisées. Selon Bassolma Bazié, ces élections ont été organisées en violation des textes, en dépit de l’avis de l’Inspection du travail, mais « sous la protection de la gendarmerie ».  Rappelant le cas pendant des licenciements, le Collectif « exige l’annulation » de ces élections et interpelle le gouvernement afin qu’il « s’assume ».

Abdou ZOURE

Burkina24


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