Deux questions à Zié Coulibaly, un des responsables artistiques du Masa  : «J’apprécie que Erick Hector Hounkpê a des idées, son Fitheb a été d’une réussite»

Publié le jeudi 31 mars 2016

Pour bon nombre de festivaliers venus des pays étrangers, le Directeur du Festival International de Théâtre du Bénin (Fitheb), Erick Hector Hounkpê et son équipe ont réussi l’organisation du Fitheb 2016. Dans cet entretien, Zié Coulibaly, un des responsables artistiques du Masa , donne son point de vue sur le festival et à son tour décerne un satisfecit à l’équipe de Erick Hector Hounkpê .

Monsieur Zié Coulibaly, quelles sont vos appréciations sur cette grand messe du théâtre ?
J’ai connu le Fitheb par ses hommes qui l’animent d’abord en tant que créateurs, fondateurs du Fitheb. J’ai commencé à les fréquenter à partir du Fitheb 2002, qu’on pourrait appeler Fitheb Dine. Je pense pour moi, pour avoir vu d’autres, chaque Fitheb a évolué différemment. Chaque directeur a apporté sa touche. Le Fitheb Dine était très grand, très beau et populaire. Il y avait de la qualité aussi. Et puis cette édition, c’est aussi différent. La qualité des participants est aussi exceptionnelle. Je ne parle pas de la qualité des groupes artistiques parce que vous savez les conditions dans lesquelles vous avez programmé artistiquement. Et nous, pour faire une programmation artistique, il faut au moins un an à l’avance. Vous, vous avez eu la possibilité de faire le Fitheb cette année, deux mois avant. Moi qui fais le Masa, je sais que ce n’est pas facile. Ceci dit, on a de très beaux spectacles. On n’en a pas eu beaucoup mais on a eu de la qualité. C’est pour ça que je ne peux pas apprécier celui-là par rapport aux autres. Je l’apprécie à sa juste valeur. J’apprécie aussi que le nouveau directeur a des idées. Et s’il a le temps de les développer, ça va donner un grand Fitheb. Nous avons quelques problèmes dans le Fitheb avec la disparité des lieux. Je regrette cette année qu’il n’y ait pas aussi de spectacles de théâtre au Stade de l’Amitié comme il y en a eu au Fitheb 2002. Ça faisait du Stade un espace vital, central. Cette année, c’est secondaire. On va là-bas pour manger, on va là-bas pour le village. Donc je pense que pour avoir un Fitheb plus grand, il faut commencer à investir cet espace qui est génial. Au stade de l’amitié, il y a beaucoup d’espaces vides. On peut investir tous ces espaces et faire de toutes ces salles et de tout l’espace, un espace où le public ira. Quand ils viennent et qu’il y a de la musique, ils pensent que le Fitheb, c’est la musique. Ce n’est pas vrai. Je n’aime pas trop quand on alimente les festivals de théâtre avec la musique. C’est vrai, ça rend populaire mais il faut que les gens viennent chez nous parce qu’ils aiment le théâtre, et non pas parce qu’ils aiment la musique. Ceci dit, vous avez vu, il y a eu Adama Dahico. On peut faire des contes, on peut faire des choses pour avoir du public là. On n’est pas obligé de faire les mêmes musiques, les mêmes décalés, le coupé décalé. Moi je ne suis pas trop fan de ça. Ceci dit, cette année, comme vous l’avez vu, pas moins d’une dizaine de directeur de festival. Si le Fitheb n’était pas aussi si important pour nous on ne se serait pas déplacé. Bravo !

Quelles sont vos suggestions ?
Mais quand un vient, il faut que tout le reste fasse bloc autour de lui. Ce n’est pas des partis politiques pour dire, ‘’quand je suis au pouvoir, d’autres sont dans l’opposition’’. Quand nous venons, nous qui venons d’ailleurs, c’est parce que c’est Dine, mais quand on vient voir que Dine est de côté et dire, « ah, ce n’est pas moi cette année », nous on n’est pas à l’aise. Ils sont tous des amis et des frères. Je n’ai pas dit qu’ils ne sont pas solidaires, mais je trouve qu’on doit s’unir. Chaque fois que c’est une équipe qui monte, le reste fait bloc et on l’aide. Je n’ai pas dit que ce n’est pas le cas mais je ne le sens pas, c’est tout.

Propos transcrits par Victorin Fassinou


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