Suite du portrait de l’ancien Premier ministre : Koupaki, Membre du gouvernement : un parcours édifiant Pour commencer, un témoignage
Dans une lettre écrite le 05 mai 2006 par un collègue pour le féliciter à l’occasion de sa nomination en qualité de Ministre du Développement, de l’Economie et des Finances du Bénin, et dont j’ai gardé précieusement la copie qu’il m’a affectée, j’ai pu lire ceci : « Ce dont nous sommes certains c’est qu’on n’échappe pas à son destin. Et ton destin à toi a voulu qu’au moment où tu envisageais de prendre une retraite bien méritée de la Banque, après avoir été le Délégué et le premier Directeur en titre de la première promotion du COFEB, le Premier Assistant d’un Gouverneur, le plus jeune Directeur de Département et Conseiller Spécial du Gouverneur, au moment dis-je où tu te préparais à prendre ta retraite, te voilà investi d’une Mission Nationale.
Et comme toutes les missions précitées (intra et extra banque), tu as toujours été choisi, ès-qualité, pour ton sérieux, ton esprit d’équipe, tes compétences professionnelles, ta rigueur au travail, ta probité intellectuelle, ta loyauté, ton refus des clans et des compromissions. A un collègue qui, d’un air désappointé me disait, après les élections, ton Ami, parlant de toi, a choisi la mauvaise carte, j’ai répondu : 30 ans presque que je le connais, je ne l’ai jamais vu jouer aux cartes ; c’est plutôt lui qu’on a toujours choisi … qu’on tire … et d’ajouter vous pourrez être surpris ».
Un témoignage qui résume à souhait l’équation personnelle de Monsieur Makandjou Pascal Irénée KOUPAKI, Candidat à la présidentielle du 28 février 2016. C’est bien ce que j’ai lu, mais qu’ai-je vu et vécu ?
Nommé au poste de Ministre du Développement, de l’Economie et des Finances dans le tout premier Gouvernement du Docteur Thomas Boni YAYI le 08 avril 2006, il passera le 17 juin 2007, soit quatorze mois plus tard, au fonctions de Ministre d’Etat chargé de l’Economie, de la Prospective, du Développement et de l’Evaluation de l’Action Publique, puis le 27 octobre 2008 au poste de
Ministre d’Etat chargé de la Prospective, du Développement, de l’Evaluation de l’Action Publique, et le 19 juin 2009 au poste de Ministre d’Etat chargé de la Prospective, du Développement, de l’Evaluation des politiques Publiques et de la Coordination de l’Action Gouvernementale. Au lendemain de la réélection en 2011 du Président Thomas Boni YAYI, KOUPAKI est nommé Premier Ministre, Chargé de la Coordination de l’Action Gouvernementale, de l’Evaluation des
Politiques Publiques, du Programme de Dénationalisation et du Dialogue Social, fonctions qu’il a assumées jusqu’à son départ du gouvernement le 08 août 2013.
Au total sept ans quatre mois de séjour au gouvernement, avec une évolution qui témoigne de la compétence et des qualités indéniables de l’homme, dont nous ne citerons que quelques-unes.
KOUPAKI et la ponctualité C’était notre première leçon, sans dictée, ni stylo ni cahier. Le premier exemple de ponctualité. Ce 10 avril 2006, bon nombre des membres du Comité de direction, même ceux qui ont accusé moins d’une minute de retard, sont venus constater que leur tout nouveau Ministre du Développement, de l’Economie et des Finances était assis à sa place à les attendre depuis 5 mn au moins avant le démarrage de sa première rencontre avec l’équipe. Tous surpris, nous avions aussitôt compris.
Quel membre du Cabinet ou quel Directeur dans ces conditions pouvait s’autoriser un retard quand il voit chaque jour le Ministre entrer chaque matin dans son bureau au moins 5mn avant 8h, et surtout quand il sait que le téléphone de son bureau peut sonner à 8 heures pile, avec à l’autre bout du fil le Ministre, un modèle de ponctualité qui ne transige pas en cette matière ?
KOUPAKI et le rejet de la politisation de l’administration et du régionalisme
Avec KOUPAKI, la valse systématique des responsables des ministères à l’occasion des changements de régime n’a pas eu lieu. Il en a décidé au cours même de cette première réunion du 10 avril 2016 par ces mots qui faisaient notre deuxième surprise après la leçon silencieuse de ponctualité, et dont voici la consistance : « Pour vous rassurer, retenez que je n’enlève personne de son poste. Je ne veux pas connaître vos origines, ni le parti dans lequel milite chacun de vous. Mais attention, si quelqu’un travaille mal ou s’investit dans des activités politiques incompatibles avec l’éthique de ses fonctions, je l’enlève. Ce que j’attends de vous, c’est le bon rendement, la performance, l’efficacité ». Il a tenu parole.
KOUPAKI et l’organisation du travail
En plus d’avoir un don inouï de détection des talents qui lui a permis de s’entourer d’une équipe de cabinet compétente et performante, il a su mettre son cabinet à contribution et cela sur tout son parcours gouvernemental pour l’identification, sur des bases objectives et transparentes, des cadres à nommer aux divers postes de responsabilité du ministère dont il a la charge, pour une efficacité optimale.
Il a toujours réussi, sans préjudice pour la compétence et la performance, à maintenir à défaut de parité entre les effectifs hommes/femmes, l’équilibre 2/3 – 1/3 au sein des équipes qui l’ont assisté dans la prise en charge efficace de ses fonctions. C’est l’expression de son souci permanent de l’équité Genre.
Il a su définir des procédures adéquates de circulation de l’information et d’aide à la décision, procédures au respect scrupuleux desquelles il a veillé avec un sens élevé de la délégation du pouvoir, et qui ont garanti la régularité et l’efficacité des réunions de coordination ainsi que des retraites stratégiques du personnel de direction pour une auto-évaluation et le recadrage au besoin de l’action.
KOUPAKI et la méthode
S’il n’était un homme, je n’hésiterais pas à dire qu’il s’agit d’un alliage bien dosé d’anticipation, d’ordre, de principes, de règles et de rigueur dans la conduite de la pensée. Mais comme il est de chair, disons que c’est la méthode incarnée.
C’est l’homme dont l’agenda est tenu sans défaillance, qui avant d’entrer dans son bureau le matin connaît la programmation minutée de ses activités de la journée, et qui ne sait pas gaspiller son temps. C’est l’homme de l’anticipation, ennemi de la précipitation, qui n’entreprend rien au hasard,
sans y avoir mûrement réfléchi et sans en avoir évalué a priori les chances de succès.
C’est l’autorité qui sait faire respecter la hiérarchie, qui n’établit pas des relations parallèles de travail avec le Chef de service parce qu’il ne veut pas affaiblir son Directeur, ou avec le Directeur parce qu’il ne veut pas affaiblir son Directeur général. L’autorité qui, depuis son bureau et grâce au système d’information mis en place, a une connaissance assez précise de toute l’administration dont il a la charge.
A suivre
Source : Makandjou Pascal Irénée Koupaki, Ce que j’en sais
Janvier 2016
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