Pré-campagne pour la présidentielle du 28 février 2016 : Plusieurs candidats, plusieurs stratégies
La pré-campagne pour la présidentielle du 28 février 2016 bat son plein depuis des semaines, pour ne pas dire des mois. Et pendant que certains ont opté pour la grande mobilisation, d’autres ont choisi d’évoluer en silence. Quelle stratégie sera la plus efficace ?
C’est au soir du 28 février prochain qu’on saura laquelle des stratégies qu’adoptent les différents candidats est la bonne. Car, en réalité, aujourd’hui, on assiste à au moins deux sortes de stratégies chez les candidats. Certains ont choisi de mobiliser les populations autour de leur candidature. Ainsi, ils multiplient les meetings dans les différentes localités du Bénin. Dans cette stratégie, on peut classer le candidat du Chef de l’Etat sortant. Lionel Zinsou, comme c’est de lui qu’il s’agit, est peut-être celui qui a plus besoin d’adopter cette stratégie des grands meetings. Il est le candidat du pouvoir en place mais a la particularité de ne pas être bien connu de ses compatriotes. Il est arrivé sur la scène politique seulement en juin 2015 et a besoin d’aller à la rencontre de ceux à qui il veut solliciter les suffrages pour succéder à son mentor, Boni Yayi, le 06 avril prochain. Mieux, candidat des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) contre toute attente, les «Cauris» ont aussi besoin d’aller le présenter à leurs militants et sympathisants qui ignorent tout de lui. Résultat : depuis l’annonce de sa candidature, Lionel Zinsou ne cesse de sillonner le Bénin du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. Il est partout, des fois dans plusieurs départements en une journée. Le moins qu’on puisse dire est que le Premier ministre est sollicité de partout. Même les responsables de la Renaissance du Bénin (Rb) et du Parti du renouveau démocratique (Prd) qui l’ont choisi sont obligés de l’avoir à leurs côtés pour taire certaines grognes nées de ce choix. Dans ce registre d’organisation des grands meetings, se trouve aussi l’homme d’affaires Sébastien Germain Ajavon. Ce dernier s’est sans doute vu obligé de descendre très tôt sur le terrain pour convaincre ses sympathisants qu’il est bel et bien partant. Il devra aussi répondre aux nombreuses sollicitations des responsables de partis et alliances qui se sont ralliés à lui. Résultat : Ajavon et Zinsou se piétinent presque sur le terrain.
La stratégie du calme avant la tempête
Pendant ce temps, on a l’impression que les autres candidats, les plus à mêmes de rêver du fauteuil présidentiel (à l’instar de Zinsou et de Ajavon), ont savamment peaufiné une autre stratégie. Certains comme Pascal Irénée Koupaki, Abdoulaye Bio Tchané, Robert Gbian ont juste fait quelques actions d’éclats, surtout pour leur investiture et puis, sont descendus sur le terrain à la rencontre de leurs compatriotes. Koupaki et Bio Tchané sont présentement en train de dérouler ce plan sur le terrain. C’est presque du porte-à-porte qui ne dit pas son nom. C’est d’ailleurs ce que ferait le candidat Chabi Sika Karimou. Des sources proches de son état-major indiquent qu’il travaille comme une fourni, surtout dans la 10è circonscription électorale, pour rafler la mise à n’importe quel adversaire. Et Patrice Talon dans tout ça ? D’aucuns disent qu’il est en perte de vitesse. Qu’on ne le voit pas sur le terrain. Mais l’homme, en dehors des nombreux soutiens dont il bénéficie, serait en train de mettre silencieusement en marche sa «redoutable machine» pour la gagne. Partout où il passe, il dit qu’il va gagner. «On ne sait pourquoi il le dit avec assurance», se demande un Béninois. Pour ses proches, Talon est un fin stratège, qui sait ce qu’il fait et là où il va. On annonce également que c’est pendant la campagne proprement dite qu’on découvrira «sa machine de guerre» pour la gagne. Lionel Zinsou, Patrice Talon, Sébastien Ajavon, Pascal Irénée Koupaki, Abdoulaye Bio Tchané, Robert Gbian, etc, se distinguent donc par leurs stratégies. Le peuple béninois tranchera le 28 février prochain.
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