Participation des magistrats au scrutin du 6 mars 2016 : L’Unamab pose des conditions
Les magistrats béninois ne sont pas contents. Ils sont fâchés contre la Commission électorale nationale autonome (Cena) qui a laissé en rade 53 des leurs dans le cadre du processus devant aboutir à la nomination des coordonnateurs d’arrondissement pour l’élection présidentielle du 6 mars 2016. Réunis en Assemblée Générale Extraordinaire le vendredi 26 février 2016 sous l’autorité de M. Michel Adjaka, les membres de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) ont dénoncé la violation par la Cena de l’article 28 du Code électoral en son aliéna 3. Selon les dispositions dudit article, «le coordonnateur d’arrondissement est désigné prioritairement parmi les magistrats encore en exercice ou à la retraite». Des faits narrés par les responsables de l’Unamab, il ressort que le 24 décembre 2015, le BE/Unamab a reçu ampliation d’une lettre adressée au Garde des Sceaux par le Président de la Cena demandant la liste des magistrats qui désirent officier en qualité de coordonnateur d’arrondissement.
Par lettre en date du 07 janvier 2016, le Garde des Sceaux a transmis à la Cena une liste de deux cent vingt deux (222) magistrats postulants au poste de coordonnateurs d’arrondissement. Sur ces 222 magistrats candidats, seuls 169 ont été retenus par la Cena en violation de l’alinéa 3 de l’article 28 du Code électoral. Malgré les différentes dénonciations de cette liste par l’UNAMAB et la saisine de la Cour Constitutionnelle par certains magistrats omis, la CENA s’est murée dans un mutisme inquiétant. Après analyse de la situation et face à l’entêtement de la Cena à ne pas corriger la faute commise, les magistrats ont alors décidé de hausser le ton. Ils ont décidé d’impartir à la Cena un délai de quatre (04) jours expirant le 1er mars 2016 pour se conformer aux dispositions de la loi.
Passé ce délai, l’UNAMAB sera dans la triste obligation de demander à ses membres de se retirer du processus électoral pour éviter à la magistrature d’être comptable d’une élection peu respectueuse du code électoral. Voilà qui est donc clair. La balle est donc dans le camp du Président Emmanuel Tiando et de ses collègues
DÉCLARATION DE PRESSE DE L’UNAMAB
L’Union Nationale des Magistrats du Bénin (UNAMAB) s’est réunie en Assemblée Générale Extraordinaire ce jour vendredi 26 février 2016.
Était inscrit à l’ordre du jour le point relatif à la position de l’UNAMAB sur la décision de la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) en date du 22 février 2016 portant nomination et attribution des coordonnateurs d’arrondissement pour les consultations électorales de 2016 en République du Bénin.
Des faits de la cause, il ressort que le 24 décembre 2015, le BE/UNAMAB a reçu ampliation d’une lettre adressée au Garde des Sceaux par le Président de la CENA demandant la liste des magistrats qui désirent officier en qualité de coordonnateur d’arrondissement.
Par lettre en date du 07 janvier 2016, le Garde des Sceaux a transmis à la CENA une liste de deux cent vingt deux (222) magistrats postulants au poste de coordonnateurs d’arrondissement.
Suivant décision n°025/CENA/PT/VP/CB/SEP/SP portant nomination et attribution des coordonnateurs d’arrondissement pour les consultations électorales de 2016 en République du Bénin en date du 22 février 2016, le président de la CENA a publié la liste des coordonnateurs d’arrondissement dans le cadre du scrutin présidentiel de 2016.
Alors que l’alinéa 3 de l’article 28 du code électoral dispose que «le coordonnateur est désigné prioritairement parmi les magistrats encore en exercice ou à la retraite», la CENA, comme en 2015, a écarté pour des raisons inavouées, certains magistrats-candidats aux fonctions de coordonnateurs d’arrondissement au profit de partisans sans profil requis. Concrètement, il ressort de la liste querellée que sur les 222 magistrats candidats, seuls 169 ont été retenus en violation de l’article sus-visé.
Malgré les différentes dénonciations de cette liste par l’UNAMAB et la saisine de la Cour Constitutionnelle par certains magistrats omis, la CENA s’est murée dans un mutisme inquiétant.
L’Assemblée Générale, après analyse de la situation, a décidé d’impartir à la CENA un délai de quatre (04) jours expirant le 1er mars 2016 pour se conformer aux dispositions de la loi.
Passé ce délai, l’UNAMAB sera dans la triste obligation de demander à ses membres de se retirer du processus électoral pour éviter à la magistrature d’être comptable d’une élection peu respectueuse du code électoral.
Avant l’expiration du délai de quatre (04) jours accordé à la CENA, l’UNAMAB demande à ses membres de surseoir à participer à toute formation de coordonnateurs d’arrondissement organisée par la CENA.
L’UNAMAB rend la CENA responsable des déconvenues qui résulteraient de cette fâcheuse situation.
Vive l’UNAMAB
Fait à Cotonou, le 26 février 2016
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