Contre l’insécurité alimentaire : A Koudougou, les femmes rurales exposent leur savoir-faire

Publié le lundi 1 février 2016

C’est une grande première dans la province du Boulkiémdé, les femmes rurales exposent leur savoir-faire local à travers la présentation des produits agricoles et des mets locaux dans un cadre dénommé « le laboratoire des savoirs locaux », sous la bannière de la Fédération nationale des femmes rurales du Burkina, section du Boulkiémdé. C’était les 30 et 31 janvier 2016 à Koudougou.

Les femmes rurales occupent une place incontournable dans les filières agricoles, mais cette position n’est pas reconnue ni valorisée par les différents acteurs de la société. Elles possèdent un savoir traditionnel qui font d’elles les piliers des ménages et leurs permettent d’assurer la résilience des foyers en temps d’insécurité alimentaire.

A travers la tenue de ce « laboratoire des savoirs locaux »,  il s’est agi d’offrir aux femmes l’opportunité de valoriser leur savoir-faire culinaire et de montrer leur apport dans les chaines de valeur de différentes filières agricoles que sont : le riz pluvial, le niébé, le maïs, le mil, le sorgho et les produits maraichers.

Pour le représentant du directeur régional de l’agriculture du centre- ouest, le laboratoire des savoirs locaux des femmes rurales arrive en temps opportun. Pour lui, les femmes constituent 52% des actifs agricoles au Burkina Faso.

Sécurité foncière. Ce laboratoire donne également aux femmes une présentation du travail des femmes dans ses filières et pour chaque niveau de la chaine de valeur et une exposition vente des produits et mets locaux.

Cependant, la sécurité foncière reste une contrainte majeure pour la grande majorité des femmes en milieu rural. Dans les sociétés burkinabè, la femme se voit attribuer un lopin de terre dont l’emplacement n’est pas garanti. Même si dans les sociétés à filiation matrilinéaire, les femmes peuvent hériter de la terre, ce n’est pas le cas pour la majorité des sociétés du pays.

Les données disponibles montrent que la moyenne des exploitations agricoles des femmes chef de ménage est de 0,25ha contre 2,5ha pour les hommes. Ce sont généralement des terres de moindre qualité ou celle laisser en jachère.

Pour Fabio Ammar, représentant l’Association pour la coopération rurale en Afrique et en Amérique latine (ACRA) et coordonnateur du projet, « l’artisanat et le petit commerce occupent souvent les femmes rurales pendant la saison sèche ».

Souveraineté alimentaire. Mais les revenus générés par ces activités ne sont souvent de nature à réduire la dépendance économique des femmes. De gros efforts sont faits au niveau des autorités nationales pour la participation égalitaire des femmes et des hommes dans les sphères économiques.

C’est dans ce cadre que s’inscrit l’action de l’ONG ACRA et MANITESE à travers le projet « femme et développement rurale inclusif comme moyen pour atteindre la sécurité alimentaire au Burkina Faso », cofinancé par le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale d’Italie. Ils sont convaincus qu’en redonnant à la femme la place qui lui revient dans les foyers, les communautés et la nation, l’atteinte de la souveraineté alimentaire pourra être atteint.

Michel YAMEOGO

Correspondant de Burkina24 à Koudougou


via L'Actualité du Burkina Faso 24h/24 http://ift.tt/1P9Xqyt