Attentats terroristes à Ouaga : Un Burkinabè toujours en garde-à-vue

Publié le mercredi 27 janvier 2016

Le bilan « des actes de terreur » du vendredi 15 janvier 2016 a été relaté ce mercredi 27 janvier 2016 lors de la conférence de presse organisée par le Tribunal de grande instance de Ouagadougou. Ce sont 29 personnes qui ont perdu la vie au Cappuccino et une à l’hôtel Splendid, rapporte le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, Maïza Sérémé.

Pour le procureur du Faso, les investigations menées jusqu’à ce jour renforce la thèse de trois assaillants. Sur eux, deux présentent des traits sahéliens tandis que le troisième, de teint noir présente des traits soudaniens.

Moktar Bel Moktar. Ces derniers ont tous été tués. Quant à leurs corps, le procureur du Faso, Sérémé Maïza informe qu’ils seront inhumés. « Nous allons les enterrer, dit-elle, nous allons déterminer le lieu après ». Aussi, le parquet a fait le rapprochement des attaques de Ouaga à celles du Radison Blu au Mali au vu du matériel utilisé.

Cela « laisse penser que le lien entre les trois terroristes et le groupe Almourabitoune de Moktar Bel Moktar est possible », indique le Procureur.

Un national. Avec les investigations, huit personnes ont été interpellées depuis le 16 janvier 2016. Sept ont été élargies, selon le Procureur du Faso « pour insuffisance de preuves et une personne est actuellement gardée à vue pour des recoupements supplémentaires ».

De l’identité de cette dernière, tout ce que le capitaine Youmadia Lompo de la compagnie de gendarmerie du Kadiogo a laissé entendre, c’est qu’elle est « nationale » (de nationalité burkinabè, ndlr). Il a expliqué que « l’hôtel Splendid a été utilisé comme un lieu de repli tactique et la possibilité d’une connaissance au sein de l’hôtel n’est pas écartée ».

Un des candidats à la présidentielle nigérienne, Adal Rhoubeid, qui avait été interpellé a été libéré au vu de l’exploitation des vidéos qui a révélé qu’il n’était pas au contact avec les terroristes. « Pour insuffisance de preuves, on a dû le libérer, mais ce n’est pas dit que l’enquête s’arrête là », a affirmé le procureur.

Mains libres. « Jusqu’à aujourd’hui, Madame le procureur a les mains libres. Non sans difficultés, mais j’ai les mains libres pour l’enquête et le gouvernement nous accompagne en la matière » a répondu Sérémé Maïza à la question de savoir si elle ne rencontre pas d’entraves dans son travail.

Sur des enquêtes parallèles ouvertes en France, le procureur rassure que « quelqu’un d’autre ne peut pas venir mener » l’enquête à la place du parquet de Ouagadougou. C’est ce dernier qui a été saisi, précise-t-elle et c’est le procureur du Faso qui dirige l’enquête avec ses officiers de police judiciaire (OPJ).

Terroristes ou djihadistes ? Le substitut du procureur, Sylvain Sawadogo explique que selon certains religieux, il ne faut pas donner l’appellation djihadiste à ces gens. « Ce sont des bandits », dit-il. Juridiquement, poursuit-il, on n’utilise pas le terme djihadiste pour ces genre d’actes.

« L’appellation qui sied est terroriste. Pour nous les juristes, ce sont des terroristes », a-t-il affirmé.

Yannick SAWADOGO

Burkina 24


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