L’effraction Zinsou pour 2016 : Une démarche qui annonce la mal gouvernance
Plus personne de la mouvance, encore moins Lionel Zinsou lui-même, ne peut dire au monde entier que sa manière de vouloir se faire conduire à la Marina n’est pas entachée de duperie, de ruse et de division au sein d’une famille politique qui s’est construite en dix ans. Un mauvais présage pour l’annonce du consensus qui devrait fonder l’acceptation de Lionel Zinsou d’être candidat.
Mensonge, incohérence, et division. Voilà ce qui caractérise l’entrée en scène politique de celui que, il y a quelques mois, on a bombardé Premier ministre. On avait laissé croire aux Béninois qu’il venait parachever la table ronde économique de juillet 2014 à Paris. Depuis, les résultats ne sont perceptibles nulle part.
L’homme, lui-même se reconnaissant «un peu Béninois» s’était fait passer pour «Monsieur consensus» en ce qui concerne un éventuel appel à la candidature pour la présidentielle de 2016. Mais c’est bien sans compter avec la duperie des hommes. S’il véhicule vraiment des valeurs et tient à des principes comme cela est de mise en France, le Premier ministre ne devrait pas se laisser aller à des scènes ou participer à des actions qui entachent l’honorabilité.
Mais quelques mois ont suffi pour les Béninois pour se rendre compte que le Premier ministre n’a rien de particulier et n’a rien apporté de particulier à la gouvernance au Bénin par rapport aux autres ministres. Il s’adonne presque allègrement aux différents jeux de promenade avec les moyens de l’Etat.
Défaut de consensus
Ce qui est plus grave et qui rend difficile de croire que le Premier ministre ne fera pas les mêmes gâchis et erreurs que le régime actuel est qu’il a accepté, contre sa parole donnée, d’être candidat pour la présidentielle de février 2016. Pourtant, il sait qu’il n’est pas le candidat du consensus dans la mouvance et pour le Bénin. Le leader des Forces cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) a usurpé de son titre pour l’imposer aux militants et sympathisants de cette alliance. Pire, Lionel Zinsou sait ou a appris qu’à cause de lui, de très proches de Yayi comme celui qui a piloté la Lépi pour gagner en 2011, le Ministre Arifari Bako, est candidat. Il sait que Karimou Chabi Sika est candidat, de même que François Abiola qui a fini par baisser la garde. Et tous ceux-là étaient avec le Chef de l’Etat depuis des années avant qu’il ne débarque. Le choix du Premier ministre comme candidat a même été dénoncé par Alexandre Hountondji, Chabi Sika et Marcel de Souza, des inconditionnels du Président jusqu’à une période récente. Sa venue forcée a donc divisé l’alliance et créé des mécontents. Dès lors, le Premier ministre devrait respecter la parole donnée et se retirer de la course parce que déjà à l’interne de son alliance il n’est pas le candidat du consensus. De plus, en dehors de cette alliance, il n’a désespérément trouvé aucune grande formation politique pour le soutenir. C’est dire donc que pour le Bénin, il n’est pas le candidat du consensus. Mais, puisque le Chef de l’Exécutif a placé des gens à la tête de certains organes liés aux élections et qui se croient redevables du Chef de l’Etat, le forcing peut bien conduire à imposer le Premier ministre aux Béninois comme étant le candidat élu en 2016. Seulement, personne ne connait la suite des réactions et des mécontentements que cela engendrerait. Car, lorsqu’on poursuit longtemps le chien et qu’il finit par se retourner contre soi, ce n’est toujours pas évident que l’on emporte le duel sur lui. Il faut donc que le Premier ministre qui devrait être la référence d’une nouvelle ère pour la gestion des affaires au Bénin préserve sa réputation en ne prenant pas les Béninois pour des avaleurs éternels de couleuvres. Il est encore temps pour qu’il se ravise. Car, à voir l’enjeu actuel, et l’atmosphère tintée de mécontentements, ce n’est pas évident que 2016 ressemble à 2011. Nous aurions averti.
Junior Fatongninougbo
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