Newwinds: Un vent nouveau sur la mode africaine
Les designers africains se multiplient, et ont tous le même objectif: faire ressortir la culture africaine dans le monde à travers le pagne. Nous avons fait la rencontre de Sala OUEDRAOGO, créatrice de mode âgée de 22 ans. Originaire du Burkina Faso, elle vit en France depuis l’âge de 9 ans. Dans les prochaines lignes, elle nous parlera de l’entreprise familiale dans laquelle elle valorise la culture africaine.
B24: Présentez-nous la marque Newwinds!
Sala Ouédraogo (S.O): La marque a été créée par ma mère il y a un peu plus de 2 ans. C’est une entreprise
familiale. Je travaille avec ma mère et ma sœur. Nous avons déjà une boutique dans le nord de la France dans la petite ville d ’Allonnes.
B24: Pourquoi le nom ‘’ Newwinds’’?
S.O: NEWWINDS signifie “ Nouveau vent “. Pourquoi ce Nom ? Tous simplement parce que nous voulons apporter un vent nouveau à la mode africaine tant auprès de la communauté africaine, qu’auprès des européens qui ont une vision plutôt limité du style africain.
B24: Avez-vous rencontré des difficultés pour arriver à vous démarquer des autres?
S.O: Non, nous n’avons pas eu de mal à nous démarquer étant donné que Newwinds a été créée afin de répondre à un besoin : faire les choses différemment. Mais s’imposer, gagner le respect de nos pairs, de la clientèle, ça a été un vrai défi. Je dirais même que c’est un vrai défi. La route est encore longue et semée d’embûches.
B24: Quels sont les défis que doivent relever les stylistes?
S.O: Dissocier ce que l’on aimerait faire et ce qui est possible de faire. Je dirais que c’est le principal “problème“ auquel est confronté tout individu qui s’inscrit dans une démarche de création. Il ne faut pas oublier qu’il y a énormément de concurrence dans le milieu, donc il est important de toujours garder l’esprit ouvert et de se remettre en question.
B24: Qui a accès à vos créations?
S.O: Dans un premier temps, tous ceux qui viennent à la boutique. Nous sommes en train de mettre en ligne un site internet qui sera bientôt visible en France et dans le monde entier. Les prix que nous pratiquons restent raisonnables afin de toucher le public le plus large possible.
B24: Quelles sont les matières que vous utilisez?
S.O: Le tissu teinté, le bogolan, le Faso Danfani, le Wax, le Wooding, le cuir du Burkina Faso principalement. Nous récupérons aussi des tissus à première vue sans grand intérêt auxquels nous redonnons une seconde vie.
B24: Quel regard portez-vous sur la mode africaine?
S.O: A mon avis, nous sommes bien trop nombreux à avoir assimilé le style occidental au détriment de nos cultures. En tant que jeune Burkinabè vivant en France, j’ai moi aussi déjà ressenti le besoin d’abandonner une partie de ma culture pour “entrer dans le moule”.
Je pense que c’est une étape normale dans le processus d’intégration. Mais en grandissant, il faut faire la part des choses et mixer ces apports culturels. Je constate que ces dernières années, la tendance s’inverse. Continuons dans ce sens.
B24: Quelles sont vos inspirations? Avez-vous des connexions avec des stylistes africains et occidentaux?
S.O: Pour toute personne qui a l’esprit ouvert, l’inspiration est partout ! Ce qui m’inspire le plus, c’est le public auquel sont destinés nos vêtements.
Nous créons pour des hommes et des femmes simples et dynamiques qui aiment être à l’aise dans leurs vêtements sans pour autant paraître négligés. Nous créons des vêtements dans lesquels chaque femme peut faire ressortir sa féminité quel que soit sa corpulence ou sa morphologie.
J’aime particulièrement les créateurs qui privilégient le confort, ceux pour qui le vêtement doit s’adapter au corps et non l’inverse! J’ai une admiration particulière pour le créateur Le jenke non seulement pour ses créations hors du commun, mais également pour son humilité. J’aimerais avoir un jour l’occasion de travailler avec lui.
B24: Avez-vous des conseils mode à donner à nos lecteurs?
S.O: Le plus grand conseil mode que je pourrais leur donner c’est le suivant : “La beauté commence au moment où vous décidez d’être vous mêmes”. Vous pouvez porter les derniers habits à la mode autant que vous le voudrez, mais si lorsque vous vous regardez dans le miroir, vous avez la sensation d’être quelqu’un d’autre, ça n’en vaut pas la peine ! Restez vous-mêmes.
B24: Un dernier mot?
S.O: Merci à Burkina 24 pour l’intérêt porté à notre travail. Nous ferrons de sorte de vous épater dans les années à venir.
Par Dalila YARO,
Chroniqueuse Mode pour Burkina 24
via L'Actualité du Burkina Faso 24h/24 http://ift.tt/1RlkOex