Querelles d’école
Qui choisir pour diriger le Bénin dans quelques mois ? La foire des candidatures ne continue plus. Tout le monde est suspendu aux lèvres des leaders locaux. La relève n’a pas été préparée. Toutes les grandes formations politiques sont surprises d’être étonnées que les leaders traditionnels sont hors-jeu. En l’absence de succession préparée, on assiste à des ambitions singulières ou de soi-disant dévouement à la cause nationale. Le temps presse de choisir un candidat à l’intérieur (1) ou hors de l’intérieur (2).
Un candidat à l’intérieur.
Un candidat à l’intérieur des partis est le grand problème des partis politiques du Bénin. En dehors du chef de parti, rien n’est envisageable. On craint surtout qu’il ne devienne l’ennui de l’avenir du parti. C’est ainsi qu’à défaut, les chefs de parti préfèrent aller vers l’inconnu. Et pourtant, choisir un joker à l’interne, c’est choisir un programme longtemps mûri. Evidemment ici, nous parlons de parti politique normal. C’est-à-dire, une formation structurée dont les démembrements fonctionnent. Leur vitalité est telle qu’il existe un agenda des élections. Autrement, on n’est pas surpris par le calendrier de la Commission Electorale Nationale Autonome (Cena).
Dans la perspective de la présidentielle, un parti prépare un échantillon d’hommes de valeur à cette tâche. La triste réalité est que les partis n’ont pas de chefs ayant un caractère solide, une grande capacité de travail. De fait, les partis sont obligés d’aller chercher ailleurs.
Un candidat à l’extérieur
A l’extérieur du parti, c’est la solution probable pour l’essentiel des partis traditionnels. A cet effet, il faudra reprendre ici le profil décrit par Jacques Attali. Le candidat à l’investiture de présidentiable, doit s’habiller de façon élégante, s’exprimer dans un français sans faute; parler au moins parfaitement l’anglais; et si possible au moins une autre langue étrangère. Il doit lire tous les jours la presse étrangère et connaitre parfaitement les nouvelles technologies : un président qui ne saurait répondre lui-même à ses emails, envoyer un tweet ou naviguer sur Google serait aujourd’hui incapable de comprendre le monde. La génération Sassou Nguesso est à bannir. Il doit aussi avoir une capacité à ne pas mentir à lui-même, à garder un secret, à travailler en équipe mais à décider seul.
Herbert Houngnibo
via La Presse du Jour http://ift.tt/1KDS2jy