Les familles des martyrs mettent en garde le futur Président du Faso
Les familles des martyrs de l’insurrection et du putsch du 16 septembre attendent justice. Elles attendent aussi que la mort de leurs proches ne soit pas vaine. Quel sera le bon hommage ? Nébon Bamouni l’a expliqué lors de son intervention au nom de ces familles à la cérémonie d’hommage aux martyrs.
Le « Burkina nouveau » selon les martyrs
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Si la préoccupation la plus urgente des proches des martyrs reste la justice, ils ne pensent pas moins à la « récompense » de leur sacrifice. A entendre Nébon Bamouni, celle-ci doit être l’ancrage d’un « Burkina nouveau » fait d’équité, de liberté et de démocratie.
Ce Burkina incombant surtout aux futurs dirigeants du pays, le représentant des familles des martyrs à la Journée d’hommage s’est donc adressé aux candidats à la présidentielle, dont nombreux était d’ailleurs présents ce samedi 31 octobre 2015 à place mémorial aux héros nationaux.
Nébon Bamouni a prié pour que Dieu donne au Burkina un président et des députés « qui auront l’amabilité et l’humilité de reconnaître que « quand vous possédez le pouvoir, il faut faire en sorte qu’il ne finit pas par vous posséder et la meilleure voie d’y parvenir, c’est d’écouter la voix du peuple car la voix du peuple est la voix de Dieu ».
Chèques impayés. Mais il a été plus pragmatique quant à la question de la gouvernance économique, évoquant les résultats de l’enquête parlementaire qui a révélé que des chèques de plusieurs milliards de F CFA ne sont pas encore payés au Trésor public.
« Ce type d’assassinat sournois qui annihile tout effort de développement doit être puni, tranche-t-il. Le président qui sera élu à la fin de la transition doit s’y atteler avec force et conviction afin de récupérer cet argent pour créer des emplois au profit des jeunes et des infrastructures de développement durable, sinon, s’il ne le fait pas, ce sera pire qu’avant et les jeunes n’attendront même pas midi pour le pousser hors de Kossyam.
Le bon hommage aux martyrs sera d’instaurer une gouvernance de distribution équitable des fruits de la croissance et faire en sorte que les marchés publics profitent à tout le monde, du petit commerçant au grand opérateur économique. (….) ».
Partager. Bamouni s’est également adressé aux détenteurs de grosses fortunes, leur suggérant de veiller à les partager.
«A vous qui possédez des biens financiers et matériels, à vous qui avez de l’argent, le pouvoir économique, gardez-vous de penser que tout ce que vous possédez vous appartient et de vivre selon cette pensée. Partagez avec les autres, faites circuler l’argent et vous en recevrez plus en retour », dit-il.
Taxe militaire. Saluant enfin le rôle joué par l’armée dans le dénouement de la crise de septembre 2015, il a émis l’idée d’une taxe pour prendre en charge « la formation initiale et continue des forces de défense et de sécurité et leur équipement». Pourquoi ? « Un militaire sans formation civique et patriotique est un criminel en puissance, nous a instruit le capitaine » Thomas Sankara, dit-il.
Abdou ZOURE
Burkina24
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