La contestation permanente
Nom : Diallo Dalein ;
Prénom : Cellou ;
Profession : Contestataire ;
Méthode : Appel à manifester ;
Carrière envisagée : Opposition.
La Guinée est encore sous les feux de l’actualité régionale. Le dimanche dernier, le peuple guinéen était aux urnes pour le compte de l’élection présidentielle. Après plusieurs hésitations, l’opposition a fini par participer aux élections à la manière de toutes » oppositions politiques » ouest-africaines. Les chefs d’accusations sont les mêmes : complicité de la Cena avec les autorités, tricherie à grande échelle, cour constitutionnelle aux ordres, compilation fantaisiste des résultats sur le terrain…
Comme on pouvait s’y attendre, l’opposition guinéenne avec son leader Diallo Dalein sont catégoriques : » la présidentielle du dimanche 11 octobre n’est pas crédible. Les résultats sont à rejeter. » Cellou Dalein Diallo a d’ailleurs appelé à manifester.
Après Ebola, c’est la violence qui se prépare à s’emparer de la Guinée. Comme si ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest est maudit. La question qui se pose est de savoir si l’opposition guinéenne n’est victime de sa propre turpitude ? Elle doute de la fiabilité des outils électoraux mais finit par accepter sa crédibilité. Drôle d’opposition comme d’ailleurs toutes oppositions en Afrique au sud du Sahara.
Le recours permanent à la rue finit par lasser l’opposition publique. Les effets sont effroyables. Les jeunes sont souvent tués. Le sang coule sans pour autant que la revendication porte ses fruits. En appelant directement à la rue, l’opposition guinéenne commet une double faute. Elle n’est ni démocrate (1) ni républicaine (2).
- Une opposition peu démocratique
En acceptant de participer au scrutin dont les dés sont pipés, selon leurs propres déclarations, les opposants guinéens devraient aller jusqu’au bout de l’âme de démocrate. En anticipant sur leur probable échec, ils ont fait preuve de mauvaise foi. La démocratie est comme un jeu sportif. On doit se soumettre au principe et à la règle. On ne quitte pas le terrain pendant les arrêts de jeu sous le prétexte que l’arbitre a donné trop de cartons jaunes pendant la première mi-temps. Dans une telle disposition d’esprit, on peut conclure que l’opposition guinéenne est irresponsable et inconséquente. Il s’ensuit qu’elle tourne dos à la République de Guinée.
- Une opposition en dehors de la République
L’opposition guinéenne a mis entre parenthèse, le juge du contentieux électoral, en l’occurrence, la Cour Constitutionnelle. Ce mépris montre que l’opposition guinéenne se comporte comme si c’est la rue qui va régler un problème dont elle connaît bien la genèse et le processus de son développement. Le respect des institutions est le gage d’une démocratie apaisée.
En conclusion, il convient de s’interroger si la nécessité de continuer à organiser des élections en Afrique de l’Ouest. Le temps presse d’inventer un mécanisme tropical de partage du pouvoir car la fraude de plus en plus devient une nouvelle donne qui fait bloc de constitutionnalité en Afrique au sud du Sahara. Ainsi, on épargnerait bien de drame à nos populations pendant la durée constitutionnelle des mandats présidentiels.
Herbert-Tauyé HOUNGNIBO
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