Descente du Sg/Sydob dans les unités douanières : Marcellin Laourou met sa troupe en ordre de bataille
Marcellin Laourou, Secrétaire général du Syndicat national des douanes du Bénin (Sydob) a effectué du 19 au 24 octobre 2015 une tournée dans les unités douanières des départements de l’Alibori, du Borgou, de l’Atacora, de la Donga, du Zou et des Collines. Il était question pour lui d’aller toucher du doigt les conditions dans lesquelles les disciples de Saint Mathieu accomplissent la mission de renflouement des caisses de l’Etat qui leur a été confiée.
De Boucoumbé à Segbana en passant par Tchetti, Agouna, Sonahoulou, Iloua, Parakou, N’Dali pour ne citer que ces unités là, M. Marcellin Laourou et les membres de son bureau ont fait des constats amers. Dans toutes ces localités à part Iloua, les bureaux et les casernes étaient pour la plupart délabrés et vétustes. Certains d’entre eux servent de refuge aux abeilles et aux chauves-souris. Certains de ces bâtiments datent d’ailleurs des années 60. A ce constat, s’ajoute le manque de moyens roulants (véhicules administratifs et de motos). Dans certaines unités où des véhicules tiennent encore, ils constituent malheureusement des charges pour leurs utilisateurs qui sont obligés de mettre la main à leur propre poche en cas de panne. Le minimum que constitue l’eau n’existe pas dans la plupart des unités, surtout celles de la partie septentrionale du Bénin situées dans des zones frontalières. Outre l’eau, l’électricité fait défaut, exposant ainsi les unités à la grande insécurité. Le comble dans cette affaire est que certaines unités qui disposent de groupe électrogène totalisent déjà 10 mois de retard en dotation de carburant. La vétusté et les mauvaises conditions de conservation de l’installation informatique engendrant des problèmes cruciaux de connexion et de débit, perturbant ainsi les formalités douanières. Par ailleurs, la délégation du Sydob a constaté qu’il est aujourd’hui difficile voire impossible pour les douaniers de travailler en toute sécurité dans des localités comme Tchaourou, Malanville, Bantè, Savalou où, en plus de l’impraticabilité des routes il y a des pesanteurs d’ordre politique. L’une des irrégularités majeures relevées par le Sydob est le retard qu’accuse le paiement de certaines primes aux agents.
Après avoir pris connaissances de ces problèmes auxquels sont confrontés les agents des douanes, le Capitaine Marcellin Laourou et sa suite ont exhorté les disciples de Saint Mathieu rencontrés à ne jamais baisser les bras. Malgré les difficultés auxquelles ils sont confrontés, il leur a demandé de redoubler d’effort en matière de mobilisation des recettes afin que le moment venu, le Sydob ait des arguments valables pour hausser le ton.
Au cours de cette tournée, le Secrétaire général du Sydob a aussi entretenu ses syndiqués sur les avantages et surtout les obligations de la loi 2015-20 du 19 juin 2015 portant statut spécial des forces de sécurité publique et assimilée. Il a aussi fait un exposé sur l’arrêté portant code d’éthique du personnel des douanes du Bénin et l’important rôle que devront jouer les disciples de Saint Mathieu dans l’aboutissement des diverses réformes engagées par le gouvernement à travers le ministère en charge de l’économie et des finances.
Le concours frauduleux
La polémique qui s’enfle en ce moment au sujet du recrutement de 502 agents des douanes s’est invitée au débat au cours de cette tournée. A ce sujet, le Sydob a maintenu sa position. Il a dénoncé le caractère pléthorique de ce recrutement qui n’a pas tenu compte des besoins réels de l’administration douanière. « Je n’accepterai jamais qu’on veuille justifier l’imposture en parlant de manque d’agents dans certains unités comme Agouna, Kilibo, Savè…où il n’y a que le Chef d’unité seul. Cette situation n’est nullement l’apanage du manque d’effectif tel que ventilé partout, mais plutôt la mauvaise gestion des ressources humaines mis à la disposition des douanes Béninoises. Sinon, comment pouvez vous comprendre que pour une unité douanière comme Hilla-Condji par exemple où avec tout au plus 15 agents la brigade pouvait fonctionner, on se retrouve à 40 agents. Idem pour les recettes douanières de Kraké, de Malanville et de Chikandou ? Comment pouvez-vous comprendre que les Services Intervention Rapide soient étoffés et étouffés ? Tout ceci sur fond de favoritisme, de concubinage, de parrainage, de régionalisme, de familiarité politique et autres. Le résultat est que certains agents voltigent de »frontières» en frontières, délaissant les unités considérées comme lointaines aux agents des douanes sans voix, sans parrains et sans moyens. Nous devons combattre tout cela pour rendre crédible notre corporation », a dit le Capitaine Laourou pour qui, on ne doit plus dire que l’administration des douanes manque d’effectif.
« Nous avons été victimes d’un marché de dupe. Nos autorités et le gouvernement nous ont endormis par des propos. Nous avons été endormis par l’assurance de ce que la parole de l’autorité est «sacrée « et surtout quand elle est prononcée devant caméras et micros. Étant un corps paramilitaire nous avons été plus rassurés par les propos du chef de l’État lors de son passage au Port Autonome de Cotonou. Même à toutes les réunions avec et/ou les Dg Douanes et le ministre de tutelle nous étions rassurés du recrutement des 130 agents dont a véritablement besoin l’administration douanière. Mais hélas ! Il va falloir que le gouvernement fasse la politique de ses moyens car l’arrivée du double de l’effectif à l’ère des réformes engagées amènera forcément des problèmes », a-t-il conclu sur ce sujet.
Affissou Anonrin
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