Burkina : Première journée d’hommage aux martyrs
Les 42 martyrs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et de la résistance populaire contre le putsch du 16 septembre 2015 ont été élevés ce 31 octobre 2015 au rang de Chevaliers de l’ordre national du mérite à titre posthume, à l’occasion de la première cérémonie d’hommage aux martyrs. Une stèle a été inaugurée en leur mémoire.
Le cérémonial a été le même que le 30 mai 2015 Place Mémorial aux héros nationaux à Ouagadougou. Sauf que 14 autres martyrs ont été ajoutés aux 28 autres de l’insurrection populaire. Ils ont été appelés individuellement par le Premier ministre Isaac Zida, suivi de la mention « mort pour la patrie ».
Chevaliers. Les 14 martyrs ont été ensuite élevés au rang de Chevaliers de l’ordre national du mérite à titre posthume par le Président du Faso Michel Kafando, suivi de la sonnerie aux morts. La stèle, dont la première pierre a été posée le 30 mai, a été inaugurée. Les noms des martyrs seront gravés sur le granit qui provient de Laongo.
« Martyrs de l’insurrection et de la résistance populaires, nous sommes fiers de vous ! », a déclaré Michel Kafando, rassurant que la jeunesse burkinabè est désormais la garante de la liberté au Burkina. « N’ayons crainte, la jeunesse du Burkina a pris en main son destin et le martyre de ceux qui sont tombés est un témoignage éloquent dont s’inspireront pour toujours les générations » futures, a-t-il affirmé.
Le Chef de l’Etat s’est également adressé aux blessés. « Blessés de l’insurrection et de la résistance populaires, tranquillisez-vous. Nous ne saurions vous oublier », dit-il. Une assurance qui répond à la plainte de Dramane Ouédraogo, le Président de l’Association des blessés de l’insurrection et du putsch.
Les blessés… blessés. Au parloir, ce dernier a en effet tenu un discours accusateur et plein de reproches au gouvernement et au Conseil national de la transition sur le sort qui a été réservé aux blessés depuis leur accession au pouvoir.
« Oubliés, abandonnés, négligés, nous sommes tristes. Nous sommes frustrés, nous sommes déçus ! », a-t-il déclaré. « Les blessés attendent une action concrète de vous, continue-t-il. Pendant longtemps, vous avez fait des promesses solennelles qui n’ont jamais été suivies d’action. Les autorités de la transition ont abandonné volontairement les victimes (…) à leur triste sort (…). Ceux qui se sont appropriés les résultats de leur lutte les ont mis à l’écart ».
Il a terminé sa complainte par une question aux autorités de la transition : « Pensez-vous finir la transition avec le goût de l’inachevé et le remords de la trahison, celle à l’endroit de ceux qui ont versé leur sang pour que vous accédiez à vos fonctions respectives et pour vous protéger des balles assassines du RSP ? ».
Une question à laquelle le Chef de l’Etat a répondu par un engagement : « Je voudrais rassurer le représentant de l’association des blessés que certes, ce que nous avons fait peut sembler insuffisant, mais je prends l’engagement au nom de la transition qu’elle ne s’en n’ira pas sans consentir un effort supplémentaire en faveur des blessés ».
Justice. Cela dit, le représentant des parents des martyrs, Babou Nébon Bamouni, a souhaité que justice leur soit rendue. Michel Kafando a expliqué que l’exécutif a pris toutes les dispositions, mais il a attiré l’attention sur les exigences de la machine judiciaire.
Pour le reste, Michel Kafando a réitéré la volonté du gouvernement d’immortaliser le devoir de mémoire à travers l’institution du 31 octobre comme Journée nationale des martyrs. « Elle sera commémorée chaque année en souvenir des batailles menées et des victoires remportées par le peuple burkinabè, dit-il. Elle symbolisera notre refus de la soumission et de la servitude, elle sera à jamais le référentiel et le déterminant de cette partie de notre histoire ».
Abdou ZOURE
Burkina24
La cérémonie en images
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