Boukaré Kaboré, le bénévole de la route qui aimerait devenir VADS
Boukaré Kaboré est de ces citoyens ordinaires, qui de manière volontaire ont décidé de s’engager pour éviter les accidents de la circulation. Il pallie à l’inexistence de feux tricolores ou aux délestages qui provoquent des embouteillages sur certaines grandes artères de la ville de Ouagadougou. « Officiant » sur l’avenue Charles De Gaules, Kaboré y était encore ce 26 octobre 2015.
Boukaré Kaboré à l’œuvre
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C’est devenu une habitude chez lui et surtout « quand il n’y a pas le courant », de se porter volontaire pour réglementer la circulation routière. L’avenue Charles De Gaules, l’une des plus fréquentées de la ville de Ouagadougou, est son lieu de prédilection.
Le soleil ardent n’affecte en rien l’ardeur de ce père de famille de 3 enfants. « Ils sont à l’école. Je me débrouille pour payer », a affirmé Boukaré Kaboré. Cela est une des raisons pour lesquelles il espère obtenir ne serait-ce que de la reconnaissance de la part des usagers de la route.
« Si tu travailles et puis il n’y a pas de soutien, tu te décourages », déclare celui qui affirme actuellement être à la recherche d’un emploi. Il estime que ce qu’il fait au quotidien lors des coupures d’électricité, mérite d’être soutenu par une quelconque action.
Carton rouge à la police municipale
Les usagers apprécient l’effort que fournit Boukaré Kaboré. « S’il y a des citoyens qui peuvent suppléer ces agents de police et ces volontaires, c’est une bonne chose », a reconnu Ousmane Bancé, un usager. Toutefois, certains estiment que ce travail revient prioritairement aux forces de l’ordre.
« Il faut donner un carton rouge à la police municipale, parce qu’ils sont tout juste à côté à 10 mètres », s’offusque Robert Kaboré, un conducteur. « C’est eux qui devaient venir réglementer la circulation et pas les civils. Ils se permettent d’arrêter les camions et les usagers qui brûlent les feux, alors qu’il n’y a pas de feu ici. C’est pas normal », ajoute-t-il, estimant que Kaboré « devrait être quelque part pour trouver quelque chose pour sa famille ».
Ousmane Bancé a une autre explication de l’absence des forces de police. Selon lui, cela est plutôt lié à une insuffisance d’effectifs, suggérant que les autorités devraient songer à l’augmentation de l’effectif des volontaires de la circulation qui font un « travail formidable ».
Volontaire adjoint de sécurité (VADS) ?
Devenir VADS, ces jeunes volontaires engagés par l’Etat qui complètent les effectifs de la Police et assurent l’ordre dans la circulation routière ? Boukaré Kaboré aimerait bien. « Cela m’intéresse », dit-il. Pour cela, il estime avoir besoin du soutien nécessaire parce que ne sachant pas comment s’y prendre.
Il a trois enfants et une famille à nourrir. Boukaré Kaboré a déclaré qu’il n’hésitera pas à laisser tomber ce bénévolat s’il obtenait un emploi rémunéré. En attendant, son sifflet bourdonne sous le soleil ardent de Ouagadougou, évitant aux usagers du Boulevard Charles de Gaulle, ne serait-ce qu’un embouteillage.
Oui KOETA
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