Slao 2015 au Benin : Langues, cultures et développement en débat
L’université d’Abomey-Calavi abrite depuis hier, mardi, la 29ème session de la société linguistique de linguistique de l’Afrique de l’Ouest, Slao. C’est le Professeur François Adébayo Abiola, Vice-Premier Ministre, chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui a officiellement ouvert les assises à l’amphithéâtre Houdegbe en présence des membres de son cabinet des autorités rectorales.
«Langues et cultures comme outils de cohésion et de développement », c’est le thème de ce rendez-vous scientifique qui se tient pour la troisième fois au Bénin. Dans son allocution de bienvenue, le Professeur Flavien Gbéto, Président du comité d’organisation et Doyen de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines de l’Université d’Abomey-Calavi, a affirmé que la tenue de ce congrès au Bénin est à la fois un honneur et un défi pour le Bénin. En effet, c’est pour la troisième fois, après 1980 et 2006, que la Slao se tient au Bénin. Mieux, les hommes de sciences doivent être prendre en compte les préoccupations légitimes des populations relatives à la promotion des langues et cultures dans leurs ambitions et projets de recherche. La présente session vise à promouvoir l’enseignement et la recherche en linguistique dans tous ses aspects au sein de l’espace Cedeao d’une part et d’approfondir et faire connaître les réflexions et propositions sur les questions d’enseignement des langues nationales, de recherche et de prospective professionnelle et économique d’autre part. Le Professeur Firmin Ahoua, Président de la Slao a pour sa part souligné que des progrès importants ont été enregistrés en matière de promotion des langues et cultures et de formation des chercheurs dans les domaines de la linguistique grâce aux contributions et résolutions des précédentes éditions du congrès de la Slao. C’est d’ailleurs là l’une des préoccupations de la Slao qui contribue au renforcement des capacités des enseignants et des chercheurs en vue du développement endogène durable des pays membres. Après avoir salué la présence du Vice-Premier Ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour l’intérêt que le gouvernement porte aux questions de langues, le Professeur Maxime da Cruz, Premier Vice- Recteur chargé des affaires académiques et de la recherche universitaire de l’université d’Abomey-Calavi a réaffirmé que la langue est un outil indispensable pour les échanges sociaux. C’est pourquoi l’Afrique prend des engagements pour assurer son propre développement face aux grands enjeux actuels en intégrant aussi les préoccupations linguistiques dans les échanges. Dans son adresse aux participants, le Professeur François Abiola, a rappelé que le gouvernement du Président Dr Boni Yayi a initié depuis quelques années l’ambitieux projet de reconfiguration de l’espace universitaire afin de permettre que chercheurs mettent les fruits de leurs recherches au service du développement du pays. Il importe de relever les grands défis du millénaire dont l’Afrique ne peut se soustraire a-t-il ajouté avant d’exhorter les congressistes à des réflexions en vue de satisfaire les nombreuses attentes des populations d’Afrique et d’ailleurs en matière de langues, culture et développement. Les réflexions savantes et les contributions scientifiques qui seront présentées au cours du séminaire permettront aux participants de prendre des résolutions hardies relatives à l’introduction des langues nationales dans le système éducatif formel et à l’alphabétisation des masses. Il est également attendu de tous les participants des recommandations pertinentes, objectives et réalistes sur le développement des industries culturelles dans l’espace Cedeao. Plus de cent cinquante participants en provenance du Ghana, du Nigeria, du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Bénin et de certains pays d’Europe et du Canada prennent part aux travaux qui durent six jours. Ils suivront une centaine de communications scientifiques thèmes portant sur différents domaines de la linguistique dont la sociolinguistique, la psycholinguistique, la description linguistique, la didactique des langues, la communication et la culture. Créée en 1960, la Société Linguistique de l’Afrique de l’Ouest (Slao) est une société savante, un outil d’intégration régionale et un puissant instrument de recherche fondamentale et appliquée en linguistique. Son congrès se tient tous les deux ans de manière rotative entre pays francophone et anglophone de l’Afrique de l’Ouest.
Charles Dossou Ligan (Coll)
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