Polémique autour de la création de l’Université de Porto-Novo : Le coup de gueule des sages de Porto-Novo contre l’intersyndicale des universités
Les sages de la ville de Porto-Novo (capitale du Bénin) réunis au sein du mouvement Task Force ont organisé le vendredi 29 mai dernier un point de presse pour élever une vive protestation contre les membres de l’intersyndicale des universités du Bénin. Dans le communiqué qu’ils ont rendu public après ce point de presse, ils ont clairement notifié à l’endroit de ceux à qui le nom Porto-Novo donne des démangeaisons cérébrales, qu’ils défendront à tout prix le projet de création de l’université de la ville capitale et feront sa promotion par tous les moyens à leur disposition.
Communiqué de Presse
De la lettre ouverte et de la conférence de presse de l’intersyndicale de l’enseignement supérieur
La Task Force vient ici réagir face à certains aspects des écrits et propos des membres de l’intersyndicale de l’enseignement supérieur depuis le 15 mai 2015.
Dans son document, l’intersyndicale des universités du Bénin juge la situation suffisamment préoccupante et décide de prendre le peuple à témoin. Il s’agit de quel peuple ?
Avant de proposer notre solution à cette question, il nous parait important d’instruire les membres de l’intersyndicale sur l’histoire de la création des universités au Bénin.
Il leur faut savoir que dans les années 1970, la première université du Dahomey devrait être installée à Porto-Novo (capitale du pays). Ce projet d’université du Dahomey était placé sous l’égide de l’Unesco et elle devrait être bilingue. Il a été détourné sur Abomey-Calavi et a servi de pôle de développement à cette commune : ce qui est normal et reste une bonne chose.
Ces membres de l’intersyndicale étaient certainement trop jeunes pour savoir les amertumes avalées par les populations de l’Ouémé à l’époque ! Peuvent-ils, nos membres de l’intersyndicale fouiller nos archives nationales pour indiquer à leur peuple les raisons académiques qui ont justifié le détournement de l’Université de l’Unesco prévue pour Porto-Novo ?
Ainsi, Porto-Novo est restée la seule capitale au monde sans institution universitaire en dépit de la réparation demandée par toutes les générations de citoyens de la région Ouémé-Plateau. Même au plus fort de l’ouragan marxiste-léniniste, l’Adesco (Association de développement économique et social de l’Ouémé) a posé ce problème au grand camarade de lutte en son temps.
Depuis deux ans, trois projets d’université ont été mis sur orbite à savoir :
- L’Université d’Abomey
- L’Université d’agronomie de Kétou
- L’Université du Koweit à Comè (initialement destinée pour Porto-Novo)
A ces occasions, nous n’avons pas observé les agitations de l’Intersyndicale.
Le document de l’Intersyndicale parle de fautes lourdes pour ce qui concerne le nouveau recteur proposé pour l’université de Porto-Novo sans autre précision. Nous estimons que seul le grade académique peut justifier le retrait de cette proposition et en laissons l’entière responsabilité à l’autorité ministérielle.
Des observateurs avisés du milieu universitaire font remarquer certains faits qui méritent d’être retenus à savoir :
- Le non respect des dates de rentrée universitaire choisies par le ministère de tutelle,
- La convocation au mois d’avril des responsables d’entités universitaires de Porto-Novo au Rectorat d’Abomey-Calavi pour le choix des nouveaux assistants, alors que le Décret créant l’Université de Porto-Novo est déjà rendu public. Ne s’agit-il pas d’un acte de défiance à l’endroit de l’autorité ministérielle ?
- La création de l’Université de Porto-Novo retire à l’Université d’Abomey-Calavi 7 entités (il est aisé de penser que cette situation qui a réduit l’empire d’Abomey-Calavi provoque des aigreurs) ;
Alors, les membres de l’Intersyndicale ont-ils été incités à réagir ou manipulés ?
Dans tous les cas de figure, TASK Force Ouémé-Plateau, après une longue lutte et à l’instar de tous les mouvements de défense des intérêts du Grand Ouémé des années 1980 et de l’Ouémé-Plateau aujourd’hui considère que le gouvernement actuel a réparé une injustice historique en créant l’Université de Porto-Novo.
Nous en sommes très reconnaissants au Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du gouvernement, Dr Thomas Boni Yayi et à son ministre d’Etat Adébayo F. Abiola dont nous saluons et soutenons la combativité et le courage politique.
La création d’une université et l’implantation de nouvelles infrastructures à vocation nationale à Porto-Novo, capitale du Bénin, suscitent souvent des réactions épidermiques et objections insidieuses de certains milieux tapis dans l’ombre. Ces derniers n’ont qu’à prendre acte que nous défendrons bec et ongle cette université et ferons sa promotion par tous les moyens à notre disposition.
Désormais, plus rien ne sera comme avant. Nous nous tenons debout dès à présent pour faire face à ceux à qui le nom Porto-Novo, voire Ouémé-Plateau donne des démangeaisons cérébrales.
Pour Task Force,
Son Président
Mathieu Dona Fassinou
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