Développement infrastructurel : Ce que Boni Yayi doit à la ville de Porto-Novo

Publié le mercredi 3 juin 2015

Dans moins de dix mois, le Chef de l’Etat, M. Thomas Boni Yayi va passer la main à son successeur à la tête de l’Etat béninois comme le prescrit la Constitution du 11 décembre 1990. Il aurait ainsi bouclé ses deux mandats aux termes desquels il ne peut plus briguer un 3è. Conformément en effet à l’article 42 de la Constitution,  « le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de mandats présidentiels ». C’est donc clair que le 6 avril 2016, le Président Boni Yayi doit passer la main. Malheureusement avec des dettes au cou ; surtout vis-à-vis de la ville de Porto-Novo.

Dans cette ville, capitale du Bénin, les promesses faites par le «Prince de Tchaourou» sont loin d’être tenues. Mis à part le boulevard du cinquantenaire réalisé au forceps dans le cadre de la célébration du 50è anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté nationale et internationale ; le parc d’attraction à polémique réalisé sur un don de 450 millions de F Cfa de la Banque ouest africaine de développement, puis des lampadaires à énergie solaire placés à la va-vite dans la foulée des législatives du 26 avril 2015, la ville de Porto-Novo qui est la capitale du Bénin souffre d’un manque chronique d’infrastructures. L’espoir suscité par la venue du Président Boni Yayi au pouvoir en 2006 n’a malheureusement rien changé. Porto-Novo qui devrait ressembler à Paris, selon les promesses du Président Boni Yayi garde toujours sa laideur avec des voies urbaines et Inter-Etats défoncées, des bâtiments administratifs en ruine…

Siège de l’Assemblée : le musée de la corruption

Avec l’arrivée du Dr Boni Yayi au pouvoir en 2006 et les différentes promesses qu’il a faites, beaucoup de Porto-Noviens avaient cru à une nouvelle ère. Mais hélas ! Ils vont déchanter très tôt. Le nouveau siège de l’Assemblée Nationale pour lequel 14 milliards de F Cfa ont été déjà engloutis est toujours inachevé. Véritable musée de la corruption, ce bâtiment n’échappe à aucun regard. Il hante le sommeil du Chef de l’Etat qui s’est lancé il y a quelques mois dans un baroud d’honneur, malheureusement sans lendemain.

Université et ministère de la justice : deux rendez-vous manqués

 Toujours sur le plan du développement infrastructurel, le régime du changement doit à la ville de Porto-Novo une université digne du nom. Les sages de la cité des Aïnonvi réunis au sein du mouvement Task Force l’ont rappelé le vendredi 29 mai dernière à la faveur d’une conférence de presse qu’ils ont animée. Au cours de cette sortie médiatique, M. Mathieu Fassinou, Président de ce mouvement a aussi fait cas des démarches qui ont été faites et qui se sont révélées infructueuses au sujet de la construction à Porto-Novo d’un bâtiment devant abriter le ministère de la justice, de la législation et des droits de l’homme. « Nous avons mené toutes les démarches. Nous avons posé le problème lors d’une audience avec le Président Boni Yayi. Au cours de cette audience, le Chef de l’Etat a fermement rassuré que tout sera mis en œuvre pour que bâtiment soit construit. Malgré la disponibilité des moyens financiers, on ne sait plus ce qui s’est passé pour que les travaux ne démarrent pas. Ce que nous constatons aujourd’hui est que ce projet a foutu le camp », a déclaré M. Fassinou complètement déçu.

 La rocade : le mensonge d’Etat à répétition

 Le Président Boni Yayi que certains ont commis la maladresse de comparer à Dieu ne doit pas se dérober. A plusieurs reprises, il a promis aux populations de Porto-Novo le démarrage imminent des travaux de construction de la rocade carrefour du cinquantenaire-carrefour beau rivage. La dernière promesse remonte au mois de mai 2014 où le Chef de en visite à Porto-Novo a martelé que les travaux de construction de cette rocade longue de 4,5 Km vont démarrer le 1er juin 2014. Un an après cette promesse, rien n’a encore démarré. Comme les autres promesses non tenues, cela restera une dette morale que le Chef de l’Etat devra s’arranger à payer avant de partir du pouvoir en 2016. Autrement, il aurait trahi son serment.

Affissou Anonrin


via La Presse du Jour http://ift.tt/1cxl7Uo
Categories: ,