Contrôle de l’action gouvernementale au Parlement : Les signes de la démarcation attendus
La démarcation et les interpellations régulières sur tous les dossiers liés à la gouvernance, voilà les actions fortes qu’attend le peuple. Le nouveau bureau doit en donner les premiers signes pour rassurer les Béninois.
Le président du parlement et son bureau doivent annoncer à l’investiture du Me Adrien Houngbédji le 15 juin prochain, les signaux forts. A cette occasion, ils n’auront plus l’excuse de la surprise de l’élection pour rassurer les citoyens.
Ces derniers ont refusé de voir Boni Yayi bénéficier d’une gouvernance sans contrôle. Les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont séparés selon la constitution du 11 décembre 1990. Mais avec la main mise du Chef de l’Etat sur le pouvoir législatif depuis 2006 et ses tentatives de maîtriser le pouvoir judiciaire, la séparation des pouvoirs n’est pas effective. En témoigne les différents scandales sans suite devant la Haute Cour de justice et la fuite des milliards de franc CFA.
La nouvelle équipe parlementaire doit marquer la rupture en dépit de ce que disent certains citoyens. Le contrôle de l’action gouvernementale doit autant se manifester que le vote des lois. Il faut que tous les dossiers sortent du tiroir pendant que Boni Yayi est encore au pouvoir et sur le territoire national afin que ses différents collaborateurs voire lui-même répondent de comment ils ont géré ces dossiers et deniers publics mis à leur disposition.
C’est maintenant que le Parlement doit aider à mettre la Haute Cour au travail. Car, c’est une preuve de mal gouvernance d’avoir une institution qui reçoit des moyens de gestion, mais qui n’a pas de travail à faire. Plusieurs Présidents sont passés à la tête de l’institution pour réclamer qu’on leur envoie des dossiers. Mais jusque-là cette institution n’a pas eu de vrais dossiers.
C’est le moment pour montrer au peuple qu’il a vraiment élu des personnes capables de diriger autrement. C’est le moment de montrer qu’au-delà des amicalités politiques, chaque institution de la République peut bien jouer son rôle. Les populations ont besoin d’actions fortes et bien pensées qui rassurent. Ce n’est nullement le moment de tomber dans le piège de ceux qui pensent et chantent qu’il faut rester ensemble pour construire le pays dans le sens de ne pas demander des comptes au gouvernement actuel et à son chef.
Exhumer les dossiers scandales
C’est ce laisser–aller qui a conduit le Bénin dans la gadoue au point où ce sont les partenaires étrangers qui ont donné de l’argent au Bénin qui viennent constater une mauvaise gestion de leurs fonds. C’est une honte nationale. Le Parlement devrait se reconnaitre responsable en partie de cette situation. Car, si le contrôle était assidu sur les différents dossiers et différents projets, les élus de la nation qui sont avec les populations devraient savoir que ce qui est prévu pour les populations n’était pas fait. Et là le Parlement aurait réclamé le premier des comptes à l’Exécutif. Ce qui arrive au Bénin est comme la manifestation de l’adage qui dit que l’enfant qui échappe à l’éducation de ses parents, c’est en ville qu’on l’éduque.
Le Président Houngbédji n’a plus rien à perdre et rien à gagner. Depuis 1991 qu’il est en politique, c’est le moment plus que jamais qu’il affiche sa rupture avec la corruption, la mal gouvernance, et les compromis suicidaires. Le gouvernement actuel ou son Chef n’ont rien à lui promettre et il ne devrait entrer dans aucune compromission pour ne pas respecter la volonté des millions de Béninois qui lui ont accordé leurs suffrages. C’est donc pour lui le moment, avec ses collègues du bureau dont on connait les positions de redonner espoir au peuple en marquant le gouvernement actuel à la culotte pour améliorer sa gouvernance et surtout exhumer tous les dossiers pour engager leur apurement.
Junior Fatongninougbo
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