Candidatures pour la Présidentielle de 2016 : L’unité de l’opposition tient à un fil

Publié le mercredi 3 juin 2015

Aujourd’hui, tout roule pour les partis se réclamant opposés au régime Yayi. Ils ont gagné les législatives du 26 avril 2015, remporté le perchoir tant convoité par la partie adverse. L’union sacrée de l’opposition a triomphé de la détermination du Chef de l’Etat et de ses soutiens. Seulement, l’opposition joue gros pour ce qui est de cette unité depuis l’élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale, 7è législature.

Il sera bien difficile pour les forces de l’opposition de maintenir cette union jusqu’en avril 2016. Pour cette échéance, les intérêts sont divergents. Le choix de l’homme d’avril 2016 pourrait être pour elle le vecteur de son implosion. D’abord, pour prendre le perchoir, des sources annoncent que beaucoup de concessions ont été faites. Certains ont «exigé» des postes au bureau de l’Assemblée nationale, à la tête de commission et un soutien pour la présidentielle de l’année prochaine. Vu l’enjeu, les différentes parties étaient bien obligées de concéder ces exigences. Il va falloir les respecter. Surtout celle concernant le soutien pour 2016. Or, dans l’opposition se trouve bien de nombreux présidentiables. Pas plus tard que dimanche dernier, Janvier Yahouédéhou de l’Alliance Rb-Rp a annoncé sa candidature pour briguer la magistrature suprême. Le Général Gbian, 2è vice-président du bureau de l’Assemblée nationale, l’avait annoncé depuis des lustres. Une grande force de l’opposition lui aurait même déjà garanti son soutien. Eric Houndété, 1er vice-président du même bureau, sera probablement sur la ligne de départ. Son camarade de l’Union fait la Nation, Emmanuel Golou, nourrit aussi les mêmes ambitions. Idem pour Me Joseph Djogbénou. Pour la seule opposition, cela fait déjà beaucoup. Et ce n’est certainement pas fini. Alors, qui de ces présidentiables acceptera de laisser la place à un autre lorsqu’on sait que le candidat de l’opposition, s’il fait l’unanimité, a de fortes chances de succéder à l’actuel locataire de la Marina ? C’est une chance, une opportunité que chacun de ces potentiels candidats ne voudra pas louper.

 L’échéance de l’Eté 2015

 Dire que l’actuelle opposition va s’aligner d’un coup derrière un candidat serait trop dire. Sauf cataclysme ! Autrement, le bloc sera bien obligé de se fissurer au profit d’autres camps. Ce que ne voudrait pas l’honorable Candide Azannaï. Au séminaire de l’Union fait la Nation tenu le week-end écoulé, le président du Parti Restaurer l’Espoir au sujet du choix du prochain président de la République, a souligné qu’il faut quitter l’étape de l’homme providentiel pour celle du groupe fort et structuré. «Il nous faut un groupe politique puissant pour prendre le pouvoir et l’exercer dans l’intérêt du pays», a-t-il expliqué. Pour l’honorable Azannaï, la présidentielle doit être « une bataille d’équipe, de groupe et de réseau ». «Nous devons finir avec l’époque des individus puissants pour éviter l’arrivée au pouvoir des personnalités comme l’actuel Chef d’Etat, Boni Yayi», a prévenu Azannaï. «Au-delà de la coalition électorale, nous devons penser à des projets dans les secteurs de la justice, de l’éducation (…) Pour la présidentielle, je demande aux uns et aux autres de taire leurs ambitions personnelles. Et au sein du groupe, on fera le dialogue des ambitions», a souhaité Candide Azannaï. C’est noble comme idée. Mais la politique a ses réalités que connait bien le député de Cotonou. Si l’union sacrée passe l’Eté, ce serait déjà un grand espoir de la part de l’opposition. Car, à partir de maintenant, les choses devraient aller très vite.

 Jean-Marie Sèdolo


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