Les organisations anti-exclusion prévoient un sit-in contre le nouveau code électoral
Les Organisations de la société civile anti-exclusion ont donné de la voix ce 30 avril au Conseil Burkinabè des Chargeurs. Au nombre de six, ces OSC ont exprimé leur position par rapport au code électoral de la manière la plus tranchée, avec force interpellations du ministre Auguste Denise Barry, qui selon elles, devrait démissionner.
A la table de l’ Assemblée générale des OSC anti-exclusion, se trouvaient les responsables de la Coordination nationale pour une transition réussie(CNTR), du Bloc mouvement associatif pour les élections, du Collectif contre l’exclusion(CCE), du Front patriotique citoyen(FPC), du Mouvement citoyen électeurs bâtisseurs(MOCEB) et du Mouvement sauvons notre patrie(M/SAP).
Révision du Code électoral. Toutes, par la voix de leur responsable, ont livré le même message qui appelait à la révision du code électoral. Un nouveau code électoral adopté le 7 avril 2015 et qui exclut de la course aux élections certains dignitaires de l’ère Compaoré.
Selon le coordonateur du CNTR, Pascal Zaïda, le Burkina n’a jamais connu un tel niveau d’exclusion : « c’est la première fois qu’on nous parle d’exclusion ». Il a ainsi invité le président Kafando à constater que les OSC anti-exclusion ainsi que leurs membres doivent être comptés parmi les Burkinabè : « ceux qui sont là ce soir sont des Burkinabè. Qu’il corrige le tir », s’est-il défendu.
Autorités coutumières et religieuses. Un message a aussi été adressé aux autorités coutumières et religieuses, notamment le Mogho Naaba, le cardinal de Ouagadougou, l’imam de Ouagadougou et le président de la FEME. A ces personnes ressources, les OSC lancent un appel au soutien afin de pousser le gouvernement à « revoir le code électoral ».
Juge constitutionnel. De même, au juge constitutionnel, le message a été sans équivoque : « cher juge constitutionnel, nous appelons à respecter la constitution ». En effet, Pascal Zaïda a soutenu, mordicus, que cette exclusion ne saurait se fonder sur aucun texte juridique. La charte africaine des élections ? Pour lui « la charte s’applique au coups d’Etat ».
Gouvernement de transition. Dans le gouvernement de transition, celui qui pose le plus de problème à ces OSC semble être le ministre de l’administration territoriale et de la sécurité, Auguste Barry.
Le gouvernement de transition qui devait incarner les valeurs d’impartialité et d’inclusion, a fini par prendre parti, selon Pascal Zaïda, et les OSC s’en prennent au ministre Barry : « Barry du MATDS doit démissionner du gouvernement parce qu’il est devenu politique ». Comme illustration, il n’a pas manqué d’évoquer les arrestations d’anciens membres du gouvernement Compaoré, et la présence du ministre Barry au meeting de soutien du nouveau code électoral le 25 avril dernier.
Sit-in au CNT. Pour joindre l’acte à la parole, les OSC anti-exclusion entendent s’opposer au code électoral par un sit-in, devant le Conseil national de la transition(CNT). « Si dans deux semaines, le président Kafando ne revient pas sur sa décision, nous allons faire un sit-in au CNT », a martelé Pascal Zaïda.
Par ailleurs, contre les coupures intempestives d’eau et d’électricité, ces OSC prévoient deux autres sit-in, à la SONABEL et à l’ONEA. Aucune date n’a encore été fixée.
Issouf NASSA
Burkina 24
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