Présidence du bureau de la prochaine législature : De grosses cylindrées déjà dans la course au perchoir

Publié le mercredi 29 avril 2015

Même si la Commission électorale nationale autonome (Céna) n’a pas encore proclamé les résultats officiels des législatives du 26 avril dernier, certains candidats sont déjà sûrs de siéger à la prochaine législature. Leur victoire ayant été claire et sans bavure. Du coup, ils se sont déjà lancés dans l’après scrutin. Le prochain combat, c’est comment faire pour diriger la présidence du bureau de l’Assemblée nationale, 7è législature. Et dans la course, il y a de grosses cylindrées.

Il y a de fortes chances qu’un ancien président de l’Assemblée nationale retrouve ce fauteuil à la rentrée de la nouvelle équipe. Evidemment, ce ne sera pas le sortant. Mathurin Coffi Nago vise la Marina. Aujourd’hui, les choses sont pratiquement claires. On connait les forces en présence et leur poids dans la formation du bureau de la 7è législature. D’office, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) qui ont imposé leur président pendant les deux dernières législatures ne sont pas dans la course. Les Fcbe sont parties pour avoir une trentaine de députés. Très peu pour viser la présidence du bureau du parlement. Surtout qu’elles ne peuvent compter en récupérer ailleurs. En face, l’opposition est telle que rejoindre la nouvelle minorité parlementaire serait synonyme de suicide politique. Alors, les nouvelles forces majoritaires l’ont compris et peaufinent déjà les stratégies pour prendre le perchoir. Seulement, il va falloir certainement faire des concessions.

 Les forces en présence

 En effet, avec les grandes tendances annoncées et qui ne devraient pas trop subir de changement par la Céna, l’opposition majoritaire est fragmentée. Elle ne sera forte que lorsqu’elle sera ensemble. Le Parti du renouveau démocratique (Prd) est parti pour avoir une quinzaine de députés. Un nombre insuffisant pour gagner seul le perchoir. L’Union fait la Nation pourrait disposer du même nombre de députés que le Prd ou juste un peu plus. Le compte n’est donc pas bon pour s’imposer aux autres forces qui se réclament de l’opposition désormais majoritaire. L’Alliance nationale pour la démocratie et le développement (And) de l’honorable Valentin AditiHoudé, la Renaissance du Bénin de LéhadiSoglo, l’Alliance Soleil du Général Robert Gbian, l’Alliance Abt, l’Alliance Eclaireur, la Fdu du président Mathurin Coffi Nago sont autant de regroupements politiques sans lesquels rien ne pourra se faire.

 Amoussou, Houngbédji, Azannaï…

 Aujourd’hui, au-delà du nombre de députés envoyés à l’Assemblée nationale par les diverses alliances, c’est la présidentielle de 2016 qui compte. Cela va beaucoup compter dans les premières décisions qui seront prises au parlement. Ainsi, même avec plus de députés qu’une autre, une alliance peut décider de sacrifier le perchoir pour un autre. Pourvu qu’elle ait le retour de l’ascenseur. Dans ce jeu, le Parti du renouveau démocratique pourrait en sortir gagnant. Selon les indiscrétions, le Prd n’a toujours pas un candidat pour la présidentielle de 2016, vu que son leader est déjà out. Du coup, selon nos informations, Me Adrien Houngbédji devrait mettre son poids politique en jeu dans la perspective de la présidentielle de 2016 pour négocier le perchoir. Autrement, le Prd soutiendra ceux qui l’aideraient à gagner la présidence du bureau de l’Assemblée nationale. Et le candidat à ce poste, selon nos informations, ne sera autre que Me Houngbédji lui-même. La même stratégie pourrait être menée par l’Union fait la Nation. Sauf qu’à l’UN, les candidats pour 2016, il y en a. Dans un meeting tenu le jeudi 31 juillet 2014 à Attrokpocodji dans la commune d’Abomey-Calavi, les responsables de l’Union fait la Nation ont averti que le prochain président de la République sortira de leur camp. C’est vrai que depuis, beaucoup de choses ont changé. D’autres têtes, pas des moindres, sont rentrées dans l’Union. Alors, l’UN tient-t-elle toujours à la Marina ou est-elle désormais plus intéressée par le perchoir ? La réponse à ces questions déterminera si le président Bruno Amoussou ou un autre de l’Union, notamment Candide Azannaï, ont des chances de devenir la deuxième personnalité de l’Etat. Ce qui est évident, les calculs ont commencé dans ce sens. L’honorable Azannaï, il y a peu, lâchait qu’après les législatives, les jeux seront clairs pour savoir qui a des chances de succéder à Yayi. Il sait certainement de quoi il parle.

Jean-Marie Sèdolo

 


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