Victimes de l'insurrection : Le MBDHP demande une mise en accusation des dignitaires du régime Compaoré
Le Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (M.B.D.H.P.) a animé ce mardi 31 mars 2015, une conférence de presse pour annoncer au public les mesures prises pour mieux gérer les cas des victimes de l'insurrection de fin octobre 2014, estimées à une dizaine de morts et de centaines de blessés.
« Devant l'inertie du pouvoir de la transition suite à ces crimes des 30, 31 octobre et 2 novembre 2014, le MBDHP a décidé de saisir les juridictions et autorités compétentes, afin que la vérité sur les assassinats et tentatives d'assassinats perpétrés les 30, 31 octobre et 2 novembre 2014 soit établie et justice soit rendue à ces martyrs ». C'est en termes que le président du Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples, Chrysogone Zougmoré, a annoncé ce mardi à la presse, leurs décisions. Ainsi, le MBDHP, après avoir constitué un collectif d'avocats, a initié les procédures suivantes :
1. Une plainte au nom du MBDHP et des victimes blessés par balles, déposée ce jour 31 mars 2015 entre les mains du Doyen des juges d'instruction du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ouagadougou pour assassinats, tentatives d'assassinats, complicité d'assassinats et de tentatives d'assassinats contre :
Monsieur François Compaoré (Ex. Conseiller à la Présidence du Faso, frère cadet de l'ex Président du Faso) ;
Monsieur Assimi Kouanda (Ex- Secrétaire général du CDP) ;
Et X (c'est-à-dire toutes les personnes civiles non encore identifiées, auteurs, coauteurs ou complices, impliquées dans les faits dénoncés plus haut.
2. Une requête aux fins de demande de donner ordre de poursuite contre le Général Diendéré, le Général Honoré Nabéré Traoré et contre X (c'est-à-dire toutes personnes militaires non encore identifiées auteurs, coauteurs ou complices impliquées dans les faits d'assassinats et tentatives d'assassinats évoqués plus haut).
3. Une lettre de demande de mise en accusation de Compaoré Blaise, Tiao Beyon Luc Adolphe et Bougma Jérôme, devant la Haute Cour de Justice, pour les mêmes faits d'assassinats et tentatives d'assassinats, également déposée ce jour 31 mars 2015 entre les mains du président du Conseil National de la Transition (CNT) ».
« Pour l'heure, le MBDHP appelle toutes les organisations de défense des droits humains, les démocrates et patriotes à se mobiliser contre l'impunité des crimes commis les 30, 31 octobre 2014 et 2 novembre 2014, afin que les auteurs, coauteurs, complices de ces crimes soient tous identifiés, jugés et condamnés en vertu des lois et règlements en vigueur dans notre pays et ce, sans complaisance aucune », a encore indiqué Chrysogone Zougmoré qui avait à ses côtés Me Prosper Farama, membre du collectif des avocats constitués et Dramane Ouédraogo, président de l'association des blessés de l'insurrection populaires.
Les blessés de l'insurrection très remontés contre les autorités de la Transition
Les blessés de l'insurrection populaire sont mécontents de leur situation et sont très remontés contre les autorités de la Transition. Le président de leur association, Dramane Ouédraogo, a appelé lesdites autorités à les prendre en charge convenablement. Faute de quoi, ils n'hésiteraient pas à descendre dans la rue pour se faire entendre.
Ils étaient d'ailleurs nombreux, les blessés, à cette conférence de presse tenue au Centre national de presse Norbert Zongo. Ils s'apprêtaient à la conférence de presse, à se rejoindre l'hôpital Yalgado Ouédraogo pour exiger une prise en charge médicale de certains de leurs camarades. « D'ici nous partons à l'hôpital Yalgado avec le monsieur avec sa sonde, qui a été opéré et jusqu'à présent n'arrive pas à se soigner. Nous y allons pour dire de vive voix au directeur général de l'hôpital de prendre en charge. Et le petit Abass qui fait la classe de 4e qui a le pied qui risque une amputation. S'il ne s'occupe pas de l'évacuer, nous allons non seulement prendre en otage l'hôpital mais aussi le Premier ministère », a laissé entendre Dramane Ouédraogo.
Sur leur représentativité, il précise qu'ils sont plus de 200 personnes à Ouaga et plus de 600 personnes dans tout le pays. « Une force politique », qu'il convient, selon lui de prendre au sérieux. Le secrétaire général de l'association Adama Tapsoba, lui ne semble pas du tout d'accord avec le bilan présenté en Conseil des ministres par le ministre de l'Action sociale et de la Solidarité nationale en ce qui concerne la prise en charge des blessés de l'insurrection. Il dit exiger plus d'explications. Le montant de 38 millions de francs avancé est bien au-delà, à l'entendre, de ce qu'ils ont reçu.
Grégoire B. Bazié
Lefaso.net
via leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso http://ift.tt/1xwWYXK