Transition politique : des OSC se mobilisent pour accompagner le processus

Publié le lundi 16 février 2015


Le Réseau des organisations de la société civile pour le soutien de la transition (ROSCT) a lancé ses activités dans la soirée du dimanche 15 février 2015 à l'arrondissement N°11 de Ouagadougou. Objectif de l'initiative : expliquer aux populations burkinabè, le contenu de la charte pour une transition réussie.




« Avec le peuple, nous réussirons la transition ! ». C'est sous cette devise qu'a eu lieu le lancement des activités du réseau des organisations de la société civile pour le soutien de la transition (ROSCT) qui regroupe, « pour le moment », une dizaine d'organisations.

Pour les géniteurs de cette initiative, la charte n'est pas accessible à tous les Burkinabè, alors que tout le monde en est partie-prenante. D'où la nécessité d'une telle action pour expliquer aux populations, le contenu et les valeurs de cet instrument-pilote de la transition. Pour les animateurs du réseau, la charte est faite pour tout le monde, pas pour une seule catégorie de personnes. Pour le coordonnateur national du réseau, Sidiki Dermé, la charte étant écrite en français, elle n'est pas accessible à tous. Or, « Pour défendre quelque chose, il faut la connaître », souligne M. Dermé pour qui, la charte prône des valeurs qui méritent d'être promues afin que tout le monde regarde dans la même direction pour une issue heureuse du processus. Entre autres valeurs, note-t-il l'« inclusion » qui, selon lui, implique qu'il faut prendre en compte tout le monde, les populations de toutes les contrées, y compris ceux qui se sont trompés à un moment donné de la marche de l'histoire du pays. Pour lui, on ne peut pas construire le Burkina en mettant de côté une partie de sa population. « Si des gens ont joué dans ce pays comme dans un casino et qu'ils ont perdu, n'empêche qu'ils sont des Burkinabè. Nous ne pouvons pas, à un moment donné, mettre de côté une partie de la population. Ils se sont trompés à un moment donné de l'histoire de ce pays mais on ne peut pas développer ce pays sans eux. C'est en cela qu'on parle d'inclusion. Nous parlons également de tolérance qui est une des valeurs que nous devons cultiver », a développé le premier responsable du ROSCT, Sidiki Dermé. Pour ce dernier, « défendre la transition, c'est défendre nous-mêmes » et cette défense consiste aussi en l'interpellation des autorités sur les manquements dans la conduite du processus de la transition.


L'épineuse récurrente question du vote des Burkinabè de l'Etranger


Pour les responsables du ROSCT, si la transition n'aboutit pas, la lutte des 30 et 31 octobre n'aura servi à rien.

C'est pourquoi ont-ils invité les populations à travailler pour préserver la cohésion nationale et l'unité nationale en dépassant les intérêts individuels et en dépassionnant les débats et les actions.

Sur la question du vote des Burkinabè de l'Etranger, le réseau se veut clair : « Techniquement, ce n'est pas possible ». Pour Sidiki Dermé, pendant 27 ans, les Burkinabè de l'Etranger ont été privés du droit de vote et la transition ne peut pas régler cette question. Elle n'a ni la légalité ni la légitimité de régler cette question. Il demande l'indulgence des Burkinabè, où qu'ils se trouvent, afin de ne pas faire de ce « report », un problème. A un moment donné, poursuit-il, il faut avoir raison gardée et comprendre que malgré la bonne volonté, il y a des choses qu'on ne peut pas faire. « Celui qui sera élu en 2015 doit s'atteler cela parce que, nous sommes presque les derniers en Afrique de l'Ouest en la matière », a-t-il proposé.

Après les arrondissements de Ouagadougou et les communes rattachées à Ouagadougou, les responsables du ROSCT envisagent, les jours à venir, mettre le cap sur les autres localités de l'intérieur du pays.


Oumar L. OUEDRAOGO

Lefaso.net





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