Transition nationale : La popularité des autorités en baisse

Publié le jeudi 19 février 2015

Commandité par l'hebdomadaire ‘'Bendré'', un sondage d'opinions réalisé par le statisticien-économiste Honko Roger Judicaël Bemahoun, révèle entre autres, ce que « les citoyens dans leur grande majorité » jugent raisonnables comme salaires pour les autorités de la transition. C'est du moins, ce qui a été donné de noter au cours d'une conférence de presse animée le jeudi 18 février 2015 dans la salle de conférences des Archives nationales à Ouagadougou. Le sondage indique également que la popularité du président, Michel Kafando, du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida et du président du CNT, Cheriff Sy est actuellement en baisse comparativement au début de la transition.




Des résultats de ce sondage, il ressort ce qui a été appelé ‘'salaires psychologiques'', c'est-à-dire les salaires qui seraient, de l'avis des enquêtés, en phase avec les attentes des populations vis-à-vis des autorités de la transition. Et ce, dans un souci de réduction du train de vie de l'Etat. Des salaires estimés à 550 000 F CFA pour les députés du Conseil national de la transition (CNT), 650 000 F CFA pour le président du CNT, 875 000 F CFA pour les ministres, 950 000 F CFA pour le Premier ministre et 1 050 000 F CFA pour le Président de la transition. Comme on le voit, du moins pour ce qui est des membres du CNT dont on peut prétendre connaître – des chiffres (850 000 FCFA) ayant été publiés -, les montants effectivement servis sont élevés par rapport à ce que préconisent les citoyens, si l'on se fie à ce sondage. Un sondage réalisé du 23 janvier au 8 février 2015, avec 700 personnes d'âges compris entre 20 et 69 ans dans les villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou et Ouahigouya.


Il en ressort également que la côte de popularité des « grandes figures de la Transition » a baissé par rapport celle qu'elles avaient à leur entrée en fonction. En effet, la côte de popularité du président Michel Kafando est passée de 66,2% à 55,3% ; celle du Premier ministre, de 60% à 45,4% ; celle du président du CNT, de 40,3% à 31,6%. Cette baisse générale s'explique, foi du statisticien Judicaël Bemahoun, par l'insatisfaction des besoins primordiaux des populations, en l'occurrence la réduction du prix de carburant et des frais de loyer, l'offre d'emplois aux jeunes.


Relativement à l'élection présidentielle à venir, le sondage affiche un second tour qui opposera Zéphirin Diabré avec 26,9% des voix à Roch Marc Christian Kaboré 21,1%. Quant à l'épineuse question du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), « 66% des enquêtés appellent à sa dissolution pure et simple ». Et ne sont pas souhaités, le vote des Burkinabè de l'étranger en 2015, ainsi que les candidatures indépendantes aux élections législatives et municipales à venir.

Au total, les résultats de ce sondage affichent un pessimisme par rapport à l'après-transition. En effet, « 39,4% (des enquêtés, ndlr) soutiennent que la transition est dans la bonne direction avec des problèmes majeurs ». Les prochains résultats de ce sondage voulu régulier, sont annoncés pour le mois de mai prochain.


Fulbert Paré

Lefaso.net





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