Sidiki Dramé, SG-SYNATIC : « D'autres insurrections peuvent survenir »
Après un mot d'ordre de 48 heures de grève sur toute l'étendue du territoire, l'Unité d'action Syndicale (UAS) s'est réunie le mercredi 18 février à l'entraide ouvrière. Le but était de faire un bilan partiel et décider des actions à entreprendre pour la suite de la lutte.
La grève a été dans l'ensemble bien suivie, c'est ce qui ressort de ce bilan non exhaustif fait par l'UAS. On retiendra par exemple un taux de 80% pour la région de l'Est, 78,33% dans la Boucle du Mouhoun, 98% au Centre Nord. Au Nord, l'UAS a enregistré 83% de participation dans la province du Yatenga. Au Centre-Ouest, la province du Boulkiemdé a eu un taux de 93% et la Sissili, 98%.
Pour ce qui est de la région du Centre, les chiffres étaient plus détaillés. La plupart des établissements secondaires publics et privés de la ville de Ouagadougou étaient fermés : le lycée Philippe Zinda Kaboré (où 262 enseignants sur 268 ont suivi le mot d'ordre de grève), le lycée technique de Ouagadougou (161 sur 185), le lycée Nelson Mandela (où seuls un titulaire et un vacataire ont tenté de faire cours mais sans succès). Le LTAC, de même que le PMK, le lycée Vénégré, le lycée Song Taaba, le lycée Bogodogo, le lycée Tanghin Dassouri, le lycée municipal de Signoghin, à Saaba, le lycée municipal de Paspanga, le lycée Gues-Wend-bala, etc. étaient tous fermés.
Pour le ministère de la santé, le Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo a enregistré 95% de participation, l'hôpital pédiatrique Charles De Gaulle 94,87% et le Centre Médical avec Antenne chirurgicale du secteur 30, 76,40%.
D'autres services comme l'ONATEL (90%) et la CNSS (70%) ont aussi enregistré de bons résultats.
Tout n'est cependant pas rose. En effet, il y a des services où la grève a très faiblement été suivie. Il s'agit notamment d'Allianz (3 grévistes sur 21), de Faso Plast (15 sur 185), de la Cour des Comptes (1 sur 4), de l'union des Boulangeries (4 sur 17). On note aussi une faible participation des médias publics.
Des activités ont été menées dans les différentes régions du pays
La région du sud-ouest a organisé un panel sur les grands événements à l'actif du mouvement syndical sur le plan national. Les travailleurs ont également adressé un courrier au gouverneur pour attirer son attention sur les problèmes que les agents rencontrent dans les dossiers d'avancement. Au Sahel, c'est une marche qui a été organisée en direction du gouvernorat pour exiger l'arrêt des délestages intempestifs et les coupures d'eau. Ils ont aussi exigé une baisse des prix des loyers et que la lumière soit faite sur les licenciements des jeunes dans les sites miniers de la région lors de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre. Dans les Hauts Bassins deux assemblées générales ont été organisées pour aborder les points cités dans la plateforme revendicative. Elles ont enregistré un millier de participants.
Pour Sidiki Dramé, président de l'UAS, les résultats sont encourageants. Si d'ici quelques jours rien n'est décidé par le gouvernement par rapport à leur plateforme revendicative, ils comptent organiser une marche avec la coalition contre la vie chère (CCVC). « Nous devons trouver un autre moyen pour les obliger à respecter les organisations syndicales, à respecter la CCVC, à respecter toute la population. Ils doivent comprendre que ce qui s'est passé les 30 et 31 octobre n'est pas encore fini. D'autres insurrections peuvent survenir. »
Il dit avoir été joint au téléphone par le premier ministre et que celui-ci aurait aussi proposé un cadre de rencontre chaque mois avec les syndicats afin de discuter des problèmes que les travailleurs rencontrent. Mais en attendant, il a invité les travailleurs à rester à l'écoute de leurs centrales syndicales pour la suite de la lutte.
Aïssatou Diallo (Stagiaire)
Lefaso.net
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