Salif Diallo dans la région du sud-ouest : « Le MPP passera aux élections au quart de tour »

Publié le dimanche 22 février 2015


Les structures de base du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) dans la région du sud-ouest ont tenu une assemblée générale le samedi 21 février 2015 à Gaoua. A l'occasion, le premier vice-président chargé de l'orientation politique du parti, Salif Diallo a, - dans un amphithéâtre qui a refusé du monde venu des quatre provinces de la région - décliné les objectifs du MPP et invité ses ‘'camarades'' du sud-ouest à se mobiliser davantage.




Le MPP, précise Salif Diallo, s'active pour sa structuration, pour la conquête du pouvoir d'Etat, et pour la transformation du Burkina Faso une fois au pouvoir. A l'en croire, « dans le sud-ouest, le MPP est en ordre de bataille, et est bien implanté. Le MP est le parti le mieux organisé dans le sud-ouest. Sur 1102 comités de base, 755 ont été installés ». Ce qui, selon lui, « est un travail remarquable ». Et de déduire « l'encadrement des populations par le MPP est réel ».

Il est à noter que l'installation de ces comités de base a fait suite à la mise en place de « structures géographiques » de degré supérieur ; et ce, en dépit - précise le président de la fédération, Ignace Somé - du fait que « le grand enthousiasme au départ s'est essoufflé au fil des mois ». Aux dires de M. Somé, préalablement à l'installation desdits comités, ont été mis en place, le bureau de la fédération de sept membres, quatre bureaux des sections provinciales de 32 membres chacun, 28 bureaux des sous-sections communales de 26 membres chacun, quatre unions provinciales des femmes comptant 18 membres chacune, les unions des jeunes de 18 membres chacune et celles des anciens qui regroupent, chacune huit membres.


Implanter les structures du parti, même sur les sites d'orpaillage


Mais la réalité du moment se rapporte, relève Ignace Somé, à « un ralentissement dans la mise en place des comités de base dans les villages ». En vue de juguler cette situation, la fédération - confie son président - est entrée dans « un cycle de rappel permanent des différents responsables chargés de cette tâche au niveau des communes ». Et le vice-président du MPP a saisi l'occasion du jour pour inviter ces responsables à « aller vite mais bien, dans la mise en place des structures de base dans la région, compte tenu du fait que la pluviométrie y est précoce ». Dans ce sens, leur a-t-il conseillé, « même s'il y a dix personnes dans un village, faites-en cinq membres du comité et les cinq autres, militants de base ». Et d'ajouter, « Il faudrait que toutes les sections travaillent dès aujourd'hui, à mettre des comités de base MPP sur les sites d'orpaillage, et à indiquer aux orpailleurs, le village administratif le plus proche pour qu'ils aillent faire leur vote là-bas au cas où la CENI (Commission électorale nationale indépendante, ndlr) ne pourra pas mettre des bureaux de vote sur ces sites ».

Dans cette dynamique de mise en place des structures du parti, Salif Diallo a invité les différents responsables à « faire preuve d'esprit de sacrifice » en travaillant « pour le parti et non pour eux-mêmes », à mettre en place dans chacune des quatre provinces (Poni, Bougouriba, Noumbiel et Ioba) de la région, une « structure de fonctionnaires du parti », et à miser dans la structuration des unions provinciales des femmes jusqu'au niveau des villages. Ses unions doivent, préconise-t-il, être les plus puissantes des unions du parti. Pour lui en effet, « le vote féminin est un vote sûr ». Et l'explication en est, précise-t-il, « Quand les femmes optent pour un parti, elles y sont et elles se battent ».


Laisser la démocratie se jouer au sein des structures de base du parti


Une fois les structures locales mises en place, elles doivent être, selon Salif Diallo, « des cadres démocratiques où chaque militant peut s'exprimer comme il veut ». Déjà, le premier-vice-président du MPP a tenu à inviter les fils et filles ressortissants de la région et qui sont de hauts de l'Administration burkinabè, à se garder « de semer la division au sein des structures de base ». « Il faut, préconise-t-il sous un ton de fermeté, laisser la démocratie se jouer au sein des structures de base du parti ». D'ailleurs, précise-t-il, « Il n'y aura y a pas de lutte de positionnement au MPP ». Et de prévenir, « Celui qui vient au MPP pour être un notable politique, un timonier, on te débarque ».

Les « anciens » doivent, de l'avis de Salif Diallo, « encadrer les jeunes ». Des jeunes (hommes et femmes) qui, promet-il, « seront majoritairement positionnés sur les listes de candidatures aux élections législatives et aux municipales ». A tout le moins, le parti, précise son ‘'guide politique'', a « la volonté d'armer idéologiquement la jeunesse pour qu'elle prenne la relève sur des valeurs progressistes » considérées comme constitutive de la sève nourricière de révolution.


Ça, c'est ridicule ; ce n'est pas un sondage ça


Et « La vraie révolution émancipatrice » du peuple burkinabè viendra, foi de Salif Diallo, « du MPP au pouvoir ». La conquête réussie de ce pouvoir, le parti l'espère bien en 2015. Déjà, présage Salif Diallo, « Le MPP passera aux élections au quart de tour ».

Et faisant allusion aux résultats d'un sondage rendus publics récemment et selon lesquels le candidat du MPP arrivera en deuxième position pour le second tour de la présidentielle de 2015, Salif Diallo dira, « Il y a des gens qui se chatouillent pour rire à travers des statistiques ». Invité à émettre davantage son commentaire sur ces résultats, le premier vice-président du MPP lance, « Ça, c'est ridicule ; ce n'est pas un sondage ça. Ce n'est pas scientifique. 700 personnes ne peuvent pas déterminer … Ils (commanditaires et réalisateurs du sondage, ndlr) n'ont qu'à reprendre leur travail ». La réalité du terrain étant, selon lui, toute autre. D'ailleurs, relève-t-il en prenant l'exemple de la région du sud-ouest, les autres partis politiques qui y sont représentés, notamment dans la province du Ioba (l'UPC, l'ADF/RDA, le PDS/Metba, le CDP), n'ont que « des délégués en singleton et n'ont pas de structures comme le MPP ».


D'un régime présidentiel à un régime semi-présidentiel


Au-delà de la structuration et de la conquête du pouvoir d'Etat, le MPP, précise son premier vice-président, vise la « transformation de notre pays ». Dans ce sens, rappelle Salif Diallo, « le MPP a opté pour la social-démocratie comme idéologie ». Et de préciser, « Cela veut dire concrètement que le MPP a été créé pour s'appuyer sur les forces populaires que sont la paysannerie, les ouvriers, la classe moyenne, et sur des valeurs de solidarité, de partage et de changement ».

En sus, le parti entend faire passer le Burkina Faso d'un « régime présidentiel à un régime semi-présidentiel ». Le président du Faso, promet Salif Diallo, « ne sera pas un monarque ; les ministres ne seront pas des roitelets ; les députés n'iront pas s'attribuer de grosses indemnités pour acheter de longs véhicules et mettre la poussière au peuple ». Mieux, présage-t-il, « l'Assemblée nationale exercera un contrôle plus rigoureux sur l'Exécutif ».




Si Roch arrive au pouvoir et se comporte…


Déjà, prévient-il, « Si Roch arrive au pouvoir et qu'il se comporte comme Blaise, on le débarque immédiatement ». « Le MPP, a-t-il laissé entendre, n'est pas le parti de quelqu'un ; le MPP n'appartient pas à Roch Kaboré, n'appartient pas à Salif Diallo, ni à Simon Compaoré ; le MPP appartient au peuple ».

Le MPP au pouvoir, toute l'armée sera réformée pour qu'elle soit unie et apolitique. C'est du moins, qu'a dit Salif Diallo pour qui, l'armée doit non seulement être dans les casernes, mais aussi et surtout « se soumettre entièrement au régime démocratiquement élu », et laisser « les politiques dans la politique ».

Le parti (MPP) dont les fondateurs ont été – plus de 25 ans durant- les principaux artisans du régime déchu en octobre dernier, une fois au pouvoir, « l'école sera orientée sur des métiers, et non plus vers des théories planétaires » ; et « l'accent sera mis sur la santé préventive ».


Faire du sud-ouest, un bastion imprenable


En attendant, les « militantes et militants du MPP dans la région du sud-ouest », ont pris « l'engagement de faire du sud-ouest, un bastion imprenable » par les partis concurrents. Et promesse a été faite – par eux - de « finaliser la mise en place des structures de base d'ici à fin mars 2015 ». Du reste, l'AG du jour, a été l'occasion pour la direction du parti de les galvaniser en offrant à chacun des 28 bureaux des sous-sections communales du matériel de sonorisation et d'éclairage ; ainsi qu'un peu d'argent, à en croire Salif Diallo.

Signalons que cette AG à Gaoua est intervenue au lendemain d'une brève rencontre avec des militants à Dano, puis à Diébougou, en présence du président du parti, Roch Marc Christian Kaboré accompagné bien sûr du premier vice-président et d'une importante délégation. A l'occasion, le président Kaboré a invité les militants à « éviter les bagarres inutiles, les bagarres de positionnement », et à se faire enrôler pour disposer de la carte d'électeur. Aux autorités coutumières et religieuses qu'il a rencontrées à Dano, à Diébougou et à Gaoua, Roch Marc Christian Kaboré a dit être venu non seulement les remercier pour leur implication dans la gestion pacifique des crises socio-politiques, mais aussi les inviter à continuer dans cette lancée et à prodiguer conseils et prières à son parti.


Fulbert Paré

Lefaso.net





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