Société minière True Gold : Pour les populations de Namissiguima, la société doit plier bagages

Publié le samedi 31 janvier 2015


Les populations de la commune de Namissiguima et celles d'autres localités ont répondu massivement à un appel du Cheick Aboubacar Maïga II guide spirituel du soufisme et grand imam de Ramatoulaye. La rencontre qui a eu pour cadre la place de la mosquée de Ramatoulaye le vendredi 30 janvier 2015 a été une occasion pour les différents orateurs de réaffirmer leur refus catégorique quant à l'exploitation de l'or dans la localité par la société minière True Gold.




La situation reste toujours électrique à Ramatoulaye après les manifestations violentes des populations les 14 et 16 janvier 2015 et qui ont causé des pertes matériels estimées entre 2-4 milliards de francs CFA à la société minière True Gold dans la région du Nord, et des blessés et saccages de maisons du côté de la population locale. Depuis lors, des pourparlers ont été engagés par les autorités à plusieurs niveaux dans le but de désamorcer la crise qui peut mettre en mal la cohésion sociale. C'est dans ce contexte que les populations sur invitation du Cheick Aboubacar Maïga II ont tenu cette rencontre afin de renouveler leur position par rapport à l'exploitation de l'or dans le cadre du projet « Karma » par la société canadienne True Gold à Namissiguima.


« Ramatoulaye est notre article 37 »


C'est par une prière et aux cris de « Takbir, Allah Ak Bar » (Dieu est grand) que la rencontre à débuté dans les environs de 10h et a été marquée par des interventions des membres de la famille du Cheick de Ramatoulaye, du représentant du chef de Namissiguima, des jeunes (Ramatoulaye, Namissiguima), des ressortissants résidant à Ouagadougou et d'autres personnes ressources. Au cours de la rencontre les populations ont pris connaissance de la correspondance en date du 19 janvier 2015 du Ministère des Mines et de l'énergie adressée au directeur de la société True Gold avec ampliation au Cheick Aboubabacar Maïga II. Les conférences de presses organisées à Ouagadougou par le ministère de l'administration territoriale de la décentralisation et de la sécurité et à Ouahigouya par le gouverneur et les responsables des ministères des mines et celui de l'environnement ont été évoquées.


Les porte-parole des populations ont déploré le fait de n'avoir pas été associés et d'indiquer par ailleurs qu'il n' y a jamais eu d'accord entre True gold et le Cheick de Ramatoulaye sur les préoccupations des populations comme veulent laisser entendre certaines personnes. Le message clé qui s'est dégagé au cours des interventions est que les populations, avec le Cheik de Ramatoulaye en tête, refusent catégoriquement l'exploitation de la mine par la société True Gold dans la localité.


Si pour certains intervenants il faut rompre le dialogue, d'autres ont mis en garde les autorités par rapport à la gestion de la crise et d'indiquer que Ramatoulaye est comme pour eux l'article 37 de notre constitution. Certains orateurs ont envisagé une rencontre avec le gouvernement pour trancher sur cette question épineuse. Docteur Sidi Mohamed Maïga, fils du Cheick de Ramatoulaye, dernier à prendre la parole a remercié les populations pour la mobilisation du jour et pour les mobilisations à venir autour du combat commun. Il a indiqué que Ramatoulaye est une cité hospitalière, un haut lieu de la religion musulmane dont la vocation est de rassembler, et d'unir. Il a exhorté les populations au nom de son père à prier pour un dénouement heureux de la crise.


Ne pas se tromper de combat


Guiro Sayouba, président de l'association « Béogo Néeré » des jeunes du département de Namissiguima très illuminé et surement par souci de se faire important auprès des siens a dans son intervention menacé publiquement de représailles les représentants des organes de presse. « Vous les journalistes ici présents, méfiez vous sérieusement de la situation qui prévaut, je vous intime de faire un compte rendu fidèle de ce que vous avez vu et entendu ici à Ramatoulaye. Si nous lisons dans un journal les jours à venir des contre-vérités, vous serez responsables de ce qui vous arrivera en attendant qu'on règle le sort du Nassara (Blanc) de True Gold. » à lancé M Guiro du haut de la tribune à la fin de son intervention. Une délégation sur instruction du Cheick Aboubacar Maïga II a présenté au terme de la rencontre des excuses pour le débordement verbal du représentant des jeunes à la presse qui du reste a été spécialement invitée à prendre part à la rencontre.


Yann NIKIEMA

Lefaso.net





via leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso http://ift.tt/1BF8xIu