Réveillon de la Saint Sylvestre : « Exceptionnel » chez les sapeurs-pompiers et aux urgences de l'hôpital Yalgdo

Publié le jeudi 1 janvier 2015


Ils sont particulièrement beaucoup sollicités à l'occasion des fêtes, les sapeurs-pompiers. Nous avons passé une partie de la nuit du 31 décembre au 1er janvier à la 1ère compagnie de la brigade nationale des sapeurs-pompiers. Contrairement aux années précédentes, ce réveillon a été moins accidenté. Un constat que nous avons aussi pu confirmer aux urgences traumatologiques de l'hôpital Yalgado Ouédraogo.




Un appel de détresse. Il est 23h50 quand un véhicule des sapeurs-pompiers quitte la première compagnie. Direction : derrière le lycée Bambata pour secourir des accidentés. Un couple à moto a eu un accrochage avec deux jeunes, eux aussi à moto. Ilboudo Issa et sa compagne saigne des mains et se tordent de douleurs. Franck Tapsoba et ses compagnons attendent à l'écart. L'équipe du sergent Zio William passe de la compresse sur les mains ensanglantées, tout en posant des questions. Les sapeurs-pompiers se proposent d'amener les accidentés dans le centre de santé le plus proche. Le jeune homme refuse, « je préfère mourir ici », le sergent Zio et ses hommes tentent vainement de lui expliquer que c'est pour son bien. Il refuse et profère même des propos discourtois aux soldats du feu, devant sa compagne qui tente de le calmer.


C'est sur cette scène, que les 12 coups de minuits sonnent. C'est au son de la Sirène, entremêlés aux klaxons de motos et voitures, aux bruits de pétards, que nous réalisons que nous venons de passer à 2015. Après l'arrivée de son frère, Issa Ilboudo finit par signer une décharge, après de longue discussion, pour dire qu'il se passe des services de ceux qui sont venus le secourir.

« C'est notre quotidien, nous rencontrons des cas plus graves. Quand tu n'as pas de sang-froid, tu vas craquer », nous témoignera un agent dans le véhicule qui nous ramène au point de départ.


Sur place, c'est la fête. La 1ère compagnie comme chaque année, fête le réveillon sur place. « C'est pour joindre l'utile à l'agréable » précise le Lieutenant Issa Ouangrawa, commandant de la 1ere compagnie de la brigade nationale des sapeurs-pompiers, avant d'ajouter : « On a renforcé les effectifs, nous sommes autour de 120 agents dans les 4 casernes, pour être à mesure d'intervenir dans toutes les situations qui pourraient se présenter. Au niveau des engins également, il y a eu du renfort dans toutes les casernes de sapeurs-pompiers, à Sig-noghin, à Bogodogo, à Boulmiougou et à la première compagnie. C'est une mesure exceptionnelle », nous dit le Lieutenant. En procédant ainsi, la compagnie mobilise tout le personnel de réserve. Ils font la fête, mais sont prêts à intervenir en cas d'urgence. Ils sont « en tenue de ville, mais en cas de coup dur, chacun a sa tenue à coté pour s'habiller, s'équiper et aller à l'intervention. Le réveillon est une occasion de mobiliser le maximum de personnel », ajoute-t-il.


Mais fort heureusement, tout se passe bien et à en croire le commandant, la tendance des accidents est à la baisse cette année comparé aux années précédentes. Jusqu'après 1h du matin, il y avait 43 sorties depuis 7h du matin. Ce sont majoritairement pour des cas d'accidents, sans cas grave.

Dans la salle d'appel, même si on ne tourne pas les pouces, c'est plutôt relaxe. On a connu pire. Le téléphone scotché à l'oreille, on répond, on prend des renseignements, et souvent on envoie une équipe d'intervention de la brigade la plus proche de lieu nécessitant l'intervention.


On est moins débordé aux urgences de Yalgado


Réveillon relativement tranquille aux urgences de Yalgado. Dans les couloirs, quelques malades sont couchés et reçoivent des soins. Des traces de sang sur le sol, sur son lit posé à même le sol, un patient qui gémit de douleurs, a l'intérieur du pied complètement entrouvert. L'agent de garde refusera de nous donner toute information, nous suggérant de nous référer à la direction. Il se présente, mais supplie de ne rien écrire. « Je suis étudiant si vous écrivez, c'est foutu pour mes études ».


Mais visiblement, le personnel on n'est pas débordé


Un « parkeur » de l'hôpital nous confiera effectivement que ce cette année, il y a moins d'accidents. Après 2h, c'est un calme relatif qui régnait dans cet établissement où on imagine que le vœu le plus ardent pour les pensionnaires, c'est que 2015 apporte santé avant tout.


Tiga Cheick Sawadogo

Lefaso.net


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